Gabriel Dumouchel, doctorant en psychopédagogie à l’Université de Montréal, a présenté les conclusions d’une étude portant sur les habitudes de recherche en ligne des futurs enseignants, à l’occasion du Colloque international en éducation, les 2 et 3 mai derniers à Montréal.
L’étude, pour laquelle il était l’un des chercheurs associés, visait aussi à mieux comprendre le processus de recherche et de traitement de l’information.
« Les futurs enseignants utilisent Internet pour chercher pendant leur formation initiale, mais pour être efficace, cela exige de maîtriser certaines stratégies », a-t-il indiqué. Ainsi, pour déterminer les habitudes de recherche des futurs enseignants, et mieux comprendre le processus de recherche et de traitement de l’information, une enquête a été réalisée auprès de 353 répondants. Leur profil : 85 % d’étudiantes, de 18 à 52 ans, mais surtout 19 à 25 ans, étudiants en enseignement au préscolaire et au primaire ou en adaptation scolaire surtout. Les réponses ont été recueillies équitablement parmi des étudiants des 4 années du programme.
On a d’abord identifié les principaux outils utilisés pour chercher en ligne. Les moteurs de recherche comme Google sont les préférés (74 % ont dit y recourir « très souvent »). Les catalogues de bibliothèques en ligne sont utilisés de « souvent » à « très souvent » par 51 % des répondants. Les livres et manuels suivent à 47 %. Fait intéressant, leur penchant électronique est utilisé « à l’occasion » par 42 % des répondants. Utilise-t-on Wikipédia ou Twitter? Il semble que non (« jamais » à 80 % et 90 % respectivement).
Ensuite, on a voulu savoir dans quel but les étudiants cherchent sur le Web. On a identifié les raisons comme réaliser un travail écrit, se préparer à un examen (surtout « à l’occasion ») ou préparer une présentation orale. Cherche-t-on en ligne pour préparer une leçon pendant un stage? 58 % le font « souvent », mais 24 % ne le font « jamais ».
Comment les étudiants en enseignement procèdent-il pour chercher? On a trouvé que pour la majorité, la première étape de leur processus consiste à explorer à l’aide de Google (66 %). Commencer en planifiant sa recherche se retrouve chez seulement 7 % des répondants. Ensuite, nombre d’entre eux prennent le temps de trianguler les informations avec d’autres sources sur Internet ou dans les livres afin de s’assurer de la véracité.
Ils évaluent ensuite la crédibilité des informations en identifiant l’auteur, les soureces, les origines de l’information, la date de publication, etc. Quelles sources privilégient-ils? Principalement les sources gouvernementales, universitaires ou les organismes reconnus. Ils essaient d’éviter les blogues et Wikipédia (à 23 % pour chacun) ainsi que les sites personnels (à 12 %).
Gabriel Dumouchel conclut : « donc, la recherche passe principalement par Google. De plus, elle sert rarement à se préparer à un examen. Le Web 2.0 n’est pas très prisé comme moyen de se renseigner par les futurs enseignants. Ces derniers préfèrent consulter leurs collègues pendant leur formation. » Il lance ici une suggestion : « Il serait peut-être intéressant, dans cette optique, de créer une communauté de pratique. »