Caroline Fiset Vincent, conseillère pédagonumérique au service local du RÉCIT du Centre de services scolaire des Portages-de-l’Outaouais, a été engagée dans une vaste démarche menant à la mise en place d’un nouveau programme centré sur le numérique dans une école secondaire de sa région. Lors du dernier colloque de l’AQUOPS, elle a partagé son expérience et réfléchi sur son rôle de conseillère pédagogique avec les participants.
En janvier 2021, elle a été contactée par la nouvelle directrice d’une future école qui était en construction et qu’on appelait communément l’école 040. Celle-ci voulait offrir un « programme numérique » aux élèves de la première à la cinquième secondaire et sollicitait son appui dans la mise en place de celui-ci.
En toute sincérité et transparence, Caroline Fiset a retracé toutes les étapes qui ont conduit à la création de cette voie numérique qui fait partie d’un parcours science et robotique : rencontre afin de mieux comprendre le besoin, conception du programme, présentation de celui-ci aux parents des futurs élèves, ébauche de description de cours et même demande de création de nouveaux codes de cours auprès du ministère de l’Éducation.
L’ensemble des documents et des communications sont partagés par Caroline à travers la présentation qu’elle a utilisée lors de sa conférence et elle invite ceux qui se retrouveront dans la même situation qu’elle à les utiliser. Cela comprend la description des cours, la grille-matière, la grille d’évaluation et celle des apprentissages en profondeur.
Le vivre et le faire en même temps
Inévitablement, la question de savoir quels enseignants seraient responsables de ces nouveaux cours d’initiation au numérique et à la créativité a fait surface. Naturellement, la direction avait identifié des enseignants de sciences. Par contre, après une rencontre, il est rapidement apparu que l’idée n’était peut-être pas la meilleure, a expliqué Caroline pendant sa présentation.
C’est finalement un seul enseignant, au profil pour le moins atypique, qui a pris en charge l’ensemble des cours du programme. Enseignant d’éthique, il est très à l’aise avec les langues, a beaucoup voyagé et fait preuve d’ouverture d’esprit.
Celui-ci a pratiquement fait un saut dans le vide alors qu’il a pris la charge des cours à la fin août, à quelques jours (heures) de la rentrée scolaire. Il a construit ses cours au fur et à mesure qu’il avançait dans l’année. « Idéalement, il y aurait au moins deux enseignants afin qu’ils puissent s’épauler », fait remarquer Caroline.
Pour la petite histoire, en septembre, les élèves ont commencé les cours dans une école primaire de leur secteur puisque la construction de la nouvelle école secondaire n’était pas terminée. Donc, le matériel et les espaces n’étaient pas ceux envisagés. Néanmoins, comme l’a mentionné Caroline, à part des ordinateurs ou des tablettes, on n’a pas nécessairement besoin d’autre matériel pour enseigner l’initiation au numérique en début d’année scolaire. Les équipements de type laboratoires créatifs et robotique peuvent venir plus tard en cours de parcours. Plusieurs notions de compréhension et d’éthique du numérique ne demandent aucun matériel particulier.
Prendre du recul
Maintenant que la voie numérique est créée, que les élèves ont intégré leur nouvelle école secondaire, que l’enseignant est de plus en plus en maîtrise, Caroline souhaite prendre du recul face à l’expérience qu’elle a vécu. « Qu’est-ce qui m’appartient dans la suite de cette situation? Jusqu’où va mon rôle de conseillère pédagogique auprès de l’enseignant et de sa direction? » Elle a entraîné les participants dans une réflexion collective, comme quoi le partage d’expérience peut permettre de se développer professionnellement et de trouver des réponses à ses questions.
En terminant, mentionnons que Caroline a également reçu un courriel de la directrice de la future école 041 afin qu’elle l’accompagne dans la mise en place d’une voie numérique « programmation et robotique ». C’est une histoire à suivre..
NDLR. Sur une note plus personnelle, je me permets d’ajouter que cet atelier, programmé dans la toute dernière plage-horaire du colloque, alors que plusieurs participants avaient déjà quitté (j’ai moi-même été tentée de ne pas y assister!), fut pour moi l’un des moments marquants de cet événement. Merci Caroline pour le partage!