Montréal, 18 avril 2011 – Préoccupée par le phénomène de la cyberintimidation, la Fédération des établissements d’enseignement privés offre des formations conçues pour les membres de la direction et du personnel du primaire et du secondaire. Ces formations visent à les outiller pour prévenir les situations problématiques et agir de façon efficace lorsqu’elles surviennent. Elles sont données par des agents des services à la communauté de la Sûreté du Québec et du SPVM spécialisés en cybercriminalité et autres usages problématiques du Net. Des formations à ce sujet avaient déjà été offertes par la Fédération en 2008 et 2009. Par ailleurs, une série de formations liées à cette problématique sont prévues dans le programme S’outiller pour mieux aider nos jeunes pour l’année scolaire 2011-2012.
« Cette initiative répond à une demande de nos membres, explique Jean-Marc St-Jacques, président de la Fédération. La majorité des établissements ont déjà mis en place une série de mesures pour prévenir et contrer la cyberintimidation, mais il reste encore du travail à accomplir pour sensibiliser les élèves, mieux outiller les différents intervenants en milieu scolaire et aller chercher l’appui des parents.»
« Même si les gestes répréhensibles sont généralement posés à l’extérieur de l’école, les impacts se répercutent dans l’environnement scolaire. C’est une cause de détresse psychologique, de décrochage scolaire et de différents malaises qui touchent non seulement les victimes mais aussi d’autres élèves qui sont affectés par ce que vivent leurs amis, explique André Revert, coordonnateur des Services aux élèves à la Fédération. L’univers virtuel génère un nouveau type d’intimidateurs et de victimes, beaucoup plus difficiles à identifier. Mieux les intervenants comprendront ce phénomène, plus ils seront en mesure d’agir efficacement pour le prévenir et l’éliminer. »
Plusieurs établissements membres ont déjà mis de l’avant une série d’initiatives à cet effet :
– inclusion de cette problématique dans les règlements et le code de vie de l’école;
– intégration de la nétiquette aux cours d’informatique ou de multimédia;
– conception et diffusion d’outils pour aider le personnel, les élèves et les parents à agir de façon efficace s’ils sont victimes ou témoins de cyberintimidation;
– sensibilisation des élèves, du personnel et des parents par des présentations, discussions et animations pour faire comprendre que la cyberintimidation est un acte criminel passible de sanctions, non seulement à l’école, mais aussi sur le plan légal.
Les établissements peuvent compter sur différentes ressources. Ils ont notamment fait appel aux services du Récit de l’enseignement privé qui sensibilisent les enseignants, les élèves et les parents sur l’identité numérique et la nétiquette. Certains établissements ont aussi fait appel aux programmes Vigilance sur le Net de Vidéotron, à des pièces de théâtre offertes par Tel-Jeunes, à des conférenciers tels que l’acteur et animateur Jasmin Roy et aux services de police de leur municipalité ou de la Sûreté du Québec, pour sensibiliser les élèves et leurs parents.
À titre d’exemple, on peut consulter le reportage détaillé du magazine Vie pédagogique sur la démarche du Collège Sacré-Coeur de Sherbrooke.
Par ailleurs, cette problématique fait partie d’un enjeu beaucoup plus large : celui du contrôle de l’utilisation de l’internet par les jeunes. En effet, les données préliminaires d’un sondage réalisé par la Fédération auprès de plus de 44 000 jeunes fréquentant ses établissements secondairesi révèlent une hausse importante du temps passé à l’ordinateur en dehors de l’école. Cette nouvelle réalité interpelle bien sûr les établissements d’enseignement, mais aussi les parents et l’ensemble de la société.
« Il faut agir pour contrer la cyberintimidation, conclut M. St-Jacques, mais parallèlement, nous devons nous interroger sur les conséquences à moyen et long terme de la place prépondérante de la cybersocialisation dans la vie des jeunes. Certains passent la majeure partie de leur temps libre à l’ordinateur. Nous savons qu’Internet offre des possibilités extraordinaires en matière d’apprentissage, mais quels sont les impacts de cette nouvelle réalité sur la santé, la persévérance scolaire et le développement social des générations futures? Il est important de répondre à ces questions afin que ceux qui entourent les jeunes soient outillés pour les guider et les encadrer adéquatement. »
La Fédération des établissements d’enseignement privés
La Fédération des établissements d’enseignement privés est une corporation à but non lucratif qui regroupe 185 établissements autonomes fréquentés par quelque 110 000 élèves répartis sur le territoire québécois; 11 de ces établissements sont spécialisés en adaptation scolaire. Les membres de la Fédération offrent des services aux élèves du préscolaire, primaire et secondaire dans les secteurs de l’adaptation scolaire, de la formation générale et professionnelle.