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La classe nature hivernale : alphabet, boules de neige et chants d’oiseaux

Notre collaboratrice a réalisé un entretien une enseignante au préscolaire, qui explique pourquoi elle a adopté la classe extérieure comme pratique pédagogique.

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Notre collaboratrice a réalisé un entretien avec Stéphanie Tardif, enseignante au préscolaire à l’école Charles-Rodrigue de Lévis. Elle explique pourquoi elle a adopté la classe extérieure comme pratique pédagogique.

Mme Stéphanie est une passionnée de pédagogie et de plein air. La nature, elle y a grandi, elle en profite pleinement et désire en faire cadeau à ses élèves du préscolaire. Depuis plusieurs années, les tout-petits de sa classe réalisent majoritairement leurs apprentissages à l’extérieur, de la rentrée jusqu’aux chaudes journées de fin d’année, même par vagues de froid et jours enneigés!

Pourquoi? Parce qu’elle y croit et voit à quel point cette approche pédagogique éprouvée a un impact positif sur ses élèves. Elle n’est pas la seule : de plus en plus d’enseignants partout dans la province emboîtent le pas, et font de la classe nature un mode d’enseignement et d’apprentissage au quotidien.

Une amélioration marquée de plusieurs compétences

Au fil des activités extérieures proposées à ses élèves, Mme Stéphanie voit que ceux-ci développent une belle capacité à collaborer, en plus d’améliorer leurs habiletés sociales et de gestion de conflit. Ils démontrent plus d’autonomie, d’émerveillement, de pleine conscience de l’environnement qui les entoure.

« Au début quand je demandais aux élèves ce qu’ils entendaient, ils me répondaient « les voitures » maintenant, ils s’exclament « Madame Stéphanie, j’ai entendu un oiseau! ». Ça crée de riches interactions entre les élèves, moi et la nature environnante! »

Simplifier les décisions parentales en lien avec l’habillement

Pour prendre plaisir à être à l’extérieur, surtout par temps froid, il faut bien entendu être confortablement vêtu. L’enjeu de l’habillement est donc très important dans la gestion des élèves et les communications avec les parents. Quelques trucs de Mme Stéphanie : informer les familles en début d’année de l’importance du multicouche, rappeler aussi que des vêtements de rechange sont un must, donner à chaque parent un « thermomètre » visuel indiquant l’habillement prescrit selon la température ressentie.

« Il faut expliquer, mais surtout simplifier les décisions parentales en lien avec l’habillement de leurs enfants. C’est la clé! »

L’important en hiver, rappelle Mme Stéphanie, c’est de bouger! « On est en action, on fait des marches dans le quartier, on profite des parcs urbains. Les enfants grimpent, glissent, bâtissent des forts, des abris. On prend parfois des pauses à l’intérieur pour manger la collation, se réchauffer un peu, on change les mitaines mouillées, puis on retourne dehors! »

Le curriculum en nature

Mme Stéphanie intègre les apprentissages du curriculum à l’environnement naturel. Les notions comme l’apprentissage de l’alphabet, par exemple, se font en traçant dans la neige. On pratique l’ordre croissant ou décroissant à l’aide de boules de neige ou de branches. Mme Stéphanie prône l’écoute. « Je laisse place à ce qui émerge des enfants, je réponds à leurs questions, je laisse place à l’intégration naturelle de l’apprentissage dans l’action. Le paysage hivernal tout blanc est un merveilleux canevas pour le jeu symbolique, la créativité, l’imaginaire. En tant qu’enseignante, je dois être plus flexible et créative dans mon approche tout en ayant en tête certains objectifs pédagogiques. »

« Je laisse place à ce qui émerge des enfants, je réponds à leurs questions, je laisse place à l’intégration naturelle d’apprentissages dans l’action. Le paysage hivernal tout blanc est un merveilleux canevas pour le jeu symbolique, la créativité, l’imaginaire. En tant qu’enseignante, je dois être plus flexible et créative dans mon approche tout en ayant en tête certains objectifs pédagogiques ».

Mme Stéphanie est consciente des impacts du déficit nature chez nos jeunes. Elle a donc à cœur de valoriser le respect de l’environnement et le plaisir de profiter de nos espaces naturels et de nos ressources. Sa passion est définitivement contagieuse : d’autres enseignants de l’équipe-école suivent son exemple et explorent aussi la pédagogie par la nature avec leurs groupes classes, pour le plus grand bonheur de tous!

« Bien qu’il y aura toujours une nécessité pour certaines activités de type papier crayon au bureau, la classe nature est accessible à tous. Enseigner à en plein air, c’est rendre l’apprentissage authentique et concret pour les jeunes. Il faut simplement y croire, aimer être à l’extérieur, été comme hiver, et être prêt à s’adapter à la réalité de son milieu! »

Pour aller plus loin :

Consultez le guide thématique La classe extérieure en réponse à la COVID-19 de Carrefour éducation.

Surveillez aussi une formation à venir dans la série CréaCamp Découverte de l’École branchée, ou celle-ci en rediffusion à la demande! 

À propos de l'auteur

Annik De Celles
Annik De Celles
Annik De Celles est enseignante de formation. Après plus de 15 ans dans le domaine de l’éducation au niveau secondaire, elle a la piqure entrepreneuriale et fonde sa propre compagnie dans le domaine agroalimentaire qu’elle opère, tout en enseignant à temps partiel, jusqu’en 2016. En 2017, Annik quitte l’enseignement pour devenir directrice générale de Septembre éditeur. Elle y met à profit sa passion pour les enjeux pédagogiques, le monde du livre et l’entrepreneuriat, en plus de s’impliquer au sein de diverses organisations. Annik est l’auteure de 3 livres de recettes santé et de 2 guides pratiques en entrepreneuriat.

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