J’ai eu le plaisir d’être en contact il y a quelques mois avec une enseignante passionnée et débordante de dynamisme, Marie-Hélène Fasquel. Elle a publié un livre, « L’élève au cœur de sa réussite », et elle nous en parle un peu plus ici.
« Attendre que les changements majeurs viennent d’en haut ? (…) Non, ce n’est pas dans ma nature ! » L’élève au coeur de sa réussite est un ouvrage autobiographique qui retrace le parcours de Marie-Hélène Fasquel. L’enseignante d’anglais langue seconde en France, qu’on sent résolument passionnée par ses élèves, met tout en œuvre pour leur faire atteindre les plus hauts sommets – et pas seulement en termes de notes!
On lit cet ouvrage presque comme un roman. Elle y partage de nombreux projets et concours qui, selon elle, témoignent de la vitalité de l’éducation, souvent perçue comme un « mammouth ». C’est un message positif et bienveillant pour tout enseignant qui se sent englouti par l’immuabilité du système, qui rappelle qu’il est possible, si on le veut vraiment, de faire autrement. J’ai eu la chance de lui poser quelques questions.
D’où vous est venue l’idée d’écrire ce livre?
Passionnée par la littérature que j’enseigne, j’ai commencé à écrire à quatre mains avec mon mari, Thierry Erhart, depuis notre rencontre. C’est à partir de ma sélection pour le Global Teacher Prize que des éditeurs m’ont proposé d’écrire un livre de témoignage sur mon expérience, mon parcours et mes méthodes. Depuis longtemps déjà, je partageais mes acquis sur Internet avec collègues du monde entier et élèves; ce projet m’est apparu comme un moyen supplémentaire d’offrir aux autres le fruit de mes pratiques et réflexions personnelles.
En outre, le livre est structuré en deux parties, une partie témoignage et une partie sitographique qui le rend accessible à tous, professionnels, parents et jeunes.
Deux Padlets viennent en complément de l’ouvrage.
- Le Padlet des liens des notes de bas de page et de la sitographie.
- Le Padlet des articles, podcasts, émissions de télévisionsur L’élève au cœur de sa réussite.
Qu’aimeriez-vous le plus que les lecteurs retiennent?
Que tout le monde a ses chances! Il y a trop de morosité dans la société française, pourtant la réussite reste – comme le disent les Américains – toujours au coin de la rue! Il suffit de donner les bons outils aux élèves. Il y a bien sûr la manière de les leur donner, tout cela est largement développé dans mon livre, qui est plus que tout un livre d’espoir destiné à redonner confiance.
Quelles ont été les retombées pour vous depuis sa parution?
Elles ont été nombreuses car beaucoup de lecteurs m’ont contactée en ligne principalement (Facebook, page Facebook de L’élève au cœur de sa réussite, Twitter, Instagram, LinkedIn…) et les échanges sont désormais constants et mutuellement enrichissants. Quelques lecteurs m’ont rapporté qu’ils avaient pleuré parfois en lisant certains passages de mon récit qui leur évoquaient des souvenirs personnels, ce qui m’a beaucoup émue, comme tout ce qui touche à l’enfance et aux bancs de l’école. Des enseignants m’ont dit à quel point le livre leur avait redonné un second souffle alors qu’ils commençaient à ne plus croire en leur métier. Parfois, ils s’inspirent de mes projets, et j’en suis heureuse, cela me conforte dans l’idée d’avoir écrit un ouvrage, non pas pour mon plaisir personnel, ou par ambition, mais pour être utile aux autres. Que les élèves réussissent, voilà qui me va droit au cœur!
Cette année a sans doute été l’une des meilleures de ma vie avec ma sélection pour le Global Teacher Prize, et dans la foulée la parution de L’élève au cœur de sa réussite.
L’accueil enthousiaste pour ce livre nous a encouragés avec mon mari à publier un recueil de nouvelles : La musique adoucit les mœurs, et nous préparons en ce moment même un roman qui sortira chez Nats éditions à la fin de l’année. L’écriture est pour moi un ressourcement que j’essaie de partager avec mes élèves, mais au-delà c’est un moteur dans ma vie, et particulièrement au cours de cette année 2017 où j’ai été frappée par une grave hernie discale et consécutivement opérée. Pour tenir bon dans ces moments difficiles, le contact avec les lecteurs est souvent vital. Merci à eux!
Quelle place le numérique prend-il dans votre approche de l’éducation? En quoi peut-il appuyer vos actions axées sur la bienveillance?
Je suis formatrice TICE et anime de nombreux séminaires en ligne internationaux. On comprend donc que je suis très favorable à l’utilisation des nouvelles technologies et que leur exclusion est pour moi une aberration. Je ne crois pas aux vertus du passé, dans aucun domaine! Il n’y a pas d’âge d’or, je vis dans mon époque, je suis pragmatique et j’essaie de retirer le meilleur de ce qui est à ma portée, dans l’intérêt de ceux qui m’écoutent et que j’aide à s’intégrer dans le monde d’aujourd’hui. Cette approche permet aux élèves d’échanger avec des acteurs du monde entier, experts, auteurs et professionnels du monde anglo-saxon. Ces contacts ont permis à mes élèves par exemple d’écrire des nouvelles avec de jeunes Turcs et Italiens, et de tester la classe inversée avec des élèves de 16 établissements provenant de 8 pays, de participer à des concours d’écriture qui ont parfois remporté des prix nationaux.
Toutefois, ce n’est pas l’esprit de compétition qui domine mes projets, mais bien celui de collaboration, d’entraide. Partager est le maître-mot. Les nouvelles technologies en sont un excellent moyen. Avoir de l’inventivité, je pense que cela sera très utile à mes élèves dans cette société de responsabilité et d’initiative.
Voici quelques outils que je partage avec eux :
https://padlet.com/mhfasquel/web
https://www.scoop.it/t/esl-links-for-my-students
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On peut suivre Marie-Hélène sur Twitter : @Mariehel2