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L’éducation doit s’ouvrir aux technologies pour mieux maîtriser le rythme du changement et continuer de répondre aux besoins des élèves

La mobilisation autour de l’adaptation d’un environnement scolaire à un élève ayant un trouble visuel est automatique et instantanée. Pourquoi en est-il tout à fait autrement lorsqu’il s’agit de déployer des aides technologiques pour des élèves en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage? Dans cette chronique, Marc-André Girard se questionne et plaide pour le développement professionnel continu afin d’améliorer la connaissance des possibilités de ces outils.
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Par Marc-André Girard

Vous êtes dans le domaine de l’éducation depuis un temps et vous trouvez que le rythme du changement augmente? C’est naturel. C’est humain. L’évolution de l’humain, du moins selon Darwin, ne s’explique pas grâce à la domination des uns sur les autres, mais plutôt, elle se caractérise par sa capacité d’adaptation aux changements qui sont, depuis la nuit des temps, une constante. 

Au 21e siècle, le domaine de l’éducation est profondément ancré dans le fait social. Il est le miroir de la réalité des gens qui fréquentent les établissements scolaires et ces gens, ce ne sont pas seulement les élèves. Ce sont aussi leurs parents, la population qui loue le gymnase, les citoyens qui vont promener leur chien dans la cour d’école le soir, le personnel de l’école, etc. L’école nous ressemble. 

Désormais, en tant qu’humain, nous avons des droits souvent garantis dans une constitution (du moins dans plusieurs pays…). Ces droits s’expriment et s’interprètent de diverses façons avec plusieurs lunettes. Les lois évoluent selon ces interprétations et avec cette évolution, naît la complexité. 

Cette complexité se décomplexifie grâce aux avancées juridiques et scientifiques. Toutefois, l’application dans le quotidien scolaire demeure n’a rien de simple. Aujourd’hui, nous nous préoccupons de situations qui étaient totalement ignorées il y a trente ans, parfois même moins. De plus, paraît-il que les générations se succèdent plus rapidement et se distinguent par intervalles de cinq ou six ans… 

Comme le rappelle le professeur Jean Bernatchez dans le livre « La gestion du changement à l’école », plusieurs diversités contrastées sont incontournables aujourd’hui sur les plans ethnoculturel, religieux, linguistique, socioéconomique, familial, ainsi que celles fondées sur le genre et l’orientation sexuelle. Le portrait de nos classes prend les formes d’une mosaïque. Bref, le paradigme de l’éducation basé sur l’apprentissage reconnait l’unicité de chaque élève et ce dernier se situe au centre de toutes les initiatives ou entreprises scolaires. 

Reconnaître l’unicité de chacun crée de la complexité, certes. Mais cela lance un vibrant appel à ce que tous les membres de la société se dépassent, s’élèvent et s’actualisent pour servir les jeunes, leurs besoins et ceux de leur famille. 

Si on revient dans le monde scolaire, il est désormais attendu que chaque membre de l’équipe-école sache s’adapter aux besoins et réalités de chaque élève. C’est le fondement même de la fameuse réforme de l’éducation du tournant du siècle, avec ses principes de différenciation et d’adaptation pédagogiques. 

S’adapter pour respecter les besoins des personnes en situation de handicap

Si les gens doivent s’adapter, l’environnement scolaire doit aussi le faire, pour notamment respecter les besoins des personnes en situation de handicap. 

Par exemple, dans mon école, nous accueillons cette année un élève ayant un trouble visuel. Notre CSS était aux devants cet été pour refaire le marquage de la cour et de l’intérieur de l’école, pour bien délimiter les changements dans les dénivellations : escaliers, rampes, seuils de porte, etc. La question ne se pose plus et c’est un automatisme et, surtout de la part d’une organisation publique, c’est une attente des parents, des élèves, voire de la société en général. 

Or, on constate encore que la situation est moins fluide lorsqu’il est question des adaptations pour les élèves en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage. Pourtant, les technologies de l’éducation peuvent grandement aider à l’inclusion et ainsi palier certains troubles ou difficultés qui entravent les perspectives d’apprentissage. La conception universelle des apprentissages vise, globalement du moins, à mettre tous les outils, ressources, ou démarches d’aide à la disposition des apprenants, et ce, qu’ils soient en situation de difficulté, de handicap, d’échec ou non. Probablement parce qu’elle confronte notre vision de l’éducation et ce qui nous a mené à l’emploi que nous exerçons, elle peine toujours à être déployée dans nos écoles. 

Au-delà des besoins de nos élèves, il y a notre responsabilité de les assouvir. Et au-delà de cette responsabilité, il y a les outils que nous pouvons utiliser pour nous aider dans cette tâche colossale et complexe. Souvent, et on le remarque de plus en plus, notamment avec les intelligences artificielles, ces outils numériques permettent des avancées qui nous butent à la frontière de nos connaissances, de nos compétences et de nos capacités d’ouverture, générant de nouveaux questionnements éthiques. 

La formation continue pour demeurer crédibles, pertinents et cohérents

Voilà un vibrant plaidoyer pour le développement professionnel continu des professionnels de l’éducation. Rappelons-le : la formation initiale nous donne accès à la formation. La formation continue, elle, nous permet d’y perdurer et de demeurer crédibles, pertinents et cohérents. 

Dans les faits, le problème, ce ne sont pas les changements qui nous sont imposés, ni le rythme auquel ils s’enchainent. Le problème, c’est notre capacité d’adaptation et celle de faire face auxdits changements. Si, personnellement, les changements que nous associons au progrès nous permettent d’en profiter largement, les impacts qu’ils peuvent avoir sur d’autres sphères de notre vie, notamment sur le plan professionnel, nous causent souvent du stress, de l’anxiété et des comportements de résistance. Mais, ça, c’est une autre histoire! 

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