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Retour du Concours de créativité lexicale : à vos marques, créez!

Communiqué – L’Office québécois de la langue française lance la sixième édition du Concours de créativité lexicale! Cette année encore, Pierre-Yves Lord s’associe à l’Office à titre d’ambassadeur pour encourager les enseignantes et enseignants de français au secondaire de partout au Québec à contribuer à l’enrichissement de la langue française en créant des néologismes avec leurs élèves.

Du 25 novembre 2024 au 28 février 2025, les classes qui souhaitent relever le défi devront proposer des nouveaux mots qui désignent en français l’un ou l’autre des concepts suivants :

  • « pretendance » : pratique qui consiste à faire semblant d’assister à une visioconférence en s’y connectant, puis en faisant autre chose (une autre tâche ou du ménage, par exemple) plutôt que d’écouter;
  • « sidewalk salsa » : série de mouvements effectués lorsque deux personnes marchant dans des directions opposées se croisent dans un espace restreint (trottoir, couloir, etc.) et se tassent du même côté en synchronie, souvent à quelques reprises;
  • « starstruck » : se dit d’une personne qui, en raison d’une rencontre avec une personne célèbre, éprouve une émotion si forte qu’elle en devient incohérente ou qu’elle se fige;
  • « to spam » : fait de répéter, lorsque l’on joue à un jeu vidéo, une action simple plusieurs fois et le plus rapidement possible, et ce, afin d’augmenter ses chances de gagner ou de progresser.

Les classes peuvent aussi proposer un mot désignant tout autre concept pour lequel il n’existe pas de désignation en français.

Faits saillants 

  • Pour inscrire une classe au Concours de créativité lexicale, les enseignantes et enseignants de français doivent prendre connaissance du règlement (PDF, 293 Ko) et remplir le formulaire. Ils ont jusqu’au 28 février 2025, à 17 h, pour soumettre les propositions des élèves.
  • L’Office met à la disposition des enseignantes et enseignants des activités pédagogiques concernant la création lexicale.
  • Les néologismes gagnants seront dévoilés au printemps 2025. Les classes courent la chance de remporter de nombreux prix, d’une valeur totale de 5 000 $.
  • Les mots créés à l’occasion du concours pourraient être intégrés dans la Vitrine linguistique de l’Office, une plateforme consultée annuellement par des millions de personnes de partout dans le monde. Une quinzaine de termes créés par des jeunes dans le cadre du concours y sont déjà diffusés.
  • Tenu pour la première fois en 2019, ce concours a pour objectif de susciter l’intérêt des jeunes Québécoises et Québécois pour la langue française et pour son enrichissement.
  • Les capsules vidéo des classes gagnantes des éditions précédentes du concours sont disponibles sur le site Web du concours.

Liens connexes

  • Site Web du Concours de créativité lexicale : Québec.ca/créativité-lexicale.
  • Capsule vidéo présentant la Vitrine linguistique, l’outil indispensable qui répond à vos questions sur le français.
  • Service gratuit de consultations linguistiques Immédi@t, destiné au personnel des médias et accessible au 1 866 275-0191 ou à l’adresse [email protected].
  • Formulaire d’inscription à L’infolettre linguistique, qui transmet de l’information au sujet des nouveautés de l’Office en matière d’outils et de services linguistiques.

Apprendre à devenir : une visée louable pour l’éducation?

Par Marius Bourgeoys, coach en éducation

Pour obtenir des résultats qu’on n’a jamais obtenus, il faut devenir une personne, une équipe, un système qu’on n’a jamais été. Qui devons-nous devenir en éducation? C’est la question que je vous propose d’explorer aujourd’hui. Parce que les temps changent, les amis.

Le pouvoir du verbe DEVENIR

Devenir. Ce mot est puissant. C’est le verbe «être», mais en mouvement. Personne ne veut que les choses restent stagnantes en éducation; on a tous un plan d’amélioration. Quand on veut que les choses s’améliorent, on sous-entend qu’on souhaite être en mouvement. Le verbe «devenir» est donc essentiel. Je me souviens de mon parcours en éducation, particulièrement lorsque j’étais leader pédagogique. Notre objectif était d’améliorer les pratiques en éducation via l’intégration du numérique. C’est là que j’ai découvert que le leadership et le coaching sont directement liés au verbe «devenir».

La découverte du leadership

Il y a de ça plus de 10 ans, je faisais mes débuts comme accompagnateur de directions au niveau de ma province. En cherchant comment l’innovation et la mobilisation se passent en dehors de l’éducation, je suis tombé sur une vidéo de John Maxwell sur YouTube. Cela a bouleversé ma perception du leadership. Jusque-là, le leadership était pour moi un concept nébuleux. Mais dès que j’ai commencé à appliquer ce que j’apprenais, j’ai vu une transformation incroyable. D’abord en moi et ensuite chez les personnes que j’accompagnais.

La puissance d’une décision

Je me souviens encore de la première formation que j’ai offerte en leadership. Les réactions des quelque 80 directions présentes étaient tellement positives que je n’en croyais pas mes yeux. Je n’avais jamais vu ça comme participant ou comme formateur. J’avais l’impression d’avoir découvert le feu. Une seule décision – celle d’aller voir s’il y avait autre chose – a instantanément amélioré l’impact que j’étais en mesure d’avoir en éducation… et par ricochet, l’impact que les personnes que j’accompagnais pouvaient avoir dans leur milieu.

Tout commence par soi

On ne peut pas demander au réseau scolaire de devenir meilleur sans passer par le leadership et le coaching. C’est ma conviction profonde. Tout passe par ça. On pourrait aussi ajouter l’andragogie. Or si je voulais augmenter mon impact comme accompagnateur, il fallait que je devienne une personne capable d’avoir de l’impact. Je ne peux pas vous dire à quel point ce constat est important pour la qualité de vie d’une personne en éducation.

Une définition du leadership

Le leadership, c’est l’impact positif que nous avons sur notre devenir et sur le devenir des personnes autour de soi. C’est ma petite définition du leadership, que j’ai découverte et qui a transformé ce qui était possible pour moi. Donc plus je m’améliore, plus j’ai une chance d’influencer positivement le devenir des autres. C’est fascinant. Or qu’en est-il des élèves et de la réalité d’aujourd’hui?

Devenir et l’IA générative

Avec l’avènement de l’intelligence artificielle générative, cette question prend tout son sens : Est-ce que l’élève peut démontrer qu’il a appris sans avoir réellement appris? Pour ma part, ce qui me préoccupe présentement n’est pas tant ce qu’on obtient des IA génératives, c’est plutôt qui on devient, à la longue. J’écrirai sur ce sujet précis à un autre moment. Pour le moment, voici deux ressources importantes à consulter.

Tour de France ou Tour guidé?

Une question que j’aime bien poser lorsque les gens me parlent de rigueur est : Est-ce qu’on est là pour classer ou pour développer les élèves? Damien Cooper utilise depuis près de 15 ans la métaphore du Tour de France et du Tour guidé pour illustrer la profondeur de cette question. Dans le modèle du Tour de France, l’apprentissage est variable. On peut prédire qui va gagner. On compare les élèves entre eux, c’est compétitif. On crée des gagnants et des perdants. Et on sait qu’on va perdre des gens en cours de route. C’est un modèle industriel de type «fast-food» qui est exigeant pour tout le monde.

À l’inverse, le Tour guidé est axé sur le leadership et la personnalisation (ressemble davantage au modèle des étoiles Michelin). Les élèves choisissent leur itinéraire, s’engagent dans leur propre apprentissage, et le guide (l’enseignant) est là pour les accompagner, pour le aider à devenir. On célèbre le progrès et le chemin parcouru ensemble. C’est un modèle de type agricole, qui met l’accent sur la création des conditions qui favorisent le développement de chaque élève.

Tour guidé = transformation

À notre décharge, le système est davantage conçu pour le Tour de France. On le constate avec les palmarès, par exemple. Or, quel modèle prépare le mieux les élèves pour un monde où la compétence humaine sera de plus en plus amplifiée par les intelligences artificielles? La transformation vient de l’approche pédagogique, pas du numérique. On l’a appris avec l’arrivée d’Internet, des iPads, des cellulaires, des portables, des TNI, des Chromebooks… Avec l’IA, c’est une autre «game». Les possibilités sont incroyables. ll importe d’éviter d’intégrer l’IA dans un Tour de France. Ce serait passer à côté de la transformation. Si on veut réellement créer un Tour guidé, on a absolument besoin de leadership. Mais on ne peut pas déléguer notre leadership à l’IA. Ça, ça nous appartient.

Qui devons-nous devenir pour transformer l’éducation?

Un retour à l’humain s’impose, forcément. Comprendre qui nous sommes individuellement et comprendre l’autre lorsqu’on tente de se mobiliser ensemble vers un objectif commun. La raison d’être de l’éducation, selon George Couros, est d’aider les apprenants à trouver un itinéraire vers la réussite qui a du sens pour eux. C’est la personnalisation ultime de l’éducation. Tour guidé, les amis.

La peur…

Platon disait : «Nous pouvons facilement pardonner à un enfant qui a peur du noir. La vraie tragédie de la vie, c’est quand les hommes (toute personne) ont peur de la lumière.» En éducation, la peur nous prive de l’innovation beaucoup plus que nos échecs. Il est temps de dépasser cette peur et de se tourner vers la lumière, vers ce qui est possible et nécessaire.

Statu quo ou Transformation

Tout ce qui est requis pour le Tour de France, c’est le statu quo. Pas de changement. On enseigne, on évalue et on classe les élèves. C’est facile à automatiser, ça. Je dis ça comme ça.

Pour créer un Tour guidé, il faut devenir des personnes capables de créer le désir du dépassement de soi chez l’autre, devenir des personnes attrayantes à côtoyer afin que l’autre ait le goût de devenir en notre présence (vulnérabilité), afin que l’autre ait le goût de nous avoir pour guide. Bref, pour transformer l’éducation, il faut devenir des adultes capables de générer ça. Il faut «Être», en mouvement.

Une liste, pour devenir…

Dans l’ordre ou dans le désordre, voici une liste de huit choses nécessaires pour devenir, ou être en mouvement :

  1. Vouloir : Vouloir devenir, vouloir faire prendre de l’expansion à qui on est. 
  2. Croire en son pouvoir d’action : Si on n’y croit pas avant de commencer, les stratégies qu’on adopte finiront par nous donner raison. On obtient ce qu’on choisit de croire.
  3. Décider : Prendre une décision. Il y a un moment où tout bascule, où l’on décide de changer de trajectoire. Parfois ça prend 20 ans avant de SE décider.
  4. Rester dans sa zone de contrôle : Se concentrer sur ce que l’on peut faire. Le réel pouvoir d’action vient de là.
  5. Présupposer de bonnes intentions : Voir le beau, le bon, l’extraordinaire chez soi et chez l’autre. On trouve ce qu’on cherche.
  6. Chercher les opportunités d’avoir un impact : Elles sont partout autour de nous. Les opportunités de servir, de faire une différence.
  7. Ne pas avoir d’attentes : Se contenter de mettre l’accent sur ce qu’on sème sans s’attendre à une récolte immédiate. Semer et accueillir ce qui est là.
  8. Observer l’impact de nos décisions : Ça suppose une intentionnalité au quotidien. La conscience est l’antidote au statu quo.

Apprendre à devenir. Est-ce un visée louable pour l’éducation?

Plus j’y pense, plus j’aime ce que ça éveille en moi.


Cette chronique a d’abord été publiée sur le blogue de l’auteur. Elle est reproduite ici avec sa permission.

Découvrez d’autres chroniques de Marius Bourgeoys sur son blogue Tout le monde est un leader.

Impacts des écrans et des réseaux sociaux chez les jeunes

Par Raphaël Thériault

Le 6 juin 2024, l’Assemblée nationale du Québec a créé la Commission parlementaire spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes.

D’ici mai 2025, ses membres alimenteront leur réflexion sur les questions à l’étude notamment en consultant la population (y compris les jeunes) ainsi que des expertes et experts. Les membres soumettront ensuite un rapport à l’Assemblée nationale au plus tard le 30 mai 2025.

Vous voulez :

  • Participer aux travaux de la Commission?
  • Donner votre opinion et faire connaître votre réalité?
  • Temps d’écran chez les jeunes
  • Mesures d’encadrement des écrans à l’école et sur le Web, y compris l’accès aux outils numériques d’apprentissage
  • Accès aux réseaux sociaux, y compris par les jeux vidéo
  • Cyberintimidation, y compris le partage de matériel sexuellement explicite
  • Accès des personnes mineures à la pornographie sur le Web
  • Mécanismes utilisés par certaines applications dans le but de créer une dépendance 
  • Publicité destinée aux enfants sur les plateformes et les applications

Lisez ici le document de consultation sur les questions à l’étude >

Du 12 au 26 septembre 2024, la Commission a entendu une variété de points de vue sur la question des écrans et des réseaux sociaux chez les jeunes lors des consultations particulières et auditions publiques.

Faites-vous votre propre opinion sur le sujet :

  • Visionnez les témoignages d’expertes et d’experts
  • Consultez les mémoires soumis à la Commission
  • Lisez notre document de consultation qui propose des pistes de réflexion

Lisez les documents et regardez les vidéos ici >

La Commission tiendra une deuxième phase de consultations particulières et auditions publiques à l’hiver 2025.

  1. Exprimez-vous en détail sur la question des écrans chez les jeunes à partir du formulaire en ligne « Commenter un sujet à l’étude ».
  2. Remplissez le questionnaire de la consultation en ligne d’ici au 31 janvier 2025.

Des jeunes du primaire et du secondaire ont aussi eu l’occasion de s’exprimer.

Au cours des semaines du 4 et du 18 novembre 2024, les membres de la Commission sont allés à la rencontre d’élèves d’une vingtaine d’écoles dans six régions : Bas-Saint-Laurent, Capitale-Nationale, Côte-Nord, Gaspésie, Grand Montréal et Outaouais. Les membres ont échangé avec des jeunes de la 5e année du primaire à la 5e année du secondaire, dans des écoles de milieux diversifiés, publiques et privées, francophones et anglophones.

Éduquer à la paix et à la sécurité : retour sur le Colloque Québec PSP 2024

Par Nicole Arsenault, déléguée pédagogique

Organisé en partenariat avec des spécialistes et des institutions académiques, ce séminaire a offert aux participants une introduction aux concepts de paix positive et paix négative, ainsi qu’aux huit piliers essentiels au maintien de la paix durable. Il s’agissait de la deuxième édition de cet événement, qui a eu lieu pour la première fois en avril dernier.

Le colloque se tenait en mode virtuel. Quatre écoles de la région de Québec, représentées par un peu plus de 70 élèves, y ont pris part : l’École secondaire Saint-Jean-Eudes, le Collège Jésus-Marie de Sillery, le Collège Mariste et le Collège Saint-Charles-Garnier. À Saint-Jean-Eudes, 24 élèves s’étaient rassemblés dans la bibliothèque pour participer, en compagnie de Michel Arsenault, enseignant d’histoire. 

La paix positive et négative : concepts clés

Le colloque a débuté par une présentation générale des notions de paix positive et de paix négative. Richard Giguère, un brigadier-général retraité qui occupe actuellement un poste d’expert en résidence à l’École supérieure d’études internationales de l’Université Laval, a expliqué la différence fondamentale entre une paix dite « négative », définie par l’absence de conflit, et une paix « positive », caractérisée par la présence de conditions stables et durables. En l’absence de violence explicite, une paix négative n’assure pas une stabilité à long terme. Par exemple, le retour des Talibans au pouvoir en Afghanistan, malgré les efforts militaires et diplomatiques considérables, est un exemple qu’il a utilisé pour illustrer le concept.

Les huit piliers de la paix : un cadre de réflexion

Alice Bonardi-Igout, doctorante de l’Université Laval, a ensuite exploré les huit piliers de la paix, un ensemble de principes essentiels visant à soutenir une paix durable, notamment un gouvernement fonctionnel, une répartition équitable des ressources, et de faibles niveaux de corruption. Elle a mis en lumière l’importance de chaque pilier pour construire une société où prospérité et sécurité cohabitent.

Les huit piliers de la paix positive sont : 

  • Un gouvernement qui fonctionne correctement
  • Un environnement économique stable
  • L’acceptation des droits universels
  • De bonnes relations avec les pays voisins
  • La libre circulation de l’information
  • Des niveaux de capital humain élevés
  • De faibles niveaux de corruption
  • Une distribution équitable des ressources

Les élèves participants ont été répartis en huit groupes pour étudier chaque pilier et en discuter, permettant ainsi une compréhension pratique des concepts énoncés. Parmi les piliers abordés figuraient :

  • Un gouvernement qui fonctionne correctement : L’importance de la transparence, de la responsabilité et de l’impartialité des institutions publiques pour instaurer la confiance des citoyens.
  • Un environnement économique stable : Soulignant le lien entre prospérité économique et stabilité sociale, les élèves ont débattu sur le rôle des entreprises dans le soutien à la paix.
  • La libre circulation de l’information : La discussion a révélé comment l’accès libre à l’information et aux médias favorise l’implication citoyenne et réduit les risques de corruption.

Ces discussions interactives ont permis aux élèves d’apprécier l’impact de chaque pilier dans des contextes réels, avec des exemples de pays tels que le Canada, les Pays-Bas et la Chine pour illustrer les défis et réussites en matière de paix.

Une étude de cas sur le Canada et l’engagement dans la paix mondiale

Dans leurs réflexions et leurs discussions, les participants ont considéré comment leur propre pays, le Canada, se positionne dans l’indice de paix positive et les domaines dans lesquels des améliorations sont possibles. Ces réflexions ont offert aux élèves une occasion unique d’appliquer les concepts théoriques dans un contexte international. La question de la corruption, par exemple, a suscité des discussions sur l’importance de la transparence et de la gouvernance éthique pour maintenir une paix durable.

Développer une conscience globale : vers la paix et la sécurité pour tous

Pour clôturer le colloque, une séance plénière a permis à chaque groupe de présenter ses conclusions. Les porte-paroles ont partagé leurs perspectives sur les différents piliers, soulignant l’importance d’une action collective pour favoriser la paix durable. 

En guise de conclusion à cette séance plénière, Richard Giguère a félicité les participants pour leurs réflexions sur des sujets sérieux, les encourageant à envisager l’impact de ces échanges pour leur avenir, peut-être en diplomatie ou en relations internationales, contribuant ainsi à la position du Canada dans un monde en mutation. Il a souligné l’importance de personnes engagées et courageuses pour aider les autres et a remercié chaleureusement « élèves, professeurs, animateurs… et ceux qui ont contribué de près ou de loin à l’activité ».

Marc Grondin, colonel à la retraite et organisateur de la conférence, a conclu l’événement en évoquant les enjeux de la paix mondiale, avec une réflexion sur les conflits actuels et les efforts diplomatiques, militaires et humanitaires nécessaires pour les résoudre. Il a remercié une longue liste de personnes, incluant les membres du comité scientifique et du comité aviseur, les étudiants de 2ᵉ cycle qui étaient modérateurs, les écoles participantes, ainsi que tous les partenaires du colloque.  Il a finalement remercié les élèves, les « leaders de demain, qui ont contribué leur voix aux discussions ».  

Le colloque s’est terminé par une ouverture sur le Colloque PSP 2025, incitant les élèves à continuer de réfléchir aux questions de paix et de sécurité et à envisager leur rôle potentiel dans ce domaine.

Vers une citoyenneté authentique et engagée

Ce colloque sur la paix et la sécurité a offert aux jeunes Québécois une opportunité d’apprentissage et de discussions sur des enjeux mondiaux actuels. Grâce à une approche pédagogique axée sur l’interaction et l’analyse critique, les élèves ont approfondi leurs connaissances de la paix positive, tout en réfléchissant à leur rôle de futurs citoyens responsables.

En intégrant ce genre d’activités dans leur programme d’études, les enseignants peuvent encourager les élèves à devenir des acteurs de paix au sein de leurs propres communautés, tout en leur offrant une perspective globale nécessaire pour mieux comprendre le monde.

Photos prises par l’école secondaire Saint-Jean-Eudes.

Les #Édubrèves – édition du 26 novembre 2024

En complément de nos articles d’actualité complets qui paraissent pendant la semaine, voici les #Édubrèves, de courtes nouvelles qui pourraient vous intéresser. N’hésitez pas à les partager ou à m’écrire si vous avez des informations à faire circuler.

Attention, l’usage de GIF animés dans ce condensé de nouvelles brèves est à des fins de divertissement seulement.


Appel à témoignages pour les enseignants de français au secondaire

Nada Kerbage Abillama mène actuellement une recherche sur l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans l’enseignement du français au secondaire et elle est à la recherche d’enseignant(e)s passionné(e)s pour partager leur expérience.

Elle cherche des témoignages de professionnels qui :

  • Enseignent le français dans des établissements secondaires,
  • Ont déjà utilisé ou envisagent d’utiliser des outils d’IA dans leur pratique pédagogique,
  • Sont prêts à discuter de leurs expériences, défis et attentes en matière de formation.

L’entretien portera sur :

  • Les outils d’IA utilisés et leur impact sur l’enseignement.
  • Les difficultés rencontrées et les compétences nécessaires pour intégrer ces outils.
  • Les perceptions des enseignants sur les bénéfices de l’IA pour l’apprentissage des élèves.

Informations pratiques :

  • L’entretien durera environ 30 minutes et se déroulera en toute confidentialité.
  • Votre participation est entièrement volontaire et vos réponses seront anonymisées.

Si vous êtes intéressé(e) ou si vous connaissez des collègues qui pourraient l’être, n’hésitez pas à la contacter sur LinkedIn.


Grandir en ligne : Qu’est-ce qui se cache derrière mes réseaux sociaux?

Grandir en ligne est un documentaire de 50 minutes qui dévoile comment des géants comme Instagram, TikTok et Snapchat ont conçu leurs produits pour les rendre si attrayants sans se préoccuper des impacts négatifs. Avec des témoignages authentiques d’ados, des experts et des personnalités comme Emy Lalune, Claudie Mercier, Adam Paradis et Enola Bédard, le but du documentaire est de donner des trucs aux jeunes pour maintenir une relation équilibrée avec les réseaux sociaux.

Un documentaire de Radio-Canada. 


Une éducation presque parfaite – L’intelligence artificielle au service de l’éducation

Voici un autre reportage à visionner, en provenance de la Belgique.

En quoi l’intelligence artificielle peut-elle jouer un rôle dans l’éducation? Quels sont les risques à éviter et comment maitriser son utilisation chez les jeunes? Dans cette émission, une reporter intègre, le temps d’un cours, une classe de 5ᵉ primaire dont l’institutrice utilise régulièrement l’IA. On voit également un groupe d’enseignants qui suit une formation de l’ÉduLAB de Technofutur TIC, partenaire de l’École branchée, alors que notre collègue de l’École branchée, Laurent Di Pasquale

Visionner le reportage.


Participant(e)s recherché(e)s : Qu’est-ce qu’un bon enseignant ou une bonne enseignante du secondaire?

Vous êtes invités à participer à une étude qui vise à mieux comprendre comment les enseignant(e)s, les directions d’école, les parents et les élèves du Québec se représentent un ou une « bon(ne) enseignant(e) du secondaire ».

L’équipe recherche des : 

  • Enseignant(e)s du secondaire ayant 5 ans d’expérience ou plus et travaillant au sein d’une école publique francophone ;
  • Directions d’école secondaire travaillant au sein d’une école publique francophone ;
  • Parents d’adolescent(e)s fréquentant une école secondaire publique francophone ;
  • Élèves du secondaire de 14 ans et plus fréquentant une école secondaire publique francophone.

Votre participation consiste à prendre environ 20 minutes afin de remplir un questionnaire en ligne, d’ici le 20 décembre 2024. S’ils ou elles le souhaitent, les enseignant(e)s et les directions d’école peuvent également donner leur consentement à être contacté(e)s pour le deuxième volet de cette recherche qui consistera en un entretien virtuel individuel d’environ 60 à 90 minutes.


Vos besoins en ressources éducatives sur le patrimoine de la ville de Québec

La division du patrimoine de la Ville de Québec souhaite mieux comprendre les besoins du personnel enseignant en matière de ressources pédagogiques et éducatives sur la ville de Québec. Dans le but d’améliorer sa contribution à la diffusion du patrimoine auprès des écoles, vous êtes invité à remplir ce court questionnaire.

Vos réponses aideront à développer des outils et des ressources adaptés aux attentes du personnel enseignant et des élèves. Vous avez jusqu’au 15 décembre pour participer.


Réseauter pour réduire les inégalités numériques

Dans les dernières années, les initiatives ont été nombreuses pour intégrer le numérique dans les écoles en mettant de plus en plus à disposition des équipes l’équipement nécessaire. Toutefois, l’accès aux appareils n’implique pas nécessairement leur intégration pédagogique.  

Trois dimensions d’inégalités numériques en contexte scolaire sont documentées par l’OCDE : 

  • les inégalités d’accès 
  • les inégalités d’habiletés 
  • les inégalités d’usage 

Apprenez-en plus dans cet article du CTREQ.


Quel est l’impact de l’IA dans le conseil et la conception pédagogique?

Quelle part du travail des conseiller·ères et concepteur·rices pédagogiques (CP) pourrait être confiée à une IA générative? C’est la question que la Dre Philippa Hardman a explorée lors d’une expérimentation menée à l’été 2024 auprès de 200 professionnel·les de la conception pédagogique. Les résultats en surprendront certains.

Découvrir les trois hypothèses et les trois constats.


Inscription pour le Parlement des jeunes

Le Parlement des jeunes se tiendra du mardi 15 avril au jeudi 17 avril 2025 à l’Assemblée nationale, de Québec. La date limite d’inscription est le 6 décembre 2024. Le Parlement des jeunes s’adresse aux élèves de 3e et 4e secondaire. Il s’agit d’une simulation des travaux de l’Assemblée nationale qui leur permet :

  • De vivre les étapes du processus législatif.
  • De comprendre les bases du fonctionnement des institutions parlementaires.
  • De débattre de sujets qui leur tiennent à cœur avec des jeunes de partout au Québec.
  • D’acquérir des habiletés en communication orale et écrite.
  • De développer certaines aptitudes intellectuelles et civiques.
  • D’accroître leur intérêt envers la vie citoyenne.

En apprendre plus.


Un atelier de perfectionnement du REFAD 

  • 27 novembre 2024 à midi, heure normale de l’Est :  Webinaire intitulé « Présentation des activités du volet Recherche du Pôle d’expertise interordres en formation à distance: collaborer et profiter des ressources ». Animé par Charlotte Tremblay-Lemieux du Pôle d’expertise interordres en formation à distance.

Cet atelier aura pour objectif principal de présenter les différentes activités et ressources produites par le volet Veille, recherche et diffusion du Pôle d’expertise interordres en formation à distance. L’atelier vise également à promouvoir les activités des trois autres volets du Pôle (Ressources éducatives numériques, Soutien et accompagnement, Expérimentation), pour faire ressortir les opportunités de collaboration et d’échange. 

Si vous vous n’êtes pas encore inscrit, suivez ce lien.


Dans les coulisses du premier dictionnaire en langue des signes québécoise

Le développement du langage d’un enfant sourd ou malentendant peut s’avérer complexe. Contrairement aux croyances populaires, le principal problème n’est pas la perte auditive, mais plutôt la privation langagière. Au Québec, il existe différents modes de communication pour scolariser les élèves sourds parmi lesquels on retrouve la langue des signes québécoise (LSQ). Depuis septembre 2023, le tout premier dictionnaire LSQ-français est maintenant accessible en ligne.

Le 11 décembre, à midi, vous pouvez rencontrer Audrey Dupont, Chantal Turcotte et Thomas Vaillant pour découvrir comment ce premier dictionnaire LSQ a vu le jour, de l’idéation à l’application, du besoin à la création.

Le midi-conférence du CRISPESH se déroule en ligne. Inscrivez-vous. Avec sous-titrage en direct et interprétation en langue des signes québécoise.


Balado conçu PAR et POUR les enseignants du préscolaire

Le temps d’une récré offre conseils et astuces pour le personnel enseignant du préscolaire.En collaboration avec le CADRE21 et la Fédération des établissements d’enseignement privés, chaque épisode inspire et soutient votre quotidien en classe.

Maxime Gauthier et Mélanie Veilleux, deux enseignantes passionnées du Pensionnat Notre-Dame-des-Anges, partagent leurs conseils et astuces pour aider le personnel enseignant tant dans l’organisation de leur classe que dans l’accompagnement des enfants. 


Élever les IA… comme les parents!?

Dans cette vidéo, Marius Bourgeoys présente le livre Scary Smart de Mo Gawdat, ancien directeur de Google X, qui offre un aperçu saisissant de l’avenir de l’intelligence artificielle. 

Il discute de la singularité, ce moment où l’IA dépassera l’humain en intelligence, et de notre rôle dans l’éducation de cette technologie. Dans son livre, Gawdat rappelle que nos interactions et nos valeurs influencent l’IA, un peu comme l’éducation que nous offrons à nos enfants. 


Étude sur l’adoption de l’IA générative vue par les ados et leurs parents

L’étude, intitulée The Dawn of the AI Era: Teens, Parents, and the Adoption of Generative AI at Home and School, a été réalisée entre mars et mai 2024 par Common Sense Media aux États-Unis. L’enquête en ligne, accessible en anglais et en espagnol, a été menée auprès de 1 045 dyades composées de personnes adolescentes américaines (13 à 18 ans) et de leurs parents. Parmi ces dyades, 250 étaient constituées de répondant·es noirs et 300 de répondant·es latinos.

L’objectif principal de cette étude était d’examiner l’adoption et l’utilisation de l’IA générative par les ados et leurs parents, tant à la maison qu’à l’école, sans inclure les points de vue des personnes enseignantes ou des administrations scolaires.

En apprendre plus ici.


À lire

  • Manque de soutien pour les élèves autochtones dans les écoles du réseau québécois : « Près de 20 ans après avoir fait le constat d’un écart de réussite chez les élèves autochtones, le ministère de l’Éducation met encore peu d’actions en oeuvre pour favoriser leur réussite », relève la vérificatrice générale (VG) Guylaine Leclerc dans son dernier rapport, publié mercredi. Elle déplore également le manque de formation du personnel scolaire pour « comprendre les causes de certains comportements et acquérir les outils qui lui permettraient de mieux accompagner les élèves autochtones dans leur parcours scolaire ».
  • Le Conseil en éducation des Premières Nations préoccupé, mais pas surpris, par le rapport de la vérificatrice : Le Conseil en éducation des Premières Nations se dit « préoccupé », mais « non surpris », des constats de la vérificatrice générale sur le manque de soutien offert aux élèves autochtones qui fréquentent les écoles du réseau public québécois. Son directeur général, Denis Gros-Louis, somme le ministre de l’Éducation de s’attaquer aux « barrières systémiques » qui nuisent à la réussite des jeunes.

Concours d’écriture Point-virgule

Le concours d’écriture Point-virgule, organisé par l’Assemblée nationale du Québec, s’adresse aux élèves du premier cycle du secondaire de partout au Québec. Le but de ce concours est de promouvoir et de valoriser la langue française. 

Le thème de cette année est La place des médias sociaux chez les jeunes. La date limite pour participer est le 1er mars 2025. Plusieurs prix seront offerts.


Inscription à l’Académie du leadership transformationnel 

L’Académie du leadership transformationnel est proposé par Marius Bourgeoys. Elle se veut espace pour les leaders pédagogiques qui souhaitent inspirer un réel changement dans leur milieu. 

Le parcours de l’Académie est destiné aux directions d’école et de service, aux directions adjointes, aux personnes enseignantes leaders et aux personnes qui les accompagnent. Les inscriptions sont en cours.

Le parcours, en bref : 

  • 5 modules phares (minimum de 10 h)
  • 4 webinaires en direct : 7 janvier, 4 février, 1er avril, 6 mai (18 h 30 à 20 h)
  • 4 invités spéciaux
  • 4 séances en privé avec Marius : 28 janvier, 18 février, 25 mars, 22 avril (18 h 30 à 20 h)
  • 1 communauté privée : 1 check-in par semaine de Marius
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Des cadeaux technos sans écran pour les jeunes 

Vous cherchez désespérément un cadeau techno pour votre enfant ou votre ado qui n’ait rien à voir avec les écrans? Le magazine L’actualité propose quelques suggestions.


NETendances : Habitudes de consommation de l’actualité en ligne

Le plus récente volet de l’enquête NETendances, Actualités en ligne et réseaux sociaux, offre un regard éclairant sur les habitudes numériques des internautes québécois de 18 à 34 ans. Elle révèle une génération qui accorde moins de confiance aux médias traditionnels que les personnes plus âgées, consulte moins fréquemment l’actualité et préfère les réseaux sociaux pour s’informer de l’actualité. Pourtant, de manière paradoxale, ces jeunes internautes ne font pas plus confiance aux médias sociaux qu’aux médias traditionnels. 

Les 18-34 ans sont d’ailleurs 39 % à penser que les publicités ciblées sur les réseaux sociaux sont influencées par leur conversation dans la vie privée, une proportion significativement supérieure à la moyenne des internautes utilisant les réseaux sociaux (28 %). On voit donc apparaître un double enjeu de confiance envers ces plateformes, tant dans les informations qu’elles diffusent que dans la façon dont elles collectent les données personnelles des personnes qui les utilisent. 


Quelles règles budgétaires pour l’intégration du numérique à l’école?

L’équipe de l’École branchée a jeté un coup d’œil à la plus récente version des règles budgétaires du ministère de l’Éducation du Québec afin de repérer les mesures pouvant faciliter les projets numériques dans les écoles québécoises.

Voici notre résumé.


Si vous en voulez encore plus, vous pouvez (re)voir les #Édubrèves de la semaine dernière.

On se retrouve bientôt! N’hésitez pas d’ici là à nous « tagguer » (en bon français…) sur X (@millaudrey ou @riomarti) pour que nous parlions de votre projet/ressource dans une prochaine revue de la semaine! Passez une excellente semaine.

Colombie-Britannique : L’intelligence artificielle en action pour déclencher l’innovation en classe

Par Marie-Sophie Chavey
Administratrice, L’École branchée

Chris Kennedy est le président et directeur général du district scolaire West Vancouver, en Colombie-Britannique. Lors de son allocution AI in Action: Sparking Classroom Innovations, à l’occasion du dernier Canadian Edtech Leadership Summit, il a exprimé sa vision de comment les écoles peuvent intégrer de nouvelles technologies, comme l’IA générative, de manière positive et utile.

D’abord, il a encouragé les enseignants à commencer par adopter les outils technologiques dans leur vie personnelle, avant de les intégrer en classe pour renforcer l’engagement. En se basant sur ses expériences passées, notamment lors de l’avènement des réseaux sociaux dans les écoles, il a insisté sur l’importance de modéliser l’apprentissage continu tout en restant conscient des risques. Il se rappelle bien, d’ailleurs, les premiers réflexes à l’époque, qui consistaient à tout interdire puisqu’on ne savait pas comment gérer leur déferlement dans les écoles; c’est un peu la même chose que l’on vit avec l’intelligence artificielle (IA) en ce moment dans plusieurs milieux.

Chris Kennedy a par la suite proposé quelques exercices interactifs à son audience, lui faisant expérimenter en direct des outils d’IA générative comme ChatGPT pour obtenir des perspectives personnelles. Par exemple, il a invité les gens à demander à l’IA ce qu’elle pense de l’utilisateur – la fameuse question « Que sais-tu de moi, que j’ignore peut-être moi-même? », très tendance en ce moment.

Comment la Colombie-Britannique aborde-t-elle l’intégration de l’IA générative à l’école? 

Chris Kennedy a ensuite expliqué comment les districts scolaires de Colombie-Britannique abordent l’intégration de l’IA générative dans l’éducation. En effet, le ministère de l’Éducation de la province fournit une orientation générale, des directives, tandis que les districts élaborent leurs propres politiques adaptées à leurs écoles. L’approche encourage la personnalisation de l’enseignement avec l’IA, permettant aux enseignants de choisir s’ils souhaitent utiliser ces outils pour soutenir et diversifier l’apprentissage.

Un point fort de cette initiative est la collaboration entre divers acteurs : administration, enseignants, services informatiques et parents, notamment à travers des séances de sensibilisation. Le conférencier souligne l’importance de traiter des questions de biais, de discrimination et d’éthique dans l’utilisation de l’IA en classe, et insiste sur l’approche de « diffusion » plutôt que de « réplication », cherchant à promouvoir des modèles variés d’intégration de l’IA. 

Enfin, il a mis l’accent sur la mise en réseau entre districts et avec des réseaux mondiaux pour partager des politiques et des ressources, renforçant ainsi la capacité collective d’adaptation face aux évolutions technologiques.

La gestion du changement : la clé pour réussir la transformation numérique en éducation

Ingrid Février a démystifié plusieurs idées reçues, soulignant que la transformation numérique n’est pas seulement une question d’outils ou de nouvelles plateformes. En réalité, elle implique une profonde transformation des individus, de leurs façons de penser et d’interagir, ainsi qu’une capacité à s’adapter continuellement au changement. 

La conférencière a expliqué que la performance (ou la réussite) d’une transformation repose sur deux piliers : la qualité des outils et leur acceptation par les utilisateurs et utilisatrices. Ce n’est pas l’outil seul qui garantit l’efficacité, mais bien l’engagement des personnes qui l’utilisent. « Ce n’est pas en rendant accessibles de nouvelles technologies dans un contexte donné que le changement s’opèrera comme par magie. L’acceptation est primordiale », a-t-elle dit. Voilà pourquoi il ne faut surtout pas prendre ce processus à la légère!

Le modèle de la « vache molle » et le rôle des ambassadeurs

Ingrid illustre la dynamique de résistance et d’acceptation dans une organisation par ce qu’elle nomme la « théorie de la vache molle ». Dans ce modèle, on considère que 15 % des personnes résistent naturellement, que 15 % sont facilement convaincues et que 70 % — les « vaches molles » — sont indécises et influençables. Ces dernières, explique-t-elle, peuvent être attirées du côté de l’acceptation ou de la résistance, selon l’influence qu’elles recevront. 

Pour cette raison, elle estime qu’identifier des ambassadeurs du changement (des super utilisateurs convaincus) et leur fournir des ressources adéquates pour le promouvoir est essentiel. Ces ambassadeurs jouent un rôle clé pour convaincre les indécis en leur montrant les bénéfices de la transformation numérique et ainsi les attirer de leur côté. 

La courbe de Kübler-Ross : une étape à la fois

Adopter une transformation numérique peut provoquer un véritable choc culturel et émotionnel, qu’Ingrid Février compare carrément à la courbe du deuil de Kübler-Ross, qui compte cinq étapes : le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l’acceptation. 

Image présentée lors de la conférence. Source : Collapsologie & courbe de deuil 

Ainsi, devant un changement, les individus passent d’abord par une phase de résistance et de rejet, souvent liée à la peur de perdre leur expertise et de voir leur rôle remis en question. La « terreur de l’incompétence », qui survient lorsqu’un enseignant doute de sa maîtrise des nouveaux outils, est une émotion à laquelle il faut être attentif pour réussir la transformation numérique, a rappelé l’experte.

« Avec l’intégration des outils numériques, les enseignants basculent dans un monde où ils perdent le contrôle : leur expertise peut être remise en question, leur rôle de transmetteur du savoir change. Ils doivent développer un minimum de compréhension sur les raisons motivant les changements pour avoir l’impression de reprendre le contrôle de la situation. Ils doivent connaître le pourquoi », soutient Ingrid Février. Elle a fait le parallèle avec le domaine de la santé, où l’on utilise le terme « salutogénèse » pour désigner une transition fluide sous la forme d’un continuum. Le changement doit se faire en douceur, de façon structurée.

D’ailleurs, pour qu’une transformation numérique ait du succès, l’empathie et une vision partagée sont indispensables. Selon la conférencière, les décisions de numérisation sont souvent perçues comme imposées, sans concertation avec les personnes concernées. Cela peut alimenter une perception déshumanisante du numérique, une perte de proximité ou de lien humain, pourtant essentiels dans les interactions pédagogiques. 

« Il faut éviter que les personnes vivant le changement aient une sensation de noyade sous le flot d’information et de technologie qu’on leur présente, a-t-elle imagé. Une approche empathique, centrée sur l’humain, permet de répondre aux craintes des enseignants et d’atténuer leur sentiment de perte de contrôle », estime-t-elle.

Réfléchir aux bénéfices des outils pour les relations humaines

La transformation numérique doit également intégrer une réflexion sur la manière dont les outils peuvent enrichir, et non remplacer, les relations humaines. En mettant l’accent sur l’accompagnement et l’écoute, l’école peut tirer parti du numérique pour renforcer les liens et améliorer les interactions pédagogiques. Cela nécessite un « leadership éclairé » qui valorise la montée en compétences numériques et un meilleur développement du savoir-être des acteurs impliqués. 

« Il ne faut surtout pas que le personnel perçoive l’intégration des outils numériques comme une tentative de standardisation de la profession enseignante. La réalité est beaucoup plus complexe et nuancée. »

Ingrid Février a conclu en rappelant que la transformation numérique, pour être pleinement réussie, doit être une transformation des individus eux-mêmes. Un changement durable se construit à travers une vision claire, un accompagnement personnalisé et une mise en valeur de l’enrichissement humain que le numérique peut apporter.

En complément : 

L’École branchée remercie l’Agence du numérique éducatif (AdN) de la Wallonie et le Ministère des Relations internationales et de la francophonie du Québec, dans le cadre du 13e appel à projets Québec – Wallonie-Bruxelles, pour la biennie 2024-2026, pour avoir permis la participation à cet événement.

Préparer les élèves à réussir dans un monde piloté par l’intelligence artificielle

Par Marie-Sophie Chavey
Administratrice, L’École branchée

Alana Winnick, podcasteuse, directrice des technologies éducative au Pocantico Hills Central School District, dans l’état de New York, et membre du conseil d’administration de NYSCATE (New York State Association for Computers and Technologies in Education), a prononcé une conférence très inspirante lors du dernier Canadian Edtech Leadership Summit. En voici quelques extraits. 

Elle a commencé par partager avec les participants des souvenirs de ses débuts en tant qu’élève dans des salles de classe traditionnelles, remplies de tableaux noirs et de rangées de bureaux alignés, un cadre qui lui paraissait distant et impersonnel. Elle a expliqué que ce type d’expérience scolaire l’a surtout entraînée à devenir une « bonne élève » dans le « jeu de l’éducation », c’est-à-dire à mémoriser et à répéter des informations sans réellement se connecter avec le contenu ni avec ses enseignants (elle sentait qu’elle était devenue un perroquet). Cette expérience lui a donné une idée claire de ce qu’elle ne voulait pas pour ses futurs élèves.

Lorsque Alana est devenue enseignante, elle était déterminée à ne pas reproduire le même modèle impersonnel. Elle a opté pour des cours interactifs et a impliqué ses élèves au premier plan, plutôt que de les laisser confinés en rangées. Son approche innovante est devenue une véritable passion, au point qu’elle a commencé à aider ses collègues à transformer leurs propres méthodes d’enseignement, en s’appuyant sur la technologie et des méthodes pédagogiques redéfinies. Cela l’a finalement menée à devenir spécialiste en technologie éducative, d’abord pour un district, puis pour l’État de New York, où elle travaille avec de nombreux milieux pour réinventer l’éducation.

En tant que directrice de la technologie éducative et responsable de la protection des données, elle sert une communauté diversifiée à Sleepy Hollow, dans l’État de New York. Elle décrit son district scolaire comme un endroit où des élèves de milieux socio-économiques très variés, allant des familles les plus aisées à celles vivant dans des logements à faible revenu, bénéficient tous des mêmes opportunités. Le district invite d’ailleurs activement les familles à participer à la vie communautaire, symbolisée par des pancartes disant « Bienvenue » plutôt que « Ne pas » pour créer un environnement inclusif et accueillant pour les familles et les élèves.

Transformer l’éducation en rendant les élèves actifs et en valorisant le processus d’apprentissage

Réfléchissant constamment à la nécessité du changement, Alana a souligné que modifier l’aménagement physique d’une classe ne suffit pas pour redéfinir l’éducation. La vraie transformation, selon elle, réside dans l’engagement des élèves, en les incitant à être des participants actifs plutôt que de simples consommateurs d’information. Alana a reconnu que l’intelligence artificielle et la technologie peuvent sembler intimidantes, ce qu’ont approuvé les personnes présentes dans l’auditorium circulaire dans lequel elle a prononcé sa conférence au Canadian Edtech Leadership Summit. Cependant, elle croit que sortir de sa zone de confort est essentiel pour évoluer. Elle encourage ses enseignants et élèves à embrasser cette gêne, en créant un environnement où essayer de nouvelles approches, même si cela conduit à des échecs, est perçu comme une partie essentielle du processus d’apprentissage.

Un exemple qu’elle a donné était aussi l’urgence de repenser ceci :

Car si l’enseignant utilise l’IA pour créer des projets, des devoirs ou des évaluations, que les élèves utilisent l’IA pour les compléter et que l’enseignant évalue à nouveau les retours avec des outils d’IA, quel est le but?

Elle a donné comme exemple un devoir qui consistait à faire la biographie de quelqu’un de célèbre. Quel est le but désormais pour un élève? Qu’est-ce que l’enseignant va évaluer? Pour redonner du sens à une tâche semblable, Alana propose de demander aux élèves de lire des modèles de biographies, qui peuvent être générés ou non par l’IA, puis de s’interroger entre camarades de classe afin de rédiger (ou de raconter à l’oral) une biographie de l’un d’eux.

« They need better meaningful assignments. »

Qu’en pensez-vous?

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