Montréal – Le Colloque de l’APSDS intitulé Grandir, apprendre, comprendre : imaginer un continuum de compétences informationnelles au primaire et au secondaire avait lieu le 4 novembre dernier au Palais des Congrès. Destiné au personnel des milieux scolaires œuvrant en bibliothèque, cet événement se déroulait dans le cadre du deuxième congrès des milieux documentaires. L’Infobourg a assisté à un des ateliers du colloque.
Thierry Karsenti, de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies de l’information et de la communication (TIC) en éducation et Gabriel Dumouchel, doctorant en psychopédagogie à l’Université de Montréal, ont partagé les résultats d’une étude concernant les compétences informationnelles des futurs enseignants et de l’impact potentiel de ces résultats sur les élèves du primaire et du secondaire.
Pour débuter, Monsieur Karsenti a précisé sa vision de la profession d’enseignant et celle de bibliothécaire en les qualifiant de « 2 solitudes ». Selon lui, il manque d’interaction entre ces professionnels qui travaillent tous deux avec les élèves dans un même objectif, celui d’aider les jeunes dans la recherche et l’analyse d’information.
Par la suite, l’accès à l’information a été abordé. Selon Karsenti, celle-ci n’est vraiment plus un problème de nos jours même que certaines statistiques ont renversé l’idée que les élèves en milieu défavorisé n’ont pas accès à l’information.
De plus, il est tout naturel de penser que les enseignants doivent être habiles avec les technologies afin de pouvoir enseigner à leurs élèves comment s’en servir. Monsieur Dumouchel a donc présenté les résultats d’une étude menée auprès des futurs enseignants. Celle-ci démontre que les étudiants en enseignement se perçoivent comme étant très compétents pour enseigner les compétences informationnelles aux élèves. Cette impression découle du fait qu’ils utilisent l’ordinateur, Internet et les moteurs de recherche tous les jours, dans une proportion de 91%. De plus, ils se pensent critiques vis-à-vis l’information qu’ils trouvent sur le Web. Cependant, la majorité d’entre eux sont incapables de nommer un moteur de recherche scientifique tel que Google Scholar et seulement 45% vérifient si l’information trouvée sur Internet est véridique.
La conclusion de l’étude est donc que les futurs enseignants se pensent compétents pour enseigner aux jeunes les compétences informationnelles puisqu’ils cherchent de l’information sur le Web tous les jours. Mais en fait, les résultats démontrent aussi qu’ils ne maîtrisent pas les habiletés nécessaires pour enseigner cette compétence de façon adéquate aux jeunes.
Cette conférence a démontré que les modèles de ce que devrait être la formation aux compétences informationnelles ne tiennent pas compte de la réalité des jeunes. Aussi, selon Karsenti et Dumouchel, il est essentiel que les écoles commencent sous peu à enseigner rigoureusement les compétences informationnelles aux jeunes, comme cela est présentement fait en Californie. En fait, la formation aux compétences informationnelles est obligatoire pour les élèves de cet État. Il faut également améliorer la relation entre les enseignants et les bibliothécaires et cela peut se faire en créant des partenariats. Cela permettrait aux deux professions de sortir de leur solitude et enfin de travailler ensemble à la formation des compétences informationnelles des jeunes.