À l’occasion de la #JIQ2017, un événement regroupant la communauté d’affaires et TI, des panélistes ont discuté du virage numérique en éducation et des défis des enseignants.
Le Réseau Action TI organisait les 13 et 14 novembre son événement annuel, la JIQ, destiné au milieu des affaires en technologies de l’information (TI). Cette année, un volet était consacré à l’industrie du numérique en éducation, aussi appelée « edtech ». Pour l’occasion, un panel a permis d’échanger sur la place du numérique en éducation avec quelques 200 personnes dans la salle.
Le panel était animé par Carl Malartre, président de Scolab, l’entreprise derrière Netmath. M. Malartre est aussi président de la toute nouvelle Association EDTEQ, qui regroupe les entreprises oeuvrant dans le numérique éducatif au Québec. Les panélistes étaient :
- Karine Riley, cofondatrice de la plateforme Mots-Clés et enseignante au primaire;
- André-Marc Goulet, directeur des services éducatifs des jeunes à la Commission scolaire de la Capitale;
- Shawn Young, cofondateur de Classcraft et vice-président de l’Association EDTEQ.
Et le changement, on l’initie comment?
Si tous sont d’accord sur l’importance du numérique et de sa place – pourvue qu’elle soit réfléchie – à l’école, on se demande encore comment amener l’ensemble du corps enseignant à embrasser ce changement. En effet, il y a beaucoup de travail à faire. Mme Riley estime que « la “maitresse d’école” typique est celle qui est allée à l’école et qui a aimé ça. Elle reproduit le modèle qu’elle a connu encore aujourd’hui. »
Pour M. Goulet, la clé du changement passe par l’accompagnement des enseignants, et idéalement, directement dans leur classe. Pour Mme Riley, la contamination par les pairs fait son chemin aussi. « Il y a quelques années, explique-t-elle, j’étais la seule “extraterrestre” dans mon école à voir une plus-value au numérique. Maintenant, nous sommes plusieurs, et quand je me promène dans d’autres écoles, je sens ce véritable vent de changement, on est sur la bonne voie! ».
Sur Twitter, j’ai demandé à mes abonnés comment ils répondraient à cette question pour leur part. Voici quelques réponses reçues :
Question du public à la #jiq2017 : On fait quoi avec les enseignants qui ne veulent pas changer? Les panélistes penchent pour l’accompagnement (leadership), la contamination par les pairs, la formation continue (même si non obligatoire). Vous répondez quoi, vous? #jiq2017 #edteq
— Audrey Miller (@millaudrey) 14 novembre 2017
Les respecter, les écouter, continuer de leur parler de notre nos “folies pédagogiques”; encourager leur questionnement, même s’il n’est pas à notre avantage, continuer de les inviter à nos dîners ou rencontres, les inviter à collaborer a un petit projet acec notre classe.
— Edith Beaupre (@EdithBeaupre) 14 novembre 2017
Il faut travailler sur la conscience de la nécessité de changer. Tant que nous ne sommes pas convaincus de cette nécessité, il ne peut y avoir de changement. Voilà un défi pour la direction !
— Raymond Vaillancourt (@marc_aurele) 14 novembre 2017
Un plan de développement professionnel chapeauté par la direction qui exerce alors un important leadership pédagogique. #jiq2017 #eduqc
— Julie Chamberland (@MmeJulieC) 14 novembre 2017
On les invite à nommer leurs résistances et écouter ce qui fait leur affaire dans le statut quo ? Ensuite, on s’intéresse à un moyen de bien servir un des besoins qu’ils identifient. Enfin, on s’assure qu’ils ne s’isolent pas, en leur démontrant les bénéfices des réseaux. #EduQc https://t.co/GOK4abItC8
— Mario Asselin (@MarioAsselin) 14 novembre 2017
Et vous, vous dites quoi?
Pour une industrie numérique québécoise
La dernière question de cette heure de discussion bien remplie a été orientée vers l’industrie québécoise du numérique éducatif. M. Malartre a montré un portrait des entreprises qui oeuvraient dans ce secteur en 2007, alors moins d’une dizaine, puis comparé avec aujourd’hui, où on retrouve plus d’une cinquantaine d’entreprises et d’organismes de toutes tailles. Pour Shawn Young, la production de contenu numérique éducatif fait au Québec est un avantage majeur. « Ces contenus sont conformes au programme de formation de l’école québécoise, adaptés à notre culture. Et on le voit bien : les produits qui sortent du Québec reflètent notre avance pédagogique par rapport à ce qui se fait ailleurs, notamment aux États-Unis. »
Une partie des entreprises de l’écosystème du numérique éducatif au Québec.