Le Canada régresse en matière d’apprentissage. Voilà la conclusion du dernier rapport du Conseil canadien sur l’apprentissage publié mardi.
Les auteurs constatent notamment que 25 % des enfants entrent à l’école sans avoir les bases nécessaires à l’apprentissage de la littératie et de la numératie. « Malgré que les Canadiens soient très conscients de son importance cruciale tout au long de la vie de leurs enfants, les dépenses publiques que le Canada consacre à l’apprentissage durant la petite enfance comptent parmi les moins élevées de tous les pays industrialisés », remarque-t-on.
Quant à l’apprentissage à l’âge scolaire, les auteurs du rapport conviennent que le pays fait preuve de nombreuses forces. « Le caractère inclusif et égalitaire de nos systèmes scolaires est un trait particulièrement intéressant comparativement aux systèmes de nos homologues membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) », indique-t-on. Cela dit, bien que les élèves canadiens obtiennent régulièrement des rendements supérieurs à la moyenne aux tests internationaux, le Conseil canadien sur l’apprentissage craint de voir le pays perdre son statut de chef de file. Il note que le rendement est en baisse en termes absolus ainsi que relativement à celui d’autres économies.
En matière d’enseignement postsecondaire, le conseil déplore le manque de cohésion, de planification stratégique et de cohérence sur l’ensemble des régions ainsi que l’absence de buts et objectifs communs. « Le Canada perd du terrain face à d’autres pays sur le plan de l’enseignement postsecondaire. L’écart entre la performance du Canada et celle de ses concurrents a l’effet d’un important ralentissement sur notre productivité, nos innovations et notre accès à une qualité éprouvée », écrit-on.
Enfin, le conseil ne note aucun progrès au chapitre de l’apprentissage chez les adultes ou en milieu de travail.
Recommandations
Dans ce dernier rapport de l’organisme qui fermera ses portes ce printemps faute de financement fédéral, on recommande la mise en place d’un conseil des ministres sur l’apprentissage fédéral, provincial et territorial. Le conseil souhaite également la création d’objectifs nationaux « concrets et mesurables » pour chaque stade d’apprentissage. « En l’absence d’une approche pancanadienne soutenue, beaucoup d’apprenants n’atteindront pas leurs objectifs », estime-t-on.
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