Depuis l’implantation du rôle de leader pédagonumérique au Centre de services scolaire de la Beauce-Etchemin (CSSBE), plusieurs enseignantes et enseignants ont eu l’occasion de bonifier leurs pratiques grâce au soutien offert par les conseillers pédagogiques, notamment dans le cadre de l’Académie des leaders. C’est le cas d’Annie-Claud Dallaire, enseignante de 5e année à l’École Grande-Coudée de Saint-Martin, qui a pu approfondir l’intégration du numérique dans sa classe en tant que leader pédagogique.
Après s’être laissée inspirer par les idées échangées avec ses collègues des autres écoles, elle a choisi cette année de concentrer ses efforts sur le thème de l’évaluation, en portant une attention particulière à la rétroaction. Son objectif était clair : offrir à ses élèves une rétroaction plus personnalisée, notamment dans le cadre de leurs productions écrites. Nous l’avons rencontrée pour en savoir plus.
De nouvelles pratiques en rétroaction
Corriger des copies papier et y écrire des commentaires détaillés peut rapidement devenir très exigeant. Pour Annie-Claud, l’idée de filmer les copies de ses élèves et de leur fournir une rétroaction vocale s’est rapidement imposée comme une piste intéressante. Elle a donc exploré différentes façons de faire, en quête d’une méthode simple, efficace… et durable. Elle a aussi dû se pratiquer pour trouver les bonnes formulations orales et ne pas enregistrer de trop longs messages. Une à deux minutes suffisent amplement.
Elle a finalement adopté l’outil Microsoft Stream, intégré à Teams, qui permet d’enregistrer l’écran accompagné de la voix. En photographiant la copie de l’élève, puis en l’ouvrant dans Paint — une application qu’elle utilise pour afficher le texte en grand format —, elle peut commenter le travail à l’écran tout en guidant l’élève à l’aide du curseur. Le fichier est ensuite partagé avec l’élève, qui peut le visionner à son rythme et autant de fois qu’il le souhaite.
Un changement de posture chez les élèves
Chaque élève doit écouter la rétroaction, puis retranscrire les défis relevés dans ses propres mots dans un journal de bord. Avant la prochaine production écrite, il relit ses notes pour s’y référer. Ce processus, qui ne prend que quelques minutes, permet aux élèves de s’approprier les commentaires reçus et d’en faire un levier pour leur progression.
Selon Annie-Claud, cette approche transforme profondément la dynamique en classe. Alors qu’auparavant, les élèves se contentaient de consulter leur note chiffrée, ils sont maintenant plus attentifs, prennent des notes et s’engagent activement dans leur amélioration en écriture. Elle remarque aussi une motivation accrue, un souci plus marqué de la qualité et une meilleure compréhension des attentes.
Ce format permet également à l’enseignante de cibler les élèves ayant besoin de rencontres individuelles. Plutôt que de rencontrer tous les élèves comme c’était le cas auparavant, elle réserve désormais du temps pour des échanges plus approfondis avec certains d’entre eux.
Une rétroaction ciblée et réfléchie
Elle prévoit utiliser ce type de rétroaction deux fois par année, notamment pour des productions écrites plus importantes. Annie-Claud cherche également à varier les approches numériques afin d’éviter la redondance et d’adapter ses outils à chaque situation. « Il ne s’agit pas simplement d’utiliser la technologie, mais de trouver la façon la plus efficace d’offrir une rétroaction constructive, selon le type de tâche et les besoins de ses élèves », fait-elle remarquer.
Le rôle de leader comme moteur d’évolution
Pour elle, le rôle de leader pédagonumérique lui a permis de prendre du temps pour explorer, tester et affiner cette pratique. Les journées de formation lui ont offert un espace pour réfléchir, apprendre et échanger avec ses pairs. « C’est difficile de trouver du temps dans le quotidien pour réfléchir à ses pratiques, mais ces rencontres permettent ça, et ça donne confiance », dit-elle.
En complément : Des leaders pédagogiques pour faire rayonner localement le numérique à l’école






