La communauté de pratique (CoP), animée par Marc-André Mercier du Service national du RÉCIT MST (mathématique, science et technologie), s’adressait aux enseignants et professionnels déjà familiers avec le micro:bit et désireux d’aller plus loin en concevant ou en adaptant des activités pédagogiques intégrant ce microcontrôleur.
D’octobre 2024 à mai 2025, six rencontres ont permis aux participants de collaborer, d’échanger leurs idées et leurs défis, tout en profitant d’un accompagnement personnalisé pour concrétiser leurs projets en classe.
Pour Émilie Lupien-Durocher, enseignante de 3ᵉ et 4ᵉ année à l’École de l’Amitié (Centre de services scolaire des Patriotes), ce n’était pas une première expérience de CoP, mais celle-ci s’est révélée particulièrement riche. Elle a pu croiser son regard d’enseignante avec celui de l’animateur, ainsi qu’avec ceux de Daphnée Edmond, conseillère pédagogique en sciences et technologie (CSS des Découvreurs), et de Jean-François Leroux, conseiller pédagogique TIC et RÉCIT (CSS de Montréal).
« La CoP, c’est la formule la plus riche et intéressante que j’ai vécue pour mon développement professionnel », souligne Émilie. « Ces rencontres permettent de mettre en commun les forces et les expériences de chacun. Tout le monde y gagne. » Elle souligne la valeur de la communauté de pratique comme levier pour sortir des sentiers battus : « Au début, on ne sait jamais ce que ça va donner et, avec l’accompagnement des experts et le partage d’expertise, on y trouve notre compte à tout coup! »
Elle prévoit même s’inscrire à la prochaine cohorte de cette CoP qui sera présentée à l’automne 2025 : « C’est une façon extraordinaire de me former, de collaborer, puis de faire rayonner mes apprentissages auprès de mes collègues et élèves. »
Un projet concret, des élèves engagés
Au fil des échanges au sein de la CoP, une idée originale a vu le jour : inviter les élèves à concevoir un parcours de mini-golf où chaque trou devait intégrer au moins un micro:bit. Très peu de consignes leur ont été imposées afin de stimuler au maximum leur créativité et leur capacité de réflexion. Les élèves ont ainsi imaginé divers dispositifs : obstacles ingénieux, systèmes de comptage de points, animations sonores et visuelles ou encore décomptes électroniques, le tout grâce au micro:bit et à des circuits électriques.
Tout le matériel nécessaire est disponible dans cette page.
« Mes élèves étaient considérés comme jeunes pour un tel projet. Mais j’aime leur lancer des défis et les pousser vers le haut », explique l’enseignante. Le mini-golf a notamment permis d’initier des élèves de 3ᵉ et 4ᵉ années à des notions normalement vues en 6ᵉ année, comme les circuits électriques, réputés complexes à comprendre. Or, en les expérimentant concrètement, les élèves ont pu les découvrir sans la pression de devoir le mémoriser. « Avec ce type de projet, peu importe leur niveau de départ, chacun peut arriver à un résultat dont il est fier à la fin. »
Et justement, le résultat, quel est-il ? Quinze trous de mini-golf, chacun conçu et réalisé par des équipes d’élèves. Dans la dernière semaine de l’année scolaire 2024-2025, toutes les classes de l’école d’Émilie ont été invitées à tester le parcours. La fierté était palpable, tant chez les concepteurs que chez les visiteurs : « Les plus petits étaient impressionnés, et les plus grands, fiers de voir ce que des élèves plus jeunes avaient accompli. »
Un apprentissage authentique
L’enseignante affectionne particulièrement ce type de projet qui permet aux élèves de développer des compétences devenues essentielles dans le monde d’aujourd’hui : la collaboration, la créativité, les méthodes de travail efficace. « Je veux former des jeunes ingénieux! »
Par ailleurs, ces projets simplifient aussi l’évaluation des compétences. « Ils permettent de poser un véritable regard sur les compétences scientifiques et technologiques acquises par les élèves. Ils n’ont pas le choix de mobiliser leurs connaissances et leurs compétences pour réaliser le projet. Ce n’est pas seulement du par cœur, c’est un apprentissage authentique. »
La Communauté de pratique Micro:bit sera de retour à l’automne 2025 dans la programmation de l’École en réseau (inscription possible jusqu’au 21 octobre).
Le projet est l’objet d’une PEPPIT (Partage et Enseignement d’une Planification Pédagogique Interactive et Téléchargeable), soit une « microautoformation », sur le site de Campus RÉCIT.
















