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Transmettre les idéaux démocratiques à l’école

Comment transmettre notre attachement aux idéaux démocratiques alors que, ironiquement, l’école a son lot de règles à respecter et à faire respecter? Voici trois pistes pour la classe et l’école.

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Comment transmettre notre attachement aux idéaux démocratiques alors que, ironiquement, l’école a son lot de règles à respecter et à faire respecter? Voici trois pistes pour la classe et l’école.

Bien peu d’enseignants n’adhèrent pas aux valeurs démocratiques de notre société. Je ne me base sur aucune donnée pour affirmer cela, mais j’y vais de ma lecture des milieux scolaires québécois depuis environ vingt ans. Ce qui diffère parfois, c’est la conception que les enseignants ont de ce qu’est la démocratie. 

Ainsi, comment peut-on transmettre notre attachement aux idéaux démocratiques alors que, ironiquement, l’école a son lot de règles à respecter et à faire respecter? Je le vois essentiellement de trois façons :

1- Grâce à des activités pédagogiques où l’élève a des choix à faire, dans un cadre donné. 

Rappelons que la démocratie, ce n’est pas d’avoir une totale liberté, mais d’exercer cette liberté dans un cadre donné. Il y a des règles à respecter partout, à l’école comme au travail ou dans la société. Cela dit, l’enseignant peut octroyer une certaine liberté à ses élèves dans les activités pédagogiques proposées. Les approches peuvent être variées et le contrôle, remis le plus possible à l’élève aux moments opportuns. Ainsi, on peut aspirer à rendre l’élève autonome et développer son esprit d’initiative plutôt que de tout décider pour lui, du moment où le cours débute jusqu’au moment où il ressent le besoin d’aller aux toilettes, en passant par les outils à utiliser pour effectuer les tâches qui lui sont proposées en classe. Pour faire de nos jeunes des leaders, ils doivent avoir l’occasion de prendre des décisions et d’assumer les conséquences de ces décisions, et ce, qu’elles soient bonnes ou non. 

2- Dans les activités parascolaires, à travers des activités où les jeunes peuvent exercer leur leadership en s’impliquant dans des activités ambitieuses, à caractère social et communautaire. 

Les jeunes sont critiques face au monde qui les entoure, alors offrons-leur des occasions de s’y impliquer pour changer les choses et créer un monde à leur image. Je pense qu’il est de notre responsabilité d’agir en tant que facilitateurs à cet égard, mais aussi, de les guider dans cette aventure scolaire en leur ouvrant les portes nécessaires à l’accomplissement de leurs buts. D’ailleurs, ces activités, bien qu’encadrées par le personnel scolaire, doivent se tenir dans la « vraie vie », donc dans des situations authentiques où les jeunes s’investissent dans de vraies causes, avec des partenaires extrascolaires qui ont aussi à cœur le développement des jeunes.

3- Grâce à des espaces dialogiques au sein de la classe, où l’élève apprend à développer son esprit critique et à remettre en question ce qu’il apprend. 

S’il apprend à remettre en question ce qui est vrai et fondé, il aura le même réflexe pour vérifier ce qui a tous les airs d’une information douteuse. La vérité, ça se discute, ça s’explique et ça se vérifie. Il ne faut donc pas douter du fait que les jeunes remettent en question ce qu’ils apprennent. Au contraire, cela est tout à fait souhaitable!

Si, pour paraphraser Churchill, la démocratie est le moins pire des mauvais systèmes, il n’en demeure pas moins que c’est celui que nous voulons voir perdurer. Pour ce faire, il faut faire en sorte que son sort repose entre les mains de futurs citoyens qui, non seulement reconnaissent ses fondements, mais y voient aussi des opportunités de croissance personnelle et collective à protéger et valoriser et, surtout, à reconduire pour les autres.

À propos de l'auteur

Marc-André Girard
Marc-André Girard
Marc-André Girard est détenteur d’un baccalauréat en enseignement des sciences humaines (1999), d’une maitrise en didactique de l’histoire (2003), d’une maitrise en gestion de l’éducation (2013) et d’un doctorat en éducation (2022). Il s’est spécialisé en gestion du changement en milieu scolaire ainsi qu’en leadership pédagogique. Il s’intéresse également aux compétences du 21e siècle à développer en éducation. Il occupe un poste de direction dans une école publique et donne des conférences sur le leadership en éducation, les approches pédagonumériques, le changement en milieu scolaire ainsi que sur la professionnalisation de l’enseignement. Il a participé à des expéditions pédagogiques en France, en Finlande, en Suède, au Danemark et au Maroc. En septembre 2014, il a publié le livre « Le changement en milieu scolaire québécois » aux Éditions Reynald Goulet et, en 2019, il a publié une trilogie portant sur l'école du 21e siècle chez le même éditeur. Il collabore fréquemment à L’École branchée sur les questions relatives à l’éducation. Il est très impliqué dans tout ce qui entoure le développement professionnel des enseignants et des directions d'école ainsi que l’intégration des TIC à l’éducation. En mars 2016, il a reçu un prix CHAPO de l’AQUOPS pour l’ensemble de son implication. Il est récipiendaire de la bourse Régent-Fortin 2022 octroyée par l’ADERAE pour la contribution importante de ses études doctorales au développement de la pratique et des savoirs en administration de l’éducation.

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