Le tableau blanc interactif constitue un outil apprécié et particulièrement intéressant pour aider les garçons et les élèves en difficultés, estime l’Association des cadres scolaires du Québec qui a organisé une conférence de presse à ce sujet la semaine dernière.
« Le côté visuel est très fort pour les enfants en difficulté tandis que la manipulation est très importante pour les garçons. Ces derniers, en général, développent leur langage environ deux ans après les filles. Les garçons ont accès aux connaissances en essayant, en faisant du tâtonnement. Or, l’école est très axée sur le langage lu et oral et moins sur la manipulation. Le tableau blanc interaction est une belle façon de répondre à ce besoin. Pour eux, c’est plus concret. Comme la pensée abstraite se développe aussi un peu plus tard chez les garçons, cela leur permet d’y avoir accès en passant par le concret », estime Suzanne Tremblay, directrice de l’école des Découvreurs, à LaSalle, et l’une des organisatrices de l’événement.
Pour elle, il faut voir dans cet outil bien plus qu’un gadget destiné à attirer l’attention des élèves. « Le côté spectacle, ça ne dure pas, laisse-t-elle tomber. Il faut lui donner le bon sens pédagogique pour que ça ne devienne pas une bébelle. »
Les enseignants doivent donc être bien formés pour l’utiliser correctement. Elle juge que les formations offertes actuellement atteignent leur objectif. « Et nos jeunes profs sont nés là-dedans. Ils ont le tour et en montrent aussi à leurs collègues, indique Mme Tremblay. Notre recommandation est de conserver des formations conçues en fonction du milieu et de ne pas uniformiser. Il vaut mieux partir d’où l’école est rendue. »
Elle voit toutefois d’un très bon œil les formations qui commencent à apparaître dans les universités. « Pour l’instant, il y a seulement un cours obligatoire sur les nouvelles technologies de l’information, mais les étudiants peuvent en suivre jusqu’à trois », mentionne-t-elle. Les jeunes enseignants les mieux formés dans ce domaine seraient ceux de l’Université de Sherbrooke. « Ça vient des commissions scolaires de Sherbrooke et des Hauts-Cantons qui ont décidé de ne pas recruter les jeunes enseignants qui n’avaient pas une solide formation en utilisation pédagogique des technologies. Elles ont été assez courageuses et l’université ne s’est pas opposée, car elle est déjà très avancée en cette matière », mentionne Mme Tremblay.
Enfin, elle assure qu’une fois que les enseignants ont utilisé le tableau blanc interactif, ils ne s’ennuient pas du tout du tableau noir.
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