ANNONCE
ANNONCE

Protection des données des enfants : une équipe de recherche universitaire de l’UQAM, McGill et Ottawa dénonce les dérives des jeux mobiles

Communiqué - Les jeux mobiles destinés aux enfants de moins de 13 ans respectent-ils réellement les lois sur la protection de la vie privée ? Une équipe de recherche composée de spécialistes de l'Université du Québec à Montréal (UQAM), de l'Université d'Ottawa et de l'Université McGill tire la sonnette d'alarme dans son rapport publié aujourd'hui: aucune des politiques de confidentialité analysées ne respecte pleinement les lois québécoises, canadiennes et américaines en matière de protection des données des enfants.
Temps de lecture estimé : 4 minutes
PROPAGER VIA :

Table des matières

ANNONCE

Communiqué – Les jeux mobiles destinés aux enfants de moins de 13 ans respectent-ils réellement les lois sur la protection de la vie privée ? Une équipe de recherche composée de spécialistes de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), de l’Université d’Ottawa et de l’Université McGill tire la sonnette d’alarme dans son rapport publié aujourd’hui: aucune des politiques de confidentialité analysées ne respecte pleinement les lois québécoises, canadiennes et américaines en matière de protection des données des enfants.

Financée par le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada, l’étude a été menée par la Chaire de recherche du Canada en jeu, technologies et société de l’UQAM, en collaboration avec cinq professeurs en études du jeu, communication, droit et informatique.

139 politiques de confidentialité ont été analysées par l’équipe de recherche :

  • 84 liées à des jeux gratuits;
  • 2 à des jeux freemium (gratuits et payants);
  • 53 à des jeux premium (payants).

Des stratégies malveillantes identifiées

L’analyse révèle des pratiques préoccupantes visant à contourner les droits des enfants pour collecter leurs données personnelles :

  • Langage flou, absence d’informations claires et définitions variables des politiques de données personnelles;
  • Classification trompeuse : des jeux présentés comme « tout public » alors que les politiques ne s’appliquent qu’aux 13 ans et plus;
  • Exclusion des tiers : des entreprises tierces accèdent aux appareils sans être soumises aux politiques de confidentialité;
  • Consentement négligé : seulement 12,5 % des politiques exigent un nouveau consentement en cas de modification.

Des enfants et des parents mal informés

« Non seulement les enfants et les parents n’ont pas accès aux bonnes informations pour donner un consentement éclairé, mais, en plus, des informations trompeuses donnent un faux sentiment de sécurité, surtout si le jeu présente un visuel très enfantin et innocent », révèle Maude Bonenfant, professeure au Département de communication sociale et publique de l’UQAM.

« Les studios de jeux vidéo demandent aux parents de lire des politiques de confidentialité très complexes à comprendre, parfois contradictoires et dont la légalité de certaines clauses est très douteuse. Ils jouent sur le fait que les parents ne prendront probablement pas le temps de les lire et se fieront plutôt à la cote du jeu qui est pourtant aussi problématique », ajoute Thomas Burelli, professeur à la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa.

Selon l’équipe de recherche, les informations nécessaires à une prise de décision éclairée sont manquantes. De plus, les catégorisations actuelles donnent un faux sentiment de sécurité pour les jeunes et les parents.

Une industrie peu encadrée

Malgré plusieurs tentatives de régulation, l’industrie du jeu vidéo nord-américaine ne propose aucune classification indépendante adaptée aux enfants de moins de 13 ans. Contrairement au cinéma, les jeux vidéo présentent des lacunes importantes en matière de catégorisation, laissant les jeunes exposés à des environnements numériques peu sécuritaires.

Un décalage existe ainsi entre les besoins de protection des enfants contre l’exploitation commerciale de leurs données personnelles et l’encadrement de l’industrie du jeu mobile. Ce rapport vise à alerter à la fois les instances politiques, le grand public ainsi que l’industrie elle-même.

Le rapport de recherche est disponible en ligne.

Conférence au Cœur des sciences le 19 novembre 2025  

Maude Bonenfant prononcera une conférence dont le thème est le suivant : Jeux mobiles : votre enfant, le produit? 

La professeure au Département de communication sociale et publique de l’UQAM et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en jeu, technologies et société parlera des enjeux associés aux jeux mobiles pour enfants : collecte de données, accès possible à la caméra ou au micro, les publicités ciblées ou inappropriées, les incitations répétées à acheter différents items, propositions de jeux de hasard et d’argent sont autant de stratégies pernicieuses conçues pour tenir les enfants connectés le plus longtemps possible.

Date : 19 novembre 2025
Heure : 18 h, ouverture des portes à 17 h 30
Lieu : Cœur des sciences de l’UQAM, Amphithéâtre du pavillon Sherbrooke (SH-2800), 200, rue Sherbrooke Oues
Coût : 5 à 10 $

Vous pouvez contacter les soussignés pour des demandes d’entrevues auprès de la professeure Maude Bonenfant de l’UQAM et du professeur Thomas Burelli de l’Université d’Ottawa.

À propos de l'auteur(e)
Ça pourrait être vous!
Chaque histoire positive a le potentiel d'inspirer des centaines de personnes à innover pour améliorer la réussite éducative. L'École branchée est VOTRE média! Profitez de ses pages virtuelles pour mettre en valeur vos réalisations tout en alimentant la veille professionnelle de vos collègues, d'ici et d'ailleurs. Allez-y, proposez un texte! >
NOS ANNONCEURS ET PARTENAIRES :
PROPAGER VIA :
À lire aussi
La Grande lecture partagée : un succès phénoménal qui dépasse toutes les attentes

Communiqué – L’Institut des troubles d’apprentissage (Institut TA) dresse un bilan exaltant de la première édition de la Grande lecture partagée qui s’est déroulée hier partout au Québec. Avec plus de 137 000 participants et 3,8 millions de minutes de lecture engagées – atteignant 384 % de l’objectif initial d’1 million de minutes – cette initiative a largement surpassé toutes les attentes et marque un tournant dans la sensibilisation aux troubles d’apprentissage.

Lire la suite
Utiliser la culture populaire pour faire aimer le français

Comment faire vibrer la fibre francophone des jeunes dans un contexte où la culture anglophone domine? Lors du plus récent colloque de l’ACELF, Élise Goulet Pedersen, enseignante en Ontario, a présenté un atelier foisonnant d’idées pour intégrer la culture populaire francophone en classe. Son objectif : raviver l’amour du français chez les élèves grâce à des repères actuels, accessibles et inspirants.

Lire la suite
L’art de collaborer au secondaire avec l’École en réseau

Lors du colloque de l’École en réseau, Laurie Samson, enseignante en arts plastiques au Centre de services scolaire des Phares, a partagé son expérience de collaboration interclasse au secondaire. Forte de son rôle d’enseignante ressource à l’ÉER, elle a présenté des pratiques inspirantes pour faire évoluer les activités en arts au niveau secondaire.

Lire la suite
Commentaires, reproduction des textes et usage de l'intelligence artificielle

Pour commenter un article et y ajouter vos idées, nous vous invitons à nous suivre sur les réseaux sociaux. Tous les articles y sont publiés et il est aussi possible de commenter directement sur FacebookX, Instagram, Bluesky ou LinkedIn.

Sauf dans les cas où la licence est expressément indiquée, il n’est pas permis de reproduire les articles de l’École branchée. Toute demande de reproduction doit être adressée directement à l’organisme.

Dans son processus éditorial, notre équipe fait appel à des technologies intégrant l’intelligence artificielle pour améliorer les textes, entre autres par la reformulation de passages, la révision linguistique, la traduction et la synthèse des idées. Tous les textes sont révisés par des humains avant leur publication.

Connectez-vous!