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Se préparer au virage de l’intelligence artificielle en éducation

Le panel Comment se préparer au virage de l’IA?, qui s’est tenu lors du 42e colloque de l’AQUOPS, a mis en lumière l'urgence pour le système éducatif québécois de se préparer à l'intégration de l'intelligence artificielle (IA) dans l'enseignement. Voici un retour sur les échanges.

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Ce panel a réuni Anne Nguyen, directrice IA du Conseil de l’innovation du Québec, Monique Brodeur, présidente du Conseil supérieur de l’éducation du Québec, Nathalie Germain, directrice générale du soutien stratégique et de la gouvernance du numérique au ministère de l’Éducation du Québec, ainsi que Natalia Cruz, coordonnatrice, gouvernance des données et accompagnement du réseau en utilisation de l’intelligence numérique au ministère de l’Éducation. Il était animé par Normand Brodeur, consultant en éducation et vice-président en innovation pédagogique chez Créativité Québec.

Les panélistes sont d’abord revenus sur le rapport Prêt pour l’IA : Répondre au défi du développement et du déploiement responsables de l’IA au Québec, qui a récemment été publié par le Conseil de l’innovation. Celui-ci contient plusieurs recommandations en lien avec l’éducation et la formation continue, autant pour les jeunes que les adultes québécois.

D’entrée de jeu, tout le monde s’est entendu pour dire que l’un des principaux défis liés à l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans la société en général et dans l’éducation en particulier était celui de la formation. Comme avec les médias sociaux, l’IA présente des opportunités, mais aussi des risques. Les panélistes ont souligné qu’« il est nécessaire de ne pas répéter les erreurs du passé ». Ils faisaient ici allusion au manque de formation concernant l’usage responsable des médias sociaux au moment où ceux-ci ont été introduits.

Le rapport « Prêt pour l’IA » souligne l’importance de mettre à jour les programmes scolaires à tous les niveaux, de la maternelle à l’université. Cependant, cela prendra du temps. En attendant, les milieux peuvent se faire accompagner par des organisations qui ont développé une expertise en intelligence artificielle récemment. « Tout le monde est en mode d’apprentissage en même temps. Collaborons pour définir et développer les meilleures formations qui répondront aux besoins de la société. »

Les panélistes ont évoqué un autre sujet : celui de l’éthique des usages. Selon Anne Nguyen, il est essentiel d’être transparent tant au sujet de ce qu’est l’intelligence artificielle qu’au sujet de son utilisation afin que les individus se sentent concernés et comprennent mieux les conséquences possibles. « Il faut responsabiliser les utilisateurs vis-à-vis de leurs pratiques ; il est indispensable de ne pas se limiter aux bénéfices de l’IA, mais d’inclure également ses répercussions sociales et environnementales ». Nathalie Germain abonde dans le même sens : la fracture numérique perdure, et il faudra renforcer les compétences de tout le monde pour démocratiser l’accès à l’IA. « Comment peut-on développer une bonne maîtrise du numérique sans avoir acquis préalablement les bases de la littératie? », s’interroge Monique Brodeur. 

Revoir l’évaluation

Tout au long de la discussion, les panélistes ont mis en évidence différents avantages à utiliser l’intelligence artificielle dans le domaine de l’éducation : aide à la correction d’examens, tutorat, prévention du décrochage, etc. Cependant, ils soulignent que c’est l’évaluation et le suivi des compétences qui risqueraient d’être les plus touchés par l’arrivée de l’IA en classe. En effet, cette dernière devrait pousser les milieux scolaires à réfléchir sur ce qui est véritablement important pour les élèves. Comme l’a affirmé Monique Brodeur du Conseil supérieur de l’éducation, l’évaluation devra être repensée afin de prendre en considération les particularités de chaque outil utilisé ainsi que les compétences réelles que doivent acquérir les étudiants. « Est-ce qu’on évalue vraiment des tâches significatives pour les élèves? »

Finalement, les panélistes ont soulevé un paradoxe actuellement observé avec le déploiement de l’IA dans notre société : « Normalement, on veut le moins de lois possible. Or, avec l’IA, tout le monde réclame une loi-cadre. C’est fascinant. À mon sens, elle devrait être la moins cristallisante possible et ne pas freiner l’innovation. C’est quand même l’innovation qui nous permet d’avancer », affirme Anne Nguyen.

« Les balises qui seront mises en place devraient devenir des leviers pour innover et non pas des barrières. Mais ce n’est pas inné de les considérer ainsi », a ajouté Natalia Cruz. Elle a souligné que le ministère de l’Éducation avait créé un centre d’expertise sur l’intelligence artificielle pour appuyer le réseau de l’éducation. Elle espère qu’une politique d. 

Des leçons tirées de l’expérience passée sur l’implantation du numérique dans les écoles : 

  • Il est nécessaire de travailler en commun dès le départ.
  • Il faut répondre aux divers besoins des milieux et les accompagner dans le changement.
  • Il faut travailler sur tous les fronts à la fois.
  • Le jugement critique et l’éthique doivent prendre une place centrale dans les usages des outils numériques.
  • Il faut travailler de façon transparente pour bâtir des relations de confiance (entraide entre tous pour aller plus loin).

En complément : Consultez le parcours de formation de l’École branchée : Éduquer les élèves à l’intelligence artificielle.

À propos de l'auteur

Martine Rioux
Martine Rioux
Martine est rédactrice en chef des médias de l'École branchée. Détentrice d'un baccalauréat en communication et en journalisme, elle a écrit pour différents journaux et magazines. Au fil de ses expériences, elle a développé une solide expertise en lien avec la transformation numérique dans divers secteurs d’activités (éducation, culture, administration publique, etc.). Elle maîtrise les subtilités de l’univers numérique, ses enjeux, ses possibilités et sait les vulgariser en deux clics de souris. Elle carbure au travail d’équipe, à la collaboration et à la réalisation de projets concrets.

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