Par Geneviève Gill et Pamela Schwartzberg de L’éducation au service de la Terre (LST)
Dans un contexte marqué par des avancées technologiques rapides, des transformations démographiques et des enjeux environnementaux pressants, il n’a jamais été aussi décisif de préparer les élèves en leur transmettant les connaissances et les compétences essentielles au développement durable.
Par leur apprentissage du sens de la responsabilité environnementale, de la prise de décision éthique et de la résolution de problèmes de façon novatrice, les élèves sont prêts à non seulement se frayer un chemin au sein des incertitudes de l’avenir, mais aussi jouer un rôle actif dans la création d’un monde plus durable, équitable, prospère et résilient pour les générations à venir.
Ce sujet passionne Charles Hopkins, titulaire de la chaire de l’UNESCO sur la Réorientation de l’éducation des enseignants vers le développement durable à l’Université York. Dans son rôle, M. Hopkins a non seulement collaboré avec des facultés d’éducation, des ministères et des organisations internationales à la promotion de la durabilité comme objectif éducatif, mais également établi un partenariat avec L’Éducation au service de la Terre (LST) en tant que conseiller honoraire pour appuyer ces efforts, en partie par l’entremise de Ressources pour repenser (R4R), une base de données pour enseignants.
Offrant plus de 1 800 plans de cours, activités, vidéos, livres et autres matériels gratuits ou à faible coût, dont beaucoup peuvent être filtrés selon les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies, R4R soutient le personnel scolaire en facilitant l’enseignement des sujets liés à la durabilité, leur permettant d’inciter les élèves à se consacrer pleinement à l’adoption de mesures responsables en faveur du développement durable.
« R4R est l’une des rares bases de données au monde qui offre un contenu révisé par des enseignants et adapté aux programmes, le tout d’un point de vue canadien », déclare M. Hopkins. « On peut accéder aux ressources par l’intermédiaire de matières de base spécifiques ou de niveaux scolaires, ce qui rend le programme très convivial pour les enseignants. Les éducateurs de tous horizons peuvent aisément trouver le matériel approprié et spécifique à employer dans la salle de classe. »
En plus des bases de données et des ressources comme R4R, Charles Hopkins nous offre quelques autres idées sur la façon de transformer l’éducation.
- Passer du simple enseignement de la durabilité à un enseignement au service de la durabilité
La durabilité est un enjeu complexe qui va bien au-delà de la seule dimension environnementale. Elle implique la recherche d’un équilibre entre des considérations environnementales, sociales et économiques interreliées. Charles Hopkins souligne que son enseignement peut représenter un défi de taille pour les enseignants : non seulement il ajoute du contenu à un horaire déjà bien rempli, mais il soulève aussi des questions délicates qui peuvent susciter de l’inconfort.
Il ajoute : « La base de données R4R aide les éducateurs à apprivoiser la matière et les méthodes pédagogiques de l’EDD afin de relever ces défis complexes en matière de durabilité en fonction des divers âges, de les rendre pertinents pour leurs élèves et de passer de l’enseignement de la durabilité à l’enseignement AU SERVICE DE la durabilité. »
- Une promotion de la participation citoyenne mondiale qui encourage la parole des jeunes
L’atteinte de la durabilité ou du développement durable constitue un objectif partagé par la communauté mondiale de façon unanime. Pour aborder cette question en classe, Charles Hopkins prône qu’un bon point de départ consiste à associer l’éducation à la citoyenneté mondiale et l’éducation au service de la durabilité.
« Au lieu [que l’éducation] se consacre uniquement à améliorer les connaissances et les compétences d’une seule personne, nous devons considérer l’éducation comme un bien commun au sens élargi afin de s’assurer que les diplômés saisissent bien les relations entre eux, ainsi qu’avec la planète, celle du passé, du présent et du futur. » Il poursuit : « Nous devons susciter la prise de conscience de nos comportements individuels et collectifs, ainsi que stimuler l’intérêt des élèves et leur capacité à concevoir des solutions de rechange. »
- Une vision de l’éducation au-delà des disciplines
M. Hopkins invite les acteurs de l’éducation à saisir les occasions de s’informer davantage au sujet des défis mondiaux et locaux en matière de durabilité et des façons d’intégrer la durabilité dans les systèmes éducatifs.
« Les disciplines de base actuelles, présentées individuellement, ne préparent pas les élèves à la vie, encore moins à un avenir durable pour tous. Nous avons besoin de possibilités d’éducation holistique. » Les disciplines de base, associées aux arts et à l’apprentissage en milieu réel, contribuent à envisager un avenir durable et à travailler pour y parvenir. Des initiatives comme R4R aident les enseignants à se mettre à l’œuvre.
En conclusion
Alors que les enseignants tirent parti de l’efficacité de R4R pour aider leurs élèves à trouver leur chemin au sein des complexités de notre monde et y définir leurs rôles, du travail reste à faire au niveau systémique, vu les besoins en espaces et en ressources qu’exige l’apprentissage holistique et expérientiel.
Cette mission forme le cœur de l’œuvre de LST en tant qu’organisme de bienfaisance pancanadien voué à la promotion de l’intégration de la durabilité dans les systèmes d’éducation partout au Canada. Autant LST que sa ressource R4R jouent leur rôle dans l’aventure de préparation d’un avenir où une éducation de qualité sera synonyme d’enseignement au service du développement durable.
🌱 En complément, consultez notre numéro (V27N3) sur l’enseignement du développement durable, rempli d’exemples inspirants et de pratiques innovantes pour intégrer les 17 objectifs de développement durable en classe : Enseigner pour un avenir durable.