Le marché de l’emploi a bien changé depuis la création du service de mentorat virtuel Academos en 1999. Alors que les possibilités d’emploi se faisaient plutôt rare à l’époque pour les jeunes, celles-ci ne cessent de se multiplier. Le besoin de « s’orienter » devient de plus en plus grand pour les aider à ouvrir leurs horizons et à faire des choix éclairés. Rencontre avec Catherine Légaré, présidente-fondatrice d’Academos.
« Le passage à la société du savoir, nous l’avons bien constaté en 25 ans. Désormais, l’usage de la technologie est bien présent dans une majorité de professions. Cela, je pense qu’on l’avait vu venir. Mais, comme société, on avait sous-estimé le besoin constant pour des personnes occupant des métiers traditionnels. Et surtout, le renversement du rapport entre le nombre d’emplois et le nombre d’employés disponibles. » Voici la lecture que Catherine Légaré fait de la situation actuelle.
« Les jeunes sont conscients de toutes les possibilités qui s’offrent à eux, mais ils ne savent pas comment s’y retrouver. Ils ont de la difficulté à se projeter dans l’avenir. En même temps, ils ont peur de se tromper. Ils vivent avec leur perception face à certains métiers », ajoute-t-elle.
C’est ainsi que les services offerts par Academos traversent les années et continuent de répondre au besoin des jeunes d’entrer en contact avec des personnes qui sont sur le marché du travail et qui peuvent témoigner de leur vécu. « Des fiches d’information sur les métiers, il y en a plein sur le Web. Pour avoir le vrai ressenti par rapport à une profession, il n’y a rien de tel que de parler à quelqu’un », estime Catherine Légaré.
Favoriser les rencontres
Chaque année, plus de 20 000 nouveaux jeunes de 14 à 30 ans utilisent l’application de mentorat virtuel Academos. Ils peuvent ainsi discuter avec plus de 3 500 professionnels qui agissent à titre de mentors bénévoles. Chacun d’eux a complété une fiche présentant son parcours, les avantages et inconvénients de son métier selon lui, la description d’une journée-type, etc.
Au fil des années, les responsables d’Academos se sont assurés d’avoir une représentativité de plus en plus grande dans plusieurs domaines : secteur d’activité, région, niveau de scolarité, genre, origine culturelle, parcours atypique, etc. « C’est important de contribuer à défaire les stéréotypes et de démontrer un vaste échantillon d’options aux jeunes. »
Les jeunes inscrits à la plateforme parcourent les fiches et peuvent entrer en communication par courriel avec les mentors. Une option pour les 18 ans et plus leur permet même de devenir « stagiaire d’un jour » en entreprise.
Ateliers dans les écoles
Depuis de nombreuses années, l’équipe d’Academos collabore avec les milieux scolaires et communautaires afin de rejoindre les jeunes. C’est aussi un des rôles des intervenants de ces milieux d’accompagner les jeunes dans la découverte des choix de carrière qui s’offrent à eux. Différents ateliers sont proposés en virtuel ou en présentiel. Tous tiennent compte du programme de formation de l’école québécoise et au moins quatre répondre aux objectifs d’apprentissages de certains contenus en orientation scolaire et professionnelle (COSP).
Afin d’étendre la portée de ces ateliers, Academos a récemment reçu un bon coup de pouce de la part de la Fondation TELUS pour un futur meilleur. Les Comités d’investissement communautaire de TELUS à Montréal, Québec et Rimouski ont uni leur enveloppe budgétaire respective pour offrir 40 000 $ à l’organisme. « Cela permettra à nos équipes d’aller dans des régions plus éloignées et dans certains milieux où nous ne sommes pas allés encore », indique Catherine.
C’est l’atelier L’impact de mes choix, qui se veut un atelier introductif, qui sera présenté. Celui-ci « permet aux élèves de se préparer à anticiper des choix scolaires et personnels qui auront des répercussions directes sur la poursuite de leur cheminement scolaire ». Au terme de l’atelier, les élèves sont invités à explorer l’application d’Academos pour débuter une démarche de mentorat virtuel.
« Lors de chaque atelier, nous adaptons les exemples présentés et le contenu en fonction du milieu dans lequel l’établissement scolaire se trouve afin d’offrir une expérience vraiment enrichissante et utile aux jeunes participants. Notre objectif est de leur présenter des modèles diversifiés et inspirants, de leur faire découvrir des parcours de vie auxquels ils n’avaient pas pensé et qui pourraient correspondre à leurs intérêts », conclut Catherine Légaré.