La mesure 15111 du ministère de l’Éducation du Québec, qui comprenait deux volets, avait déjà été réduite pour l’année scolaire 2024-2025. Un seul volet avait été conservé et le montant maximal que les écoles pouvaient recevoir était passé de 3 000 $ à 1 000 $ par projet entrepreneurial. Les sommes allouées servaient généralement à libérer le personnel enseignant engagé dans la réalisation d’initiatives scolaires au primaire et au secondaire.
Or, en décembre 2024, le Ministère a procédé à une mise à jour des règles budgétaires et a informé les milieux scolaires du réseau public du retrait complet de la mesure. Les projets entrepreneuriaux ne pourront donc pas bénéficier du soutien financier.
Selon les personnes à qui nous avons parlé dans différents centres de services scolaires, le retrait de la mesure pourrait avoir un impact direct sur la participation au Défi OSEntreprendre, organisé annuellement par l’organisme du même nom. Les enseignants réaliseront les projets déjà débutés dans les classes, mais ne consacreront peut-être pas de temps à remplir les dossiers de candidature, nous dit-on.
De même, il n’est pas certain que des sommes seront disponibles pour permettre aux finalistes et lauréats d’assister aux galas régionaux ou national. Du côté d’OSEntreprendre, on indique par courriel être en lien avec les milieux scolaires : « Dans la mesure du possible, on invite les lauréats à se déplacer pour une expérience optimale, ceci dit les responsables régionaux verront à offrir des alternatives, au besoin ».
Le Défi OSEntreprendre a lieu
L’équipe d’OSEntreprendre rappelle d’ailleurs que le volet scolaire du Défi annuel est toujours à l’agenda et qu’elle propose des outils pédagogiques pour le personnel enseignant. En effet, le Défi OSEntreprendre, présenté annuellement partout dans la province de Québec, compte plusieurs catégories (ex. création d’entreprise, réussite), dont un volet scolaire, qui s’adresse directement aux élèves du préscolaire jusqu’à la formation professionnelle. Les établissements publics et privés peuvent participer.
Malgré le retrait du financement ministériel pour les écoles publiques, les milieux scolaires sont toujours invités à stimuler la réalisation de projets entrepreneuriaux et à les soumettre dans le cadre du Défi. Pour cette 27ᵉ édition, les intervenants scolaires ont jusqu’au 11 mars 2025 à 16 h pour déposer leurs projets sur le site d’OSEntreprendre.
L’équipe rappelle également les bénéfices pour les jeunes à participer au Défi, comme la construction identitaire, le sentiment de compétence, le sentiment d’appartenance et l’orientation professionnelle.
Lancement du Défi dans la région de la Capitale-Nationale
En décembre dernier, nous avions assisté au lancement de la 27ᵉ édition du Défi pour la région de la Capitale-Nationale. Les coprésidentes d’honneur du Défi pour la région, Tania Plamondon, fondatrice de la Maison d’édition Tania Plamondon, et Sarah Carpentier, fondatrice d’Adajou, ont d’abord partagé leurs parcours inspirants.
Tania est une jeune fille de 15 ans qui a déjà publié quatre romans, en plus de créer sa propre maison d’édition pour accompagner d’autres jeunes auteurs à publier leur ouvrage. Sarah Carpentier est une psychoéducatrice devenue entrepreneure, il y a un peu plus d’un an. Constatant le haut niveau d’anxiété chez les jeunes, elle a créé un jeu éducatif sur la gestion du stress et de l’anxiété. Un deuxième jeu est aussi en préparation.
Développer l’esprit entrepreneurial à l’école
Lors de l’activité de lancement, un panel de discussion a réuni des intervenants du milieu éducatif, dont Corinne Germain, conseillère pédagogique au Centre de services scolaire des Découvreurs, et Patricia Aubé, conseillère à la vie étudiante au Centre d’études collégiales en Charlevoix. Toutes deux ont énuméré des stratégies qu’elles mettent en place dans leur milieu pour inciter les enseignants à intégrer des projets entrepreneuriaux en classe. Elles ont rappelé que l’entrepreneuriat scolaire renforce la fierté des élèves et les aide à développer des compétences clés comme la collaboration, la gestion de projet et le leadership.
Le professeur Matthias Pépin de l’Université Laval, également titulaire de la Chaire de leadership en enseignement sur le développement de l’esprit d’entreprendre et de l’entrepreneuriat, a quant à lui rappelé la définition traditionnelle de l’entrepreneuriat durable, qui est aligné sur les trois piliers du développement durable : social, économique et environnemental.
Par contre, il a insisté sur l’importance de la diversité des parcours entrepreneuriaux. « Les entrepreneurs sont portés par des valeurs, comme le respect, l’intégrité, la volonté de faire une différence. Ce sont des valeurs qui cadrent bien avec le développement durable », a-t-il dit.
Il a présenté la Matrice du projet entrepreneurial responsable, un outil concret pour aider les enseignants à encadrer leurs élèves dans la réalisation de projets. Cette matrice, développée par son équipe avec de nombreux collaborateurs, a été revu l’année dernière par l’équipe de l’École branchée – (V26N3) Cultiver l’esprit d’entreprendre à l’école.
Cassandra Bui, de l’organisme Option-Travail et animatrice du panel, a conclu en soulignant que « beaucoup de chemin a été parcouru dans les dernières années pour faire connaître l’entrepreneuriat auprès des jeunes et encourager les éducateurs à faire partie du mouvement ». Cependant, le travail doit être continu pour garantir l’émergence de nouveaux projets et donner le goût d’entreprendre aux jeunes.
À la recherche d’outil pour entreprendre à l’école? Parcourez le numéro du printemps 2024 de la revue de l’École branché : (V26N3) Cultiver l’esprit d’entreprendre à l’école
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