Danemark : l’IA, bientôt autorisée au bac
Au Danemark, un projet pilote testera différents formats d’examen, avec ou sans outils numériques, y compris l’intelligence artificielle générative. Prévu pour l’année scolaire 2025-2026, ce projet vise à évaluer les effets de l’intégration de ces technologies dans le cadre des évaluations. À l’été 2026, les épreuves écrites d’anglais seront scindées en deux volets : l’un analogique, réalisé sur papier avec stylo, sans aucun outil numérique, et l’autre numérique, avec un accès limité aux aides. Pour l’épreuve orale, tous les outils seront permis, y compris l’IA générative. Après avoir reçu leur sujet, les élèves disposeront d’une heure de préparation durant laquelle ils pourront utiliser librement l’ensemble de ces outils.
Selon le ministre Mattias Tesfaye, l’objectif est double : prévenir la triche et faire de l’IA un outil d’apprentissage plutôt qu’un simple raccourci technologique. Cette réforme s’appuie sur les recommandations d’experts qui prônent des examens « à deux volets » et pourrait s’étendre à d’autres matières d’ici à 2026-2027.
Le Danemark autorise l’usage encadré du Web lors des examens depuis 2008.
France : un plan national ambitieux dès la rentrée 2025
Lors de sa conférence de presse de la rentrée, la ministre de l’Éducation nationale de la France, Elisabeth Borne, a présenté les priorités de son ministère pour l’année scolaire qui débute.
Elle a également présenté des précisions concernant l’intégration de l’intelligence artificielle à l’école, en rappelant les grandes lignes du guide d’usage de l’IA publié en juin. Ce document prévoit notamment de la formation pour le personnel enseignant ainsi que la mise en place progressive d’un continuum d’apprentissage en informatique et en intelligence artificielle pour les élèves.
- Parcours Pix élèves : dès la rentrée 2025, un module consacré à l’intelligence artificielle deviendra obligatoire sur la plateforme Pix pour les élèves de 4ᵉ (13-14 ans), de 2de des voies générale, technologique et professionnelle (15-16 ans), ainsi que pour ceux en première année de CAP (Certificat d’aptitude professionnelle, formation professionnelle en France). Ce module abordera notamment le « prompting » (l’art de formuler des requêtes à une IA), le fonctionnement des intelligences artificielles génératives, la gestion des données ainsi que leur impact environnemental. Les parcours seront personnalisés en fonction des besoins de chaque élève.
- Formation des enseignants : la réforme de la formation initiale à l’enseignement prévoit que l’intelligence artificielle soit abordée dans l’ensemble des disciplines, au même titre que la pensée informatique en lien avec les mathématiques. L’IA devient également un axe central du nouveau cadre de la formation continue 2025-2029 destiné au personnel enseignant.
La Communauté de réflexion et de pratique en éducation autour de l’intelligence artificielle (Creia), accessible à tous les enseignants via la plateforme ministérielle Magistère, propose déjà de nombreuses ressources pédagogiques, dont un parcours d’accompagnement pour l’encadrement de son usage.
Enfin, un module dédié à l’IA sera également mis à disposition des enseignants sur Pix dès le début de l’année 2026.
- IA souveraine pour les enseignants : Un appel à projets, financé à hauteur de 20 millions d’euros par le programme France 2030, sera prochainement lancé afin de développer une intelligence artificielle souveraine, ouverte et évolutive, destinée au personnel enseignant. Ce nouvel outil, dont le déploiement est prévu pour l’année scolaire 2026-2027, visera à accompagner les enseignants dans diverses tâches, telles que la préparation des cours et l’évaluation des élèves.
États-Unis : Un concours pour la création de projets concrets
Le Presidential AI Challenge a été lancé par la Première dame des États-Unis, Melania Trump. Ce concours s’adresse aux jeunes Américains, de la maternelle à la fin du secondaire, ainsi qu’à leurs enseignants. Tous sont invités à concevoir des projets concrets intégrant l’intelligence artificielle pour répondre à des enjeux locaux, que ce soit à travers une application, un site Web ou un processus fondé sur l’IA.
« Tous les élèves qui déposeront un projet conforme recevront un certificat présidentiel de participation. Les lauréats des étapes régionales et nationales pourront obtenir des crédits d’infonuagique, un certificat présidentiel d’excellence et, dans certaines catégories, un prix de 10 000 dollars. Les gagnants nationaux seront invités à Washington, au printemps, pour présenter leurs solutions lors d’un événement consacré à l’IA », rapporte Bruno Guglielminetti sur Mon Carnet.
Tous les détails sont disponibles dans le guide du participant.
Royaume-Uni : IA et évaluations formatives en expérimentation
Au Royaume-Uni, les enseignants sont autorisés à recourir à l’intelligence artificielle pour les soutenir dans diverses tâches : planification des cours, création de ressources pédagogiques, correction des examens, rétroaction aux élèves ou encore gestion administrative.
Les établissements scolaires ont la liberté d’établir leurs propres règles quant à l’usage de l’IA par les élèves, à condition de respecter les exigences légales en matière de protection des données, de sécurité des enfants et de propriété intellectuelle.
Le gouvernement a lancé la compétition AI Tools for Education qui comprend notamment un budget de 3 M£ pour une bibliothèque de données éducatives destinée à entraîner les modèles d’IA, un budget de 1 M£ pour soutenir 16 innovateurs développant des outils d’IA qui réduiront la charge de travail des enseignants et un budget supplémentaire de 1 M£ pour accélérer le passage du prototype à l’usage réel dans les classes.
Le gouvernement a aussi investi 2 M£ dans l’Académie nationale Oak, un fournisseur de ressources numériques, afin de l’aider à développer et à améliorer ses outils d’IA, notamment l’assistant de cours IA Aila qui permettrait aux enseignants d’économiser environ 3 à 4 heures par semaine dans la planification des leçons.
Singapour : penser l’IA dès le primaire
Avec le programme Code for Fun, tous les élèves du primaire et du secondaire suivaient déjà des heures d’initiation à la pensée computationnelle et à la programmation depuis 2015. Depuis 2025, le module AI for Fun a été ajouté et propose entre 5 et 10 heures supplémentaires sur les technologies émergentes, notamment les IA génératives et la rédactique.
Par ailleurs, la plateforme nationale Student Learning Space (SLS), développée dans le cadre du plan EdTech Masterplan 2030, met à disposition des outils visant à renforcer la littératie numérique des jeunes. Depuis le début de l’année 2025, elle intègre des fonctionnalités intelligentes permettant de personnaliser l’apprentissage en fonction du profil de chaque élève.
Ailleurs au Canada
Dans ce reportage de CBC, Chris Kennedy, superintendant et directeur général de West Vancouver School District, aborde la thématique de l’intelligence artificielle à l’école.
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