L’éducation aux médias et à l’information : nous sommes tous concernés

À l’occasion des 40 ans du Centre pour l’éducation aux médias et à l’Information (CLEMI) en France, la Mission laïque française (MLF), un réseau international de 108 établissements d’enseignement français scolarisant plus de 61 000 élèves dans 37 pays, a tenu une série de conférences sur l’éducation aux médias et à l’information. Dans les prochains jours, nous vous présentons des reportages en lien avec les conférences proposées.

Une douzaine de webconférences était au programme. De nombreux enseignants, provenant notamment de la France, de la Belgique, du Québec, de la Côte d’Ivoire, des États-Unis et du Canada, ont participé virtuellement à l’événement.

Marjorie Decriem, professeure-documentaliste à la Toronto French School (TSF) et conseillère pédagogique au sein de la MLF, fut en quelque sorte la guide conductrice à travers les diverses rencontres de la semaine.

En lever de rideau, elle a tissé des liens entre l’éducation aux médias et à l’information (ÉMI) et la notion de citoyenneté. Secondée par Alexis Séverin, professeur d’histoire et de géographie au réseau MLF/OSUI (Office scolaire et universitaire international), elle a rappelé que tous sont concernés par cette question.

Faire preuve d’esprit critique

Comme l’écrivait à l’époque de la guerre du Golfe, l’ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique, Ignacio Ramonet : « Scepticisme. Méfiance. Incrédulité. Tels sont, à l’égard des médias, et plus particulièrement de la télévision, les sentiments dominants des citoyens ».

C’est dans cette perspective qu’Alexis Séverin a insisté sur le fait qu’un enseignant ou une enseignante, tout comme ses élèves, « ne sont pas neutres dans une classe ». L’ÉMI est justement là pour développer l’esprit critique. Un esprit critique qui permettra aux élèves, de l’avis des deux intervenants, de faire preuve de créativité, d’innovation, de s’engager en tant que futur citoyen. Ils souhaitent que les futurs citoyens puissent apprendre sur les bancs d’école à exercer leur jugement critique et à être respectueux des autres.

Chercher des ressources

Certes, selon Alexis Séverin, certains enseignants ne savent pas vraiment par quel bout commencer quand il s’agit d’aborder la question de l’éducation aux médias. Pour Marjorie Decriem, le CLEMI, organisme français, est une ressource intéressante. De ce côté-ci de l’Atlantique, le Centre canadien d’éducation aux médias et de littératie numérique, Habilo Médias, est également un outil pertinent. (NDLR. Le Centre québécois d’éducation aux médias et à l’information a aussi été créé au Québec en décembre 2021).

Ce ne sont là que quelques exemples donnés au cours de la première intervention. L’important, selon Marjorie Decriem, c’est de ne pas avoir peur de se lancer dans la création d’un espace virtuel dans sa classe ou d’un journal de classe. Pourquoi ne pas essayer aussi la webradio, par exemple? Ou encore se servir de la francophonie pour démarrer un projet qui permettra aux élèves de mettre la main à la pâte, d’être concernés par un sujet qui touche, après tout plus de 321 millions d’individus.

Toutes les ressources présentées durant cette première édition de la Semaine des Médias 2023 ont été regroupées dans un Padlet.