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La chronique de la mort annoncée du livre papier défraie les manchettes depuis quelques années. En août 2010, quelques mois après la sortie de la tablette électronique iPad d’Apple, l’informaticien et chercheur au MIT, Nicholas Negroponte, déclarait que le livre était moribond et que, d’ici 2015, il serait surpassé par le livre numérique, au même titre que la photo numérique a dépassé la pellicule.
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La chronique de la mort annoncée du livre papier défraie les manchettes depuis quelques années. En août 2010, quelques mois après la sortie de la tablette électronique iPad d’Apple, l’informaticien et chercheur au MIT, Nicholas Negroponte, déclarait que le livre était moribond et que, d’ici 2015, il serait surpassé par le livre numérique, au même titre que la photo numérique a dépassé la pellicule.

La mobilité, rampe de lancement du livre numérique

L’histoire retiendra sans doute peu de choses du SoftBook, le premier lecteur de livres numériques lancé en 1998 par l’entreprise américaine SoftBook Press. Cet appareil, tout comme le Rocket ebook, sorti la même année, est passé inaperçu auprès du grand public.

Il faut dire que le marché de ce type d’appareil, aussi appelé livrel, n’a réellement pris son envol qu’en 2006-2007, avec le lancement du Reader de Sony et du Kindle d’Amazon. La multiplication des réseaux sans fil et l’offre croissante de livres numériques en ligne permettaient alors à ces appareils mobiles de se tailler une place auprès d’une large clientèle.

Toutefois, le marché du livrel, demeure, jusqu’en 2009, un marché discret et presque exclusivement américain. Le Kindle d’Amazon n’est vendu qu’en ligne et, tout comme le Reader de Sony, l’appareil ne séduit pas par son prix, qui à 400$, en fait hésiter plusieurs.

Mais l’arrivée de nouveaux produits sur le marché, comme le Nook du libraire américain Barnes & Noble ou le Kobo, associé aux libraires Indigo/Chapters et Borders, entraîne une baisse de prix et une expansion vers les marchés internationaux.

Pour Amazon, qui offre aussi une application Kindle gratuite pour l’iPhone, ces stratégies commerciales donnent des résultats. En juillet 2010, L’entreprise annonce une croissance des ventes du Kindle ainsi qu’un tournant significatif puisque les ventes de livres numériques chez Amazon, aux États-Unis, surpassent alors celles des ventes de livres imprimés.

Expansions, baisses de prix et migrations vers de nouvelles plateformes s’accélèrent à partir d’avril 2010, avec l’arrivée d’un redoutable compétiteur, l’iPad. La tablette électronique multifonction d’Apple se distingue notamment par son grand écran tactile de 9,7 po en couleur, contrairement à la majorité des lecteurs qui offrent un écran de 6 po à encre électronique monochrome (E Ink) réagissant aux commandes d’un clavier physique.

De plus, l’iPad offre de nombreuses caractéristiques propres à l’ordinateur portatif : possibilité de se connecter à un réseau 3G, en plus des réseaux sans fil (WiFi), et d’accéder à l’entièreté du Web (à l’exception des contenus Flash).

L’iPad ne vise donc pas uniquement le marché du lecteur de livres numériques, mais il met en lumière les lacunes des autres appareils offerts sur ce marché. En plus d’offrir un prix concurrentiel, les prochaines générations de lecteurs de livres numériques devront donc, pour résister et se distinguer, offrir la couleur, des écrans tactiles et plus d’options de connectivités.

Comment le lecture de livres numériques transforme l’expérience de la lecture

Le lecteur de livres numériques aura sans doute l’effet qu’a eu le baladeur numérique sur notre collection de disques CD. Tout comme le baladeur numérique, le lecteur de livres numériques peut stocker une quantité impressionnante de données : jusqu’à 3500 livres dans le cas du Kindle 3. Toutefois, il faut créer sa bibliothèque virtuelle, en se procurant des livres en version numérique, puisqu’il n’existe pas encore de technologie grand public permettant de copier rapidement les livres que l’on possède déjà.

Un autre désavantage du livre numérique est qu’une fois téléchargé sur votre lecteur, il n’est pas toujours possible de le partager avec d’autres utilisateurs, en raison notamment de protection DRM (gestion des droits numériques du fichier). Compte tenu de la courte durée de vie de nombreux appareils électroniques et du prix quasi équivalent des livres numériques et papier, on pourrait donner raison à ceux qui hésitent à se bâtir une collection de livres numériques. Heureusement, ce ne sont pas tous les titres qui sont protégés par DRM.

À ce jour, le format numérique le plus répandu est l’ePub, lisible sur la majorité des appareils, à l’exception du Kindle, qui a développé son propre un format propriétaire pour ses titres vendus sur Amazon. Par ailleurs, les lecteurs de livres numériques peuvent également afficher des documents PDF ou Word, plusieurs formats de fichiers photos et lire des pièces MP3.

Jusqu’ici toutefois, les livres hybrides, intégrant textes et vidéo, comme le fait l’éditeur américain Simon & Schuster avec ses Vooks, ne peuvent être lus sur les lecteurs de livres numériques actuels, à l’exception de l’iPad.

Reste que la plupart des lecteurs de livres numériques se distinguent avantageusement du livre papier en offrant les possibilités suivantes : grossir les caractères, souligner et annoter des passages et y accéder facilement dans le menu de l’appareil.

Ils intègrent également des dictionnaires, un outil de recherche pour retrouver des passages ou des mots et gardent en mémoire la page où la lecture a été abandonnée. Et puisque la plupart des appareils se connectent à Internet, il est possible d’effectuer des recherches sur Google ou Wikipedia, de partager des passages sur des réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter et, bien sûr, d’acheter des livres numériques.

Le livre numérique au Québec

Le marché du livre numérique s’est mis en place tout récemment au Québec. Les premiers lecteurs de livres numériques, tels que le Reader de Sony, l’eSlick ou le Cybook n’ont fait leur apparition sur nos tablettes qu’en 2009.

La même année, l’entreprise québécoise De Marque,  éditeur de l’Infobourg, en partenariat avec l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL), met en place une plateforme de distribution de livres numériques ainsi qu’une vitrine virtuelle permettant de cataloguer les titres disponibles en version numérique.

La plateforme permet aux éditeurs québécois et canadiens français d’entreposer leurs livres en version numérique (ePub ou PDF), mais aussi d’en faire la promotion, en créant, à l’aide d’un outil mis à leur disposition, un extrait feuilletable qui peut être affiché sur le site de l’éditeur ou des sites marchands partenaires.

En 2009 aussi, le libraire québécois Archambault devient d’ailleurs le premier dans la province à offrir un site de vente de livres numériques avec Jelis.ca. Le site LivresQuébécois.com se met également à la vente de livres numériques, en plus des quelques éditeurs québécois qui vendent des titres numériques directement sur leur site Web.

Depuis décembre 2009, la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) propose d’ailleurs une mesure de soutien aux éditeurs québécois en remboursant 50 % des frais de numérisation des livres, plus 10 $ par titre, jusqu’à un maximum de 5000 $.

On compte à ce jour plus de 3 000 livres dans l’entrepôt numérique. L’entreprise De Marque, offre également aux utilisateurs de l’iPad une application, La Hutte, leur permettant de télécharger les œuvres à partir des sites marchands et de les lire. Par ailleurs, grâce à une entente entre De Marque et Apple, des livres québécois feront bientôt leur apparition sur l’iBookstore d’Apple.

D’ici la fin de l’année 2010, près d’une dizaine de modèles de lecteurs de livres numériques devraient être disponibles au Québec.

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