Depuis septembre 2024, les élèves de l’École secondaire d’Oka n’ont plus le droit d’utiliser leur cellulaire sur les heures de classe et dans les espaces communs. L’objectif : favoriser la socialisation et réduire les distractions. Pour évaluer la perception de cette mesure, des sondages ont été menés en décembre 2024 auprès de 412 élèves, 117 parents et 49 membres du personnel scolaire, en collaboration avec le Centre de services scolaire des Mille-Îles et la Direction de santé publique des Laurentides. Nous avons consulté les résultats.
Sans surprise, lors de l’annonce de l’implantation de la mesure, 80 % des élèves étaient en désaccord alors que 79 % des parents et 93 % du personnel scolaire étaient en accord. En décembre 2024, au moment du sondage, il y avait toujours 70 % des élèves qui étaient en désaccord avec la mesure.
Les données montrent que plusieurs élèves ont compensé le temps sans cellulaire à l’école en l’utilisant davantage à la maison, parfois au détriment de leur sommeil.
Un élève de 13 ans témoigne : « Vu que je ne l’utilise pas pendant l’école, je reste dessus chez moi pis à cause de ça je ne dors pas assez. »
Du côté des parents, certains ont également constaté ce phénomène : « Il faut continuer de la conscientiser sur la consommation pour ne pas que le réflexe soit de rattraper le temps sans cellulaire qu’elle a eu durant la journée. »
Malgré ce déplacement du temps d’écran, les retombées en classe sont quand même jugées positives. Le personnel note une amélioration de la concentration, une diminution des distractions et une meilleure qualité des relations sociales entre élèves. Plusieurs jeunes eux-mêmes reconnaissent que l’absence de cellulaire en classe les aide à se concentrer davantage et à interagir plus entre eux.
Par ailleurs, le personnel enseignant déplore le manque d’ordinateurs en classe pour remplacer les cellulaires qui étaient auparavant utilisés à des fins pédagogiques. De même, certains élèves pouvaient écouter de la musique pour se concentrer pendant les périodes de travail libre, ce qu’ils ne peuvent plus faire désormais.
Un parent note d’ailleurs : « Elle avait besoin de sa musique pour être dans sa bulle et ainsi être plus fonctionnelle à l’école. En être privée augmente son mal-être général. » Certains élèves font aussi remarquer un sentiment d’ennui lorsqu’ils se retrouvent seuls. De plus, la communication entre les parents et leurs enfants demeurent un défi en l’absence d’appareils électroniques.
Globalement, les trois groupes sondés identifient des retombées positives sur la socialisation, la concentration et l’ambiance générale à l’école. Les principaux défis concernent la gestion de l’anxiété, l’encadrement du temps d’écran hors des murs de l’école et l’intégration des outils numériques dans l’apprentissage.
L’expérience de l’École secondaire d’Oka illustre à la fois l’acceptabilité sociale d’une telle mesure et la nécessité d’un accompagnement continu pour maximiser ses bénéfices.
Pour consulter les résultats complets du sondage.
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