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L’IA à l’école : qu’est-ce qui est de la triche, qu’est-ce qui est correct?

Maintenant que des outils utilisant l’intelligence artificielle (IA) générative comme ChatGPT sont facilement accessibles, le travail scolaire va forcément changer. Comment préserver l’intégrité académique? Comment déterminer ce qui est de la triche et ce qui est un usage acceptable? Voici quelques pistes pour guider la réflexion.

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Maintenant que des outils utilisant l’intelligence artificielle (IA) générative comme ChatGPT sont accessibles à tous, le travail scolaire va forcément changer. Comment préserver l’intégrité académique? Comment déterminer ce qui est de la triche et ce qui est un usage acceptable? Voici quelques pistes pour guider la réflexion.

Un texte original de Matt Miller, traduit de l’anglais par Alexandra Coutlée

Note de l’éditrice : En date d’aujourd’hui, les directives qui circulent en milieu scolaire québécois demandent aux intervenants d’attendre les recommandations officielles qui seront élaborées par le Ministère de l’Éducation suite aux travaux sur l’utilisation des IA génératives du Conseil supérieur de l’éducation (CSE) et de la Commission de l’éthique en science et technologie (CEST) ainsi que de la réflexion collective sur l’IA du Conseil de l’innovation du Québec (CIQ) avant de commencer à utiliser l’IA en classe avec les élèves. On peut toutefois dès maintenant se questionner et se préparer en tant qu’adultes! Il faut aussi garder en tête que la majorité des outils d’IA, dont ChatGPT, sont identifiés comment étant réservés aux usagers de 18 ans et plus.

* * *

Les outils fondés sur l’intelligence artificielle sont de plus en plus répandus. Au fur et à mesure de leur déploiement, les enseignants ont commencé à voir le changement venir. Nous nous demandons : 

  • Quelles pratiques pédagogiques traditionnelles nécessiteront un léger ajustement? Ou une refonte complète?
  • Comment préserver la réflexion et le développement des compétences des élèves?
  • Que devrions-nous considérer comme de la « triche »? Qu’est-ce qui est considéré comme une utilisation responsable?
  • Comment préparer les élèves à leur avenir, un avenir où l’IA sera présente?
  • L’une des parties les plus difficiles consiste à imaginer l’avenir du travail en classe. Si l’intelligence artificielle peut rédiger des essais, quelle place les essais jouent-ils dans l’avenir de l’apprentissage? Comment les autres exemples de travaux scolaires changeront-ils?
  • Comment devrions-nous nous ajuster? Faut-il s’ajuster?

Les outils d’IA sont… des outils. À nous de réfléchir à la manière dont on les utilise.

Alors… Peuvent-ils être utilisés pour améliorer l’apprentissage des élèves?

Un spectre au-dessus de la classe : du « tout IA » au « tout humain »

Début 2023, j’ai ajouté une diapositive aux présentations que j’ai faites sur ChatGPT, l’IA et leur place dans l’éducation. Il s’agissait d’un spectre allant du « tout IA » à « tout ce qui est humain ».

Chaque fois que je faisais cette présentation, les gens prenaient des photos de cette diapositive. Ils les ont partagés sur les réseaux sociaux. Ils ont utilisé le graphique comme élément de discussion avec leurs collègues et même avec les élèves.

Vous pouvez trouver le graphique original ici.

Sur la base de cette réaction positive, j’ai étendu ce graphique pour passer de 6 à 12 exemples (à voir plus loin). Je vous propose aussi des pistes de discussion pour chacun, par exemple quels sont les avantages et les inconvénients. De plus, chaque exemple contient des commentaires sur la transparence des élèves : dans quelle mesure les élèves devraient-ils divulguer leur utilisation de l’IA et quelles en sont les implications?

Il s’agit de montrer, par ces exemples, qu’il existe des nuances dans l’utilisation de l’intelligence artificielle pour les travaux scolaires. Certes, bon nombre de ces exemples sont axés sur l’écriture et sur l’essai. Voici pourquoi.

  • Les grands modèles de langage comme ChatGPT se concentrent sur la création de texte – et c’est la principale complexité que nous semblons essayer de résoudre en ce moment.
  • Les essais – et les devoirs d’écriture – sont particulièrement répandus dans les salles de classe.
  • Il s’agit d’un exemple concret que de nombreux enseignants peuvent comprendre et utiliser pour envisager de nouvelles façons de faire faire un travail.

Voici comment vous pouvez utiliser ce graphique :

  • Considérez des exemples de travaux scolaires que vos élèves font actuellement et déterminez si une variante de l’un d’entre eux favoriserait leur apprentissage tout en les préparant à un avenir dont l’IA fait partie.
  • Identifiez où vous traceriez une ligne figurative à travers le graphique sur ce qui est acceptable et inacceptable dans certains contextes/circonstances pour votre classe (ou pour un type de travail).
  • Utilisez-le comme élément de discussion avec des élèves ou des collègues sur l’utilisation acceptable et appropriée de l’intelligence artificielle dans l’enseignement et l’apprentissage.
  • Recréez le graphique avec vos propres exemples. Voici une copie modifiable du modèle dans Google Présentations et dans Microsoft PowerPoint.

Discutons : 12 exemples de travaux scolaires assistés par l’IA

1- L’IA fait le travail pour les élèves sans qu’ils y réfléchissent

Disons-le simplement. Ce n’est pas ce que nous voulons. Si un élève utilise une IA pour effectuer ses travaux scolaires, des problèmes plus profonds sont en jeu. L’élève est-il capable de faire le travail? L’élève se sent-il suffisamment en confiance pour commencer? L’élève est-il motivé à faire le travail?

De plus, ce n’est pas la seule manière dont les outils d’IA générative comme ChatGPT sont utilisés par les élèves. Et, ce n’est pas la seule vision de l’IA générative dans l’apprentissage… mais les élèves pourraient ne pas savoir à quoi ressemble une vision responsable si nous ne les aidons pas à la voir.

Transparence de la part de l’élève : Il n’y en a pas. L’élève fait passer le travail de l’IA pour le sien.

2- L’IA écrit du contenu, mais les élèves le modifient en fonction de ce qu’ils savent

Il y a en fait ici une démonstration de compétence et de compréhension de la part des élèves. Les élèves apportent des modifications superficielles à l’écriture de l’IA et laissent les grandes idées en place. Si l’objectif de votre devoir est que les élèves rédigent un essai cohérent et bien organisé du début à la fin avec une communication claire, ce devoir sera en défaut sur plusieurs points.

Mais, si vous voulez parler du processus d’écriture, cela pourrait fonctionner. Si vous souhaitez évaluer l’écriture de l’outil d’IA, cela pourrait fonctionner. Il s’agirait davantage d’observer le travail des écrivains, des créateurs et des penseurs que de faire réellement le travail – et cela est bénéfique dans de nombreuses situations.

Transparence de la part de l’élève: l’élève révèle que la majeure partie de l’écriture est réalisée avec l’IA. Cela ne fonctionne probablement que si l’élève fournit la création originale de l’IA et met en évidence les modifications qu’il y a apportées en les expliquant (pourquoi il a fait tel et tel changement).

3- L’élève réécrit le contenu généré par l’IA avec ses propres idées d’amélioration

Ici, on donne à l’élève un poids plus important dans le processus d’écriture, de partage et de création que dans l’exemple précédent. Au lieu de faire de petits ajustements, l’élève développe sa propre voix d’écriture. Il s’approprie davantage le message final. Encore une fois, il s’agit d’une libération progressive du travail de création. 

Cette troisième option de la liste (comme les deux options qui suivent) pourrait constituer une étape stimulante pour les écrivains émergents – ceux qui se sentent paralysés en essayant de créer à partir d’un écran vide où un curseur clignote… Cela pourrait également donner du pouvoir aux élèves qui apprennent l’anglais en tant que nouvelle langue, par exemple.

Transparence de l’élève : l’élève révèle que la majeure partie de l’écriture est réalisée avec l’IA. Cela ne fonctionne probablement que si l’élève fournit la création originale de l’IA et met en évidence les modifications qu’il y a apportées en les expliquant (pourquoi il a fait tel et tel changement).

4- L’IA génère plusieurs brouillons : l’élève choisit les meilleures parties des brouillons d’IA

Dans les exemples précédents, les élèves comptent sur l’IA pour décider des idées finales et de la rédaction du devoir. Ici, les élèves sélectionnent et choisissent les meilleures parties de plusieurs brouillons générés par l’IA. Cette mission augmente la complexité du processus de prise de décision.

Les élèves choisissent le meilleur contenu à inclure. Ils doivent s’assurer d’harmoniser le format d’écriture qu’ils utilisent et s’en tenir à un format approprié. Par exemple, cela n’aurait pas de sens d’inclure trois paragraphes de conclusion entièrement développés. Un meilleur choix pourrait être de s’en tenir à un seul – ou d’en écrire un qui prend logiquement en compte tous les points des trois conclusions.

Transparence de l’élève : l’élève révèle que la majeure partie de l’écriture est réalisée avec l’IA, mais que l’organisation et les choix sont effectués par lui. Fournir les ébauches générées par l’IA avec le produit final contribuerait à préserver l’intégrité académique.

5- L’élève rédige les grandes idées, mais l’IA rédige le brouillon

Vous voulez préparer les élèves au monde réel et à l’avenir qui inclut l’IA? Je pense que nous devons sérieusement considérer les versions de cet exemple. Pourquoi? Parce que c’est une option que beaucoup d’adultes aiment beaucoup et utilisent déjà.

Il est juste de préciser ici que les adultes ont développé leur capacité de réflexion et d’écriture et peuvent passer directement à cette étape – alors que les élèves doivent encore développer ces compétences. Toutefois, nous ne devrions pas non plus forcer les élèves à se contenter de faire un travail qui n’est pas authentique par rapport à ce qui est attendu – et couramment utilisé – dans le monde réel. Nous avons besoin d’un équilibre.

Comment peut-on renforcer les compétences des élèves à travers une mission de ce type? Incitez-les à élaborer des listes d’idées plus abouties et à les tester pour évaluer si ces listes améliorées conduisent à de meilleurs brouillons rédigés par l’IA. De plus, encouragez les élèves à perfectionner le brouillon généré par l’IA en y apportant des ajustements pour accroître la clarté, adapter le ton et la voix de l’auteur au public, et améliorer d’autres aspects.

Transparence de l’élève : l’élève révèle que le brouillon a été créé par l’IA avec l’aide des idées/points qu’il a d’abord fournis. L’élève fournit une liste à puces d’idées, un brouillon d’IA et un résumé des modifications apportées au brouillon d’IA.

6- L’IA guide l’élève tout au long du processus d’écriture en tant que « coach d’écriture »

Cet exemple est un grand changement. C’est celui où le pendule passe de « principalement écrit par l’IA » à « principalement écrit par des humains ». C’est pourquoi de nombreux enseignants apprécient cette étape. Attention toutefois de ne pas sous-estimer les compétences requises, car les élèves pourraient se sentir coincés et se retrouver incapables de mener à bien la tâche. Ils pourraient se sentir mal à l’aise à l’idée de devoir accomplir un travail pour lequel ils ne sont pas préparés.

Cette étape s’appuie sur la disponibilité d’un outil pouvant agir comme un « coach » en matière de rédaction. De plus en plus de grands modèles d’IA linguistique dotés de capacités de traitement du langage naturel font leur entrée dans le domaine éducatif, de la maternelle à la 5ᵉ secondaire. De plus, certains de ces modèles sont formés aux meilleures pratiques pour rédiger et communiquer de manière claire. Par exemple, Khanmigo de Khan Academy en a déjà une version. D’autres assistants d’IA de grands modèles de langage (comme ChatGPT, Google Bard (NDLR. Non disponible au Canada), Bing, etc.) peuvent aussi le faire plutôt efficacement s’ils sont bien interrogés.

Dans cet exemple, au lieu de faire le travail de réflexion et d’écriture à leur place, l’IA guide les élèves tout au long du processus d’écriture. En tant qu’assistant, il peut les inciter à réfléchir à des idées, à les hiérarchiser, à énumérer les raisons pour lesquelles elles sont importantes, à créer une introduction pour fournir un contexte, etc.

Transparence des élèves : cela dépendra des préférences de l’enseignant et de l’importance avec laquelle l’IA aura aidé l’élève. L’élève pourrait révéler dans quelle mesure l’IA l’a aidé ​​et même fournir une transcription des interactions avec le modèle d’IA. L’élève pourrait également prétendre qu’il l’a écrit lui-même. 

Dans le monde réel : En effet, jusqu’à un certain point, même les adultes n’ont pas besoin de citer tous les supports qu’ils ont utilisés dans le cadre de leur travail. Après tout, un professionnel ne soumettrait pas un curriculum vitae ayant une clause de non-responsabilité du style « Créé avec l’aide d’un coach de carrière »!

7- L’élève crée du contenu jusqu’à ce qu’il soit bloqué, puis demande de l’aide à l’IA pour se « débloquer »

Cet exemple est peut-être le plus vague et le plus nébuleux de la liste. Qu’est-ce que vous considérez comme « être bloqué »? Nous savons tous qu’il existe différents niveaux de blocage. Dans mon propre travail d’écriture, il y a des moments où mon esprit est fatigué et que j’ai besoin d’une pause… et il y a des moments où je ne sais vraiment pas quoi écrire ensuite. Les deux me font me sentir « coincé », mais un brin de persévérance (ou une pause rapide) me permettra de surmonter la fatigue mentale.

Si les élèves comprennent l’importance du courage, de la ténacité et de la persévérance – et que vous sentez qu’ils donneront suite en conséquence – c’est peut-être une bonne option pour eux. C’est certainement un bon exemple de la façon dont l’intelligence artificielle peut soutenir et assister l’intellect humain de manière symbiotique.

Transparence des élèves : cela dépendra des préférences de l’enseignant et de l’importance avec laquelle l’IA aura aidé l’élève. L’élève pourrait révéler dans quelle mesure l’IA l’a aidé ​​et même fournir une transcription des interactions avec le modèle d’IA. L’élève pourrait également prétendre qu’il l’a écrit lui-même. (Voir la mention « Dans le monde réel » au point 6.)

8- L’élève rédige un brouillon, l’IA rédige un brouillon, l’élève ajoute les meilleures idées de l’IA

À ce stade, toute la responsabilité de la création repose sur les épaules de l’élève. Dans cet exemple, l’intelligence artificielle sert ensuite de point de comparaison – et peut aider à affiner et à modifier le travail de l’élève.

Lorsque j’écrivais mon livre AI for Educators, mon amie et collègue auteure Holly Clark écrivait aussi son livre, The AI ​​Infused Classroom. Nous avons vécu une version de cette activité : nous ne lisions pas le travail de l’autre tant que notre propre travail n’était pas terminé. De cette façon, nous ne le laissions pas influencer notre propre travail – consciemment ou inconsciemment. Cependant, l’exemple vécu en classe permet à l’élève d’améliorer son propre travail avec le brouillon proposé par l’IA – une compétence pertinente et responsable dans le monde d’aujourd’hui et de demain.

Transparence de l’élève : cela peut dépendre de la mesure dans laquelle le travail de l’élève est influencé par celui de l’IA. Si l’élève apporte des modifications mineures, il n’aura peut-être pas besoin de citer l’influence de l’IA sur son travail. Dans le cas de changements majeurs, demander à l’élève de réfléchir aux changements et aux raisons pour lesquelles il les a apportés pourrait être bénéfique. Si le brouillon d’IA fait partie du devoir, l’élève peut le rendre avec le travail qu’il a créé.

9- L’élève rassemble des statistiques et cherche de l’information à l’aide de l’IA, mais crée lui-même tout le contenu

D’une certaine manière, c’est le travail réel d’un chercheur. Les chercheurs rassemblent des informations. Ils les analysent. Ils en dégagent ce qui est important. Ensuite, ils trouvent un moyen cohérent et clair de communiquer leurs conclusions au profit du lecteur. Si l’IA vous aide à rédiger des plans de cours en tant qu’enseignant, c’est ce que vous faites. Vous êtes responsable du produit final, mais l’IA peut vous aider à y parvenir.

Bien sûr, la grande mise en garde ici concerne la précision. L’IA est connue pour sa tendance à fournir des informations, statistiques et affirmations inexactes. La vérification des faits est cruciale. D’ailleurs, cela a toujours été essentiel. Considérez ce mantra de la profession de journaliste : « Même si votre mère le dit, vérifiez. » Peut-être que les inexactitudes de l’IA nous aideront d’ailleurs à nous concentrer sur la vérification de l’information et la maîtrise de l’information!

De plus, attention de ne pas considérer l’IA comme une source principale, tout comme on ne considère pas le moteur de recherche Google comme une source d’informations. Ce sont des moyens de trouver des sources. Ce sont des résumés de ce que la source dit. Un outil d’IA comme ChatGPT n’est pas la véritable source elle-même, il peut simplement être utile pour comprendre et améliorer un travail, mais ce n’est pas une véritable source. (C’est du moins mon avis.)

Transparence de l’élève : l’élève pourrait fournir une transcription des statistiques et informations collectées avec l’IA. Cependant, il peut être plus pertinent pour l’élève de créer une véritable bibliographie avec les sources mentionnées par le modèle d’IA utilisé.

10- L’élève consulte Internet et l’IA pour rédiger des idées, mais crée lui-même du contenu

C’est comme aller sur Pinterest pour trouver des idées de décoration. C’est comme chercher des recettes en ligne. C’est comme imiter votre YouTuber préféré dans une vidéo – ou votre chanteur, artiste ou auteur préféré. Consulter le Web pour trouver des idées est quelque chose que nous faisons tous les jours. Les idées sont partout. C’est aux humains d’en tirer parti. Bien sûr, il y a des leçons concrètes à tirer sur la manière de « citer ses sources » et sur le moment où le faire. Mais, là encore, cela n’est pas toujours nécessaire. Après tout, les artistes de musique du style blues ne préfacent pas chaque chanson en disant : « J’aime le blues à cause de BB King, c’est donc à lui que revient le mérite. »

Une question importante dans ce processus : y a-t-il un avantage à limiter l’élève à la seule recherche d’inspiration avec l’IA? La réponse ici pourrait être « oui » et vous pourriez avoir vos raisons. Assurez-vous simplement que les raisons profitent à l’élève et contribuent à le préparer à un monde où l’IA est présente et utilisée dans de nombreux domaines. 

Transparence des élèves : les élèves n’auront peut-être pas besoin de citer l’IA s’ils ne l’ont utilisée que pour trouver des idées et de l’inspiration. L’enseignant peut demander à l’élève de fournir une transcription des idées générées par l’IA pour discuter du processus d’écriture/création.

11- L’élève rédige tout le contenu, mais demande à l’IA des commentaires pour l’améliorer

C’est vraiment le strict minimum à mon avis. La vérification orthographique, la correction automatique et la grammaire (entre autres) utilisent toutes l’intelligence artificielle pour améliorer notre écriture. Il s’agit d’une première ligne de défense que nous demandons aux élèves d’utiliser chaque fois qu’ils nous confient quelque chose. Même si les élèves n’utilisent pas un grand modèle d’IA linguistique comme ChatGPT (ou un autre outil d’écriture d’IA), ils devraient au moins utiliser une vérification orthographique et un vérificateur grammatical.

De nombreux écrivains utilisent des outils d’IA pour améliorer des passages individuels, des paragraphes et même des œuvres entières. Un modèle d’IA peut prendre en compte les meilleures pratiques en matière d’écriture et faire des suggestions pour aligner l’écriture sur celles-ci. 

La grande question que les élèves et les enseignants devraient cependant se poser : les suggestions de l’IA sont-elles conformes à ce que les élèves ont appris en classe? Parce qu’il existe de nombreuses façons d’écrire – et différentes façons d’interpréter le monde. Celle suggérée par un modèle d’IA pourrait ne pas correspondre à ce que l’enseignant a enseigné aux élèves.

Transparence des élèves : nous ne demandons pas aux élèves de divulguer qu’ils ont utilisé la vérification orthographique, la vérification grammaticale ou la correction automatique. À moins que vous souhaitiez avoir une conversation sur le processus de création, l’élève n’a probablement rien à faire.

12- L’élève effectue tout son travail sans aucune aide de l’IA ni d’Internet

Bien sûr, nous pouvons tous convenir que c’est le seul point dans la liste sur lequel tous les enseignants seraient d’accord : ce n’est pas de la triche. Mais soyons honnêtes. Lorsque nous demandons aux élèves de travailler sans aucune aide de l’IA ou d’Internet, quelques problèmes se posent :

  • Nous ne les préparons probablement pas de manière pertinente à vivre dans le monde réel.
  • Certains vont probablement utiliser Internet ou l’IA même si nous leur disons qu’ils ne le peuvent pas.

Nous devrons peut-être vérifier nos propres motivations pour leur demander de faire ce genre de travail. Elles peuvent être enracinées dans nos propres perceptions de ce qui aidera réellement les élèves à s’épanouir dans ce monde.

Si notre raisonnement pour ce genre de travail est « Je souhaite savoir ce qu’ils ont en tête » ou « J’aimerais savoir ce qu’ils peuvent faire par eux-mêmes », nous sommes en quelque sorte déconnectés du monde réel. Concernant le premier point, il est extrêmement rare que le monde réel exige que nous fassions quelque chose sans le soutien d’Internet et/ou de l’intelligence artificielle. Sur le deuxième point, travailler complètement en silo – déconnecté des autres personnes ou des sources de soutien ou d’information – est également extrêmement rare.

Si nous ressentons, en tant qu’enseignant, une résistance à ce type de travail, nous devons examiner nos propres motivations.

Transparence des élèves : Pas réellement applicable. Il n’existe aucun moyen pour un élève de prouver de manière transparente qu’il n’a pas été soutenu par l’IA ou Internet.


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