ANNONCE
ANNONCE

(France) Un programme numérique éprouvé qui renforce l’entraide et réduit les inégalités à l’école

Un programme basé sur l’apprentissage entre pairs peut-il améliorer le bien-être scolaire, les relations sociales et la confiance en ses capacités d’apprentissage? La réponse est positive, selon les résultats d’une recherche rendus publics récemment au sujet du Projet IOTA, en expérimentation dans des écoles primaires françaises depuis 2021.
Temps de lecture estimé : 5 minutes
PROPAGER VIA :

Table des matières

ANNONCE

De façon globale, les résultats, rendus publics en avril 2025, montrent que le dispositif contribue significativement à réduire les inégalités entre les élèves. Les effets positifs sont encore plus importants auprès des élèves issus de milieux défavorisés, qui sont moins victimes de harcèlement et des filles qui voient la confiance dans leurs capacités en programmation informatique augmenter.

Porté par le ministère de l’Éducation nationale et le Réseau 42, la recherche visait à déterminer si les technologies éducatives peuvent réellement améliorer le climat scolaire, les apprentissages et les compétences sociales, tout en permettant de développer des compétences numériques. Elle a été menée par Camille Terrier, économiste de l’éducation à l’Université Queen Mary de Londres et membre du Conseil Scientifique de l’Éducation Nationale en France, ainsi que Fanny Landaud, économiste de l’éducation à l’Université CY Cergy Paris, aussi membre du Conseil Scientifique de l’Éducation Nationale. 

Une plateforme numérique conçue pour la collaboration

Déployé auprès de plus de 12 000 élèves depuis son lancement en 2021, le Projet IOTA repose sur une plateforme numérique ludique qui mise sur les apprentissages entre pairs. Chaque semaine, les élèves réalisent des activités de sciences numériques : programmation, pensée algorithmique, création de contenus, etc. Elle s’adresse aux élèves de CM1 et CM2 (de 8 à 11 ans environ). Son format léger (45 minutes par semaine) la rend facilement intégrable au fonctionnement scolaire.

Sa particularité? Les activités ne sont ni évaluées, ni même notées. Les élèves travaillent seuls ou en équipe; ils doivent constamment demander de la rétroaction à leurs pairs et en donner eux-mêmes. De plus, ils ne choisissent pas leurs coéquipiers ni leurs évaluateurs. C’est un algorithme qui répartit les rôles de façon aléatoire, afin d’encourager la diversité des échanges et l’entraide. 

« Chaque élève apprend ainsi à collaborer, aider, être aidé, évaluer et être évalué par différents camarades. Il développe ses compétences sociales et émotionnelles. De même coup, cela libère l’enseignant qui peut se consacrer à des tâches à valeur ajoutée », fait valoir la chargée de projet, Taninna Portebos.

« Le fonctionnement de la plateforme favorise le mélange des profils et brise les cercles d’entre-soi. Il encourage également une pédagogie par l’erreur. Au début, cela peut être frustrant pour certains élèves de devoir recommencer des activités. Mais, ils prennent le temps de le faire et, à la fin, ils sont encore plus fiers d’avoir réussi », ajoute-t-elle. 

Des effets mesurables sur le bien-être et les apprentissages

L’évaluation menée sur 109 classes et 2371 élèves montre des impacts positifs significatifs sur plusieurs plans :

  • Une meilleure diversité des relations sociales : les élèves élargissent leurs cercles d’interaction, en ligne comme en classe, ce qui favorise la mixité sociale et de genre. 
  • Un gain de confiance scolaire : les élèves se sentent plus compétents dans leurs capacités à faire des apprentissages scolaires. L’effet est encore plus marqué chez les filles, qui gagnent en assurance face aux matières scientifiques et numériques.
  • Une réduction des inégalités sociales : les élèves issus de milieux défavorisés bénéficient davantage du programme, tant sur le plan du bien-être que de l’engagement scolaire.
  • Une diminution du harcèlement scolaire : les cas de moqueries, d’insultes et de bousculades sont en diminution dans les classes, de même que les émotions négatives comme la tristesse et la peur chez les élèves.

Un contre-discours face aux craintes liées aux technologies numériques

« L’essor des technologies éducatives soulève souvent des inquiétudes : isolement des élèves, appauvrissement des relations sociales, accentuation des inégalités. Pourtant, avec IOTA, nous démontrons que la conception d’un outil numérique peut faire toute la différence et que la pédagogie qui est intégrée a un rôle à jouer », soutient Taninna Portebos. « En misant sur la coopération, la rétroaction constructive, le droit à l’erreur et la diversité des interactions, le programme démontre qu’un usage réfléchi des EdTech peut favoriser l’inclusion, le bien-être et le développement social des élèves. »

Et maintenant?

Un second parcours d’activités, qui permettra de poursuivre le programme sur deux années scolaires, est également en cours de développement.

En 2024-2025, plus de 12 000 élèves français ont participé au Projet IOTA. Fort de ce succès, le projet s’apprête à s’ouvrir à l’international, avec des approches en cours dans plusieurs pays francophones, dont la Belgique, le Luxembourg et la Suisse. Le Québec et la francophonie canadienne sont aussi dans la mire de l’équipe. 

La plateforme, financée par le Réseau 42, demeurera gratuite pour toutes les écoles qui deviendront partenaires. Les classes et écoles intéressées peuvent contacter l’équipe du Projet.

Déjà publié sur le sujet : 

Visionner le webinaire de présentation des résultats de la recherchehttps://www.youtube.com/watch?v=t_4YZ87rz3o

À propos de l'auteur(e)
Ça pourrait être vous!
Chaque histoire positive a le potentiel d'inspirer des centaines de personnes à innover pour améliorer la réussite éducative. L'École branchée est VOTRE média! Profitez de ses pages virtuelles pour mettre en valeur vos réalisations tout en alimentant la veille professionnelle de vos collègues, d'ici et d'ailleurs. Allez-y, proposez un texte! >
NOS ANNONCEURS ET PARTENAIRES :
PROPAGER VIA :
À lire aussi
Quand l’information devient culture : retour sur le colloque 2025 de l’École en réseau

Le 26 septembre 2025, l’École en réseau (ÉER) a tenu son colloque annuel sous le thème : Quand l’information devient culture. Rassemblant des enseignantes et enseignants de tous les cycles, des conseillères et conseillers pédagogiques, ainsi que des partenaires culturels et numériques, cette journée a permis de réfléchir à la manière d’enrichir les pratiques d’enseignement grâce à la médiation culturelle et au développement de la culture informationnelle.

Lire la suite
Du 17 au 31 octobre 2025 – Campagne de sensibilisation consacrée aux troubles d’apprentissage

Communiqué – Pour une troisième année consécutive, l’ancien joueur des Canadiens de Montréal, Steve Bégin, reconnu pour son courage et sa persévérance, agit comme porte-parole du mouvement J’aime mon DYS, une initiative soutenue par le logiciel Lexibar. La nouveauté de cette édition réside dans la participation de sa fille Maylia, 18 ans, qui s’implique pour la première fois à ses côtés.

Lire la suite
Commentaires, reproduction des textes et usage de l'intelligence artificielle

Pour commenter un article et y ajouter vos idées, nous vous invitons à nous suivre sur les réseaux sociaux. Tous les articles y sont publiés et il est aussi possible de commenter directement sur FacebookX, Instagram, Bluesky ou LinkedIn.

Sauf dans les cas où la licence est expressément indiquée, il n’est pas permis de reproduire les articles de l’École branchée. Toute demande de reproduction doit être adressée directement à l’organisme.

Dans son processus éditorial, notre équipe fait appel à des technologies intégrant l’intelligence artificielle pour améliorer les textes, entre autres par la reformulation de passages, la révision linguistique, la traduction et la synthèse des idées. Tous les textes sont révisés par des humains avant leur publication.

Connectez-vous!