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Évaluer l’orthographe et rétroagir… en quelques clics

L’orthographe est un enjeu pour plusieurs et représente même un frein à l’obtention des diplômes. En 2023 au Québec, le taux de réussite au critère relatif à l’orthographe, à l’épreuve d’écriture de 5e secondaire, était d’à peine 54 %! Peut-on intervenir pour améliorer cette situation? Oui, croient les auteures de cet article, qui examine les avantages d’utiliser des outils numériques pour soutenir efficacement l’évaluation diagnostique, la rétroaction et la correction des dictées.

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Par Michèle Potvin
Orthopédagogue
Créatrice de l’application ÉvadiGraphe

et Guylaine Laurin
Enseignante de français à la retraite
Première utilisatrice d’ÉvadiGraphe 

L’orthographe est un enjeu pour plusieurs et représente même un frein à l’obtention des diplômes. En 2023 au Québec, le taux de réussite au critère relatif à l’orthographe, à l’épreuve d’écriture de 5e secondaire, était d’à peine 54 %1! Peut-on intervenir pour améliorer cette situation?

Pour agir de manière spécifique sur les difficultés des élèves, il faut connaitre précisément leurs forces et leurs défis. Il faut donc les faire écrire et corriger leur texte. Mais plus encore, il faut leur donner une rétroaction détaillée, ce qui exige beaucoup de temps. Le numérique devient alors un excellent allié pour réaliser cette tâche. Allons voir un exemple de plus près.

L’évaluation diagnostique : pourquoi est-ce nécessaire?

Une kinésiologue qui doit préparer un programme d’entrainement physique va d’abord faire une évaluation diagnostique pour savoir ce qui va bien et ce qu’il faut améliorer. C’est aussi ce que devrait faire la personne enseignante lorsqu’il s’agit de l’écriture.

L’évaluation diagnostique consiste à dresser un portrait des forces et des défis de tous les élèves, peu importe leurs résultats scolaires. Ce portrait donne la chance à chacun de connaître ses points faibles afin de les surmonter. Il faut comprendre que même un élève qui maintient de très bonnes notes en écriture peut ne pas maitriser certaines règles. Par ailleurs, l’outil permet de dépister l’élève qui présente une problématique non identifiée qui risque de le mettre en échec à l’épreuve d’écriture de 5e secondaire avec l’augmentation des exigences. 

L’évaluation diagnostique ne consiste surtout pas à poser un diagnostic, qui nécessite une évaluation plus complexe. De plus, elle ne doit jamais être notée au bulletin, parce que chaque mot représente un défi et que les élèves n’ont pas accès à des outils de soutien à la correction. Par contre, les courtes dictées métacognitives comme celles proposées par l’application ÉvadiGraphe, sans être notées, pourraient permettre à la personne enseignante, qui a suivi la progression de ses élèves, de valider un jugement menant à une note.

Dictée ou production écrite?

L’outil idéal pour évaluer l’orthographe est une dictée diagnostique effectuée sans outils de correction, et ce, pour plusieurs raisons. 

Premièrement, avec une dictée, on a le contrôle des règles à évaluer, contrairement à la production écrite où l’élève peut choisir de rester dans sa zone de confort et de contourner les règles non maîtrisées. 

Deuxièmement, elle permet d’évaluer la réelle maîtrise des règles orthographiques, alors que dans une production écrite, on ne voit pas les lacunes que l’élève camoufle en utilisant le dictionnaire, le Bescherelle ou tout autre outil de soutien à la correction. 

Finalement, la dictée amène l’élève à se dépasser dans sa réflexion et à apprendre un nouveau vocabulaire et de nouvelles structures de phrase.

Évaluer POUR l’apprentissage

La dictée, c’est bien plus que la restitution de l’orthographe d’usage. C’est davantage un outil identifiant les règles sur lesquelles il est possible de travailler et les questions à se poser pour les effectuer correctement : correspondance phonème-graphème, règles de position, régularités orthographiques et accords grammaticaux, etc. 

C’est à partir de la 2ᵉ année du primaire que l’élève développe des automatismes de correction qui peuvent être erronés et qu’il faut recadrer. En concevant la dictée de façon à provoquer la réflexion, on peut vérifier ces automatismes. Par exemple, en intégrant rapidement, au primaire, le pronom les devant un verbe, même si ce n’est pas à l’étude, l’élève n’aura d’autres choix que de réfléchir à la classe du mot qui suit plutôt que de mettre une marque du pluriel à ce dernier… parce que c’est ce qu’il a toujours vu. Sans être évaluée, cette notion doit être enseignée rapidement, car la croyance que le mot les n’est qu’un déterminant persiste longtemps. 

En effet, dans une question de grammaire posée à 690 élèves de 1ʳᵉ secondaire, 52,4 %2 ont répondu que le mot attendre est un nom ou un verbe qui s’accorde avec les dans la phrase « Marie va les attendre à la gare. » Cette croyance persiste en 3e secondaire avec un taux d’échec de 39 %. C’est aussi le cas pour l’automatisme « avec nous, c’est ons », même dans la phrase « Ils nous attendront. ». 

Une dictée contenant ces éléments permet donc d’amener la réflexion sur les classes de mots et sur les règles d’accord. Par contre, l’accent doit être mis sur les règles de base, car c’est sur elles qu’il faut mettre du temps d’intervention et non pas sur les exceptions pour lesquelles on ne devrait pas gaspiller du temps précieux d’enseignement, puisqu’elles sont rarement utilisées.

C’est d’ailleurs pourquoi les dictées de l’application ÉvadiGraphe contiennent un vocabulaire composé d’au moins 75 % de mots fréquents et des mots rares qui servent à vérifier si l’élève reproduit correctement les sons qu’il entend, à susciter une réflexion et à développer la culture. 

Quand le numérique allège la tâche

Les outils numériques offrent de nombreuses possibilités pour soutenir efficacement l’évaluation diagnostique, la rétroaction et la correction des dictées, et même plus. 

Par exemple, l’entreprise québécoise Évadi a conçu ÉvadiGraphe, une application en ligne qui dicte, corrige et rédige un rapport instantané des forces et défis en orthographe à l’aide d’éléments visuels (diagrammes circulaires ou à bandes, histogrammes et tableaux) pour chaque élève, permettant un repérage et une interprétation rapides par l’enseignant. Il est non seulement un outil d’évaluation diagnostique à correction automatisée, mais aussi une démarche d’évaluation formative, de réflexion métacognitive et d’enseignement explicite visant l’amélioration de l’orthographe. Il permet en plus aux élèves de rédiger la dictée de façon autonome, en silence, avec des écouteurs, chacun avançant à son rythme en faisant répéter le nombre de fois nécessaire et en ralentissant la vitesse de lecture au besoin. 

L’expérience montre qu’écrire pour écrire n’est pas efficace sans une bonne rétroaction. C’est pourquoi un outil tel qu’ÉvadiGraphe soulage les enseignantes et enseignants de cette tâche en fournissant en quelques clics un rapport détaillé sur la maitrise des règles orthographiques. La personne enseignante devient alors un guide qui amène ses élèves à améliorer leur réflexion lors de l’autocorrection, ce qui, selon plusieurs, motiverait ces derniers sachant précisément sur quoi ils doivent porter leur attention. 

Concernant cette même application, une étude a montré que les résultats à la dictée représentent fidèlement la compétence en écriture de l’élève, avec une forte corrélation entre le pourcentage de mots réussis à la dictée et la note en écriture au bulletin de février. 

  1. Source : Éducation Québec, Direction de l’accès à l’information et des plaintes (2024). Repéré à https://cdn-contenu.quebec.ca/cdn-contenu/adm/min/education/publications-adm/education/Acces-information/reponses-transmises/2024/janvier-mars/23-460_Diffusion.pdf ↩︎
  2. Données statistiques issues de l’étude de validation. POTVIN, M. (2020) Validation d’un outil diagnostique de la compétence en orthographe lexicale et grammaticale du français des élèves francophones du Québec de première secondaire. Sherbrooke, QC : Université de Sherbrooke.  Repéré à : http://hdl.handle.net/11143/16465 ↩︎

Référence :

POTVIN, M. (2020) Validation d’un outil diagnostique de la compétence en orthographe lexicale et grammaticale du français des élèves francophones du Québec de première secondaire. Sherbrooke, QC : Université de Sherbrooke.  Repéré à : http://hdl.handle.net/11143/1646

Vous souhaitez voir d’autres exemples de contextes où le numérique agit comme élément motivateur en écriture? Consultez le numéro d’hiver 2024-2025 de la revue École branchée : Le numérique pour soutenir la motivation à lire, écrire et compter.

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