Par Martine Rioux
L’initiative, menée par un groupe d’enseignants et de conseillers pédagogiques, cible plus particulièrement le 3ᵉ cycle du primaire et le 1ᵉʳ cycle du secondaire. En 2024-2025, 12 milieux scolaires ont participé, mobilisant 40 enseignants. En 2025-2026, ce nombre est maintenant de 18 milieux et 46 enseignants, dont 14 nouveaux.
Certains enseignants ayant participé initialement poursuivent leur démarche de façon autonome. De plus, le projet a rapidement suscité l’intérêt d’autres enseignantes et enseignants qui adoptent les nouvelles pratiques d’écriture numérique dans leur classe en s’appuyant sur les ressources disponibles sur le site Web du projet, indique Isabelle Chevrette, conseillère pédagogique RÉCIT. 


Un accompagnement structuré
L’implantation du projet s’appuie sur une démarche de formation et de soutien. L’équipe met continuellement à jour un site Web qui présente les outils et les diverses stratégies pédagogiques : modéliser les routines, repérage des touches sur le clavier, astuces pour le travail en écran partagé, rétroaction directe via des plateformes collaboratives, outils d’affichage pour guider la révision. « Il est important que tous puissent s’approprier les outils au départ pour rendre la démarche d’écriture numérique plus efficace », dit Isabelle.
Le projet mise sur l’utilisation de ressources simples et accessibles directement à partir des outils numériques. Les élèves ont un Chromebook dédié. Ils utilisent Word en ligne pour rédiger. Ils s’appuient sur le dictionnaire Usito, qu’ils peuvent afficher en duo à l’écran, la fonction Ctrl + F, pour rechercher dans leur texte, les styles de mise en forme, pour annoter leur texte, et le lecteur immersif, pour se faire lire leurs écrits. Ces outils sont permis lors des examens, à l’exception du lecteur immersif qui est réservé aux élèves ayant des besoins particuliers. 

Des retombées observables
« Ces outils permettent d’écrire, de structurer, de relire et de corriger plus efficacement. Cela change complètement le rapport à l’écrit des élèves. Ils découvrent qu’ils peuvent travailler leur texte en continu, revenir sur un passage déjà écrit pour le modifier. Le processus n’est plus du tout linéaire comme avec un crayon et du papier. Sur papier, ils ont l’impression que le texte écrit est figé, il est difficile de revenir en arrière pour corriger des passages. Par contre, à l’écran, s’ils décident de changer une phrase ou l’ordre des paragraphes, c’est très facile de le faire », témoigne Isabelle.
Ainsi, le texte devient un projet en construction et pas seulement un produit final. Les élèves sont plus motivés à écrire, ils font des textes plus complets, ils utilisent beaucoup plus le dictionnaire, leur vocabulaire est enrichi, la syntaxe davantage maîtrisée.
La tâche de l’enseignant est aussi transformée : « Lors des périodes d’écriture en classe, l’enseignant peut se brancher au texte des élèves et offrir de la rétroaction en temps réel. Cela donne ainsi un caractère plus dynamique au processus d’écriture. Quand les élèves voient leur enseignant “arriver” dans leur texte, ils sont heureux et attendent les commentaires avec impatience », poursuit la conseillère pédagogique.
Ainsi, avec l’écriture numérique, les erreurs sont moins dramatisées, car elles peuvent être corrigées sur le vif. Le projet permet aussi que la révision ne soit pas une étape isolée, mais bien intégrée au processus d’écriture. Au final, la correction est facilitée pour les enseignants : la calligraphie n’est plus un enjeu, ils peuvent copier et coller des commentaires récurrents et gagnent du temps pour intervenir de façon individuelle auprès de certains élèves.

Défis et perspectives
À la fin de l’année scolaire 2025, les élèves des classes participantes ont pu faire leur examen sur ordinateur, à l’exception des examens ministériels. Tous les outils du projet, à l’exception du lecteur immersif, réservé aux élèves à besoins particuliers, sont admissibles lors des épreuves officielles. Cependant, au printemps 2025, les élèves ont dû passer leur épreuve ministérielle sur papier, en raison de certaines contraintes techniques. Isabelle Chevrette a bon espoir que cela pourra être résolus d’ici juin 2026 pour permettre aux élèves de passer les examens avec les outils qu’ils utilisent au quotidien.
En complément : Consulter le bilan de la première année du projet.
				
															
															




