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Déboulonnons le mythe « au préscolaire, on ne fait que jouer »!

Avez-vous déjà entendu : « Au préscolaire, on ne fait que jouer »? Vous trouverez dans ce texte d’Émilie Marc-Aurèle, enseignante au préscolaire 4 ans, une réponse, en version longue. Selon elle, enseigner au préscolaire et être un élève du préscolaire, c’est vivre une panoplie de petits moments.
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Table des matières

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Par Émilie Marc-Aurèle, enseignante au préscolaire 4 ans et leader pédagogique (Enseignement plein air) à l’École Marie-Anne de Rawdon

C’est à l’automne 2021 que le Programme-cycle d’éducation préscolaire a été implanté (maternelle 4 ans et maternelle 5 ans). Avec l’ouverture des classes de maternelle 4 ans, le ministère de l’Éducation du Québec a ajusté son programme d’éducation préscolaire, le faisant passer à un cycle de deux ans. 

Vivre le préscolaire, c’est aller marcher en forêt ou sur la cour d’école et y découvrir plusieurs fourmis se déplaçant en ligne avec un petit morceau de pomme sur le dos. Vivre le préscolaire, c’est entendre un enfant s’exclamer : « Wow, un nuage en forme de cracheur de feu! ». Vivre le préscolaire, c’est constater qu’un enfant vient tout juste de mélanger les gouaches rouge et bleue et voir ses yeux s’illuminer quand il constate la magie du mélange de couleurs. Vivre le préscolaire, c’est accompagner l’enfant lorsqu’il reçoit du sable dans les yeux et guider celui qui l’a lancé. Vivre le préscolaire, c’est apprendre à attendre son tour dans un rang ou dans une file pour qu’un jour, ils puissent tolérer un délai et faire la file à l’épicerie. 

Crédit photo : Stéphanie Lépine, éducatrice à l’enfance

Tous ces petits moments d’émerveillement peuvent être anodins. Là où l’enseignant entre en jeu, c’est pour que ces petits moments se transforment en grands moments pédagogiques. 

Pour que la magie opère, l’enseignant doit faire preuve de flexibilité puisqu’il est responsable de laisser ces petits moments devenir sa planification. Il est impératif de prendre le temps de questionner les enfants et d’expliquer ce que les fourmis sont en train de faire, de parler des types de nuages, de les comparer et d’offrir l’opportunité aux élèves d’essayer d’autres mélanges de couleurs. 

Crédit photo : Stéphanie Lépine, éducatrice à l’enfance

L’enseignant doit aussi s’assurer d’être disponible cognitivement à repérer ces grandes opportunités d’apprentissages. Pour pouvoir être en mesure de bien observer le développement de ses élèves à travers ces moments d’enchantement souvent imprévus, il faut aussi une bonne maitrise du programme-cycle préscolaire. 

Ces moments sont autant d’opportunités pour l’enseignant de susciter le plaisir d’apprendre chez ses élèves. Il est aussi important de noter que ces petits moments deviendront des propositions d’apprentissage faites aux enfants. Quelques enfants seront intéressés par la découverte en cours alors que d’autres préfèreront aller jouer dans le module de jeu ou grimper à l’arbre tout près. Comme enseignant, il faut accepter que le plaisir des enfants ne se trouve pas au même endroit, au même moment. Accepter cela est une façon de respecter le rythme de chaque enfant. 

Au préscolaire, on s’éveille. On s’éveille à la numératie, à la littératie, aux sciences, aux arts, à l’histoire et à la géographie. On s’éveille aussi à toutes les habiletés sociales que le monde dans lequel on vit requiert que nous développions. Grâce au contexte social de classe, on vit constamment un éventail d’opportunités qui permet aux enfants d’apprendre à développer leurs aptitudes à vivre en société. Prenons le temps de bien les accompagner lorsqu’une situation survient. 

Crédit photo : Stéphanie Lépine, éducatrice à l’enfance

S’éveiller au monde qui les entoure et dans lequel ils évolueront n’est pas une mince tâche pour un enfant de 4 ou 5 ans. Pour s’émerveiller, il faut avoir du temps. Laissons aux enfants le temps de jouer, de s’éveiller et de s’émerveiller devant tant de nouveautés et de découvertes fondamentales. 

Il est essentiel d’accompagner les enfants dans leur éveil à l’école avec un grand E. L’objectif est qu’à la fin du cycle préscolaire, ils soient curieux, capables de partager des jouets, en mesure de nommer quelques émotions et, surtout, qu’ils aient développé une confiance en l’institution scolaire ainsi que l’envie d’aller à l’école à tous les matins, et ce, pour les années à venir. Cet accompagnement constitue une clé précieuse pour leur parcours, bénéfique tant pour eux-mêmes que pour les enseignants des ordres d’enseignement suivants.

L’apprentissage en contexte authentique nécessite une planification qui intègre du temps dédié à ces expériences. Il est donc important de créer ces moments lorsque les conditions le permettent, en favorisant des opportunités d’apprentissage au quotidien.

 Alors lorsque vous entendrez : « On préscolaire, on ne fait que jouer », vous pourrez y réagir avec une réponse courte : « Heureusement! ».

Surveillez prochainement notre dossier spécial sur l’enseignement extérieur au préscolaire, préparé par l’auteure de cet article!

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