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La cybersécurité : une compétence numérique essentielle à développer dans la communauté éducative québécoise

Alors que la croissance constante du numérique force une adaptation continue des individus et des milieux professionnels et scolaires, l'organisme COlab Innovation sociale et culture numérique propose des ressources, notamment en lien avec le thème de la cybersécurité. Découvrez-en quelques-unes dans cet article.
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Table des matières

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Par COlab Innovation sociale et culture numérique

Les technologies numériques font indéniablement partie de notre vie courante. En effet, l’humain est désormais constamment en interaction avec des écrans pour réaliser les tâches et les activités les plus communes de son quotidien, ne serait-ce que pour communiquer avec ses proches (Deschamps de Paillette, 2019; Secrétariat du Conseil du trésor, 2020). Bien que la montée fulgurante des interactions numériques ainsi que la nature et la portée des informations échangées lui octroient une valeur incontestable, dont les possibilités sont illimitées, les technologies viennent également avec leur lot d’enjeux (Secrétariat du Conseil du trésor, 2020). 

La croissance constante du numérique force une adaptation continue des individus et des milieux professionnels et scolaires (Secrétariat du Conseil du trésor, 2020 ; ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur [MEES], 2019) et met en exergue certaines inégalités sur le plan de la compétence numérique (MEES, 2019). Le MEES  définit la compétence numérique comme : « un ensemble d’aptitudes relatives à une utilisation confiante, critique et créative du numérique pour atteindre des objectifs liés à l’apprentissage, au travail, aux loisirs, à l’inclusion dans la société ou à la participation à celle-ci. » (2019, p.7)

Ces inégalités en matière de compétence numérique constituent un important défi sociétal, notamment en ce qui a trait à l’intégration et à l’inclusion de la jeune relève québécoise au sein de la société actuelle et future. Le MESS (2018), reconnaissant la nécessité de former la population québécoise, entre autres les jeunes, a élaboré un Cadre de référence de la compétence numérique afin de favoriser la réussite de toute personne, tant sur le plan scolaire que sur le plan professionnel. 

Le Cadre présente la compétence numérique selon 12 dimensions, dont plusieurs sont intrinsèquement liées à la cybersécurité, notamment : agir en citoyen éthique à l’ère du numérique (dimension 1), développer et mobiliser ses habiletés technologiques (dimension 2), communiquer à l’ère du numérique (dimension 6), produire du contenu avec le numérique (dimension 7) ainsi que développer sa pensée critique envers le numérique (dimension 11) (MEES, 2019).

Alors que le nombre d’interactions numériques progresse, la capacité de traitement de l’information, de stockage de données et de connexion des appareils progresse elle aussi (Secrétariat du Conseil du trésor, 2020). Cela vient de pair avec un enjeu grandissant de protection des données et de cybersécurité (Secrétariat du Conseil du trésor, 2020). Le Secrétariat du Conseil du trésor définit la cybersécurité comme étant la : « Capacité, pour un système en réseau, de se protéger et de résister à des événements issus du cyberespace et susceptibles de porter atteinte à la confidentialité, à l’intégrité et à la disponibilité de l’information qu’il contient. » (2020, p. 2)

Interpellé par l’appel à l’action lancé par le gouvernement – en parfaite adéquation avec sa mission –, COlab était tout indiqué pour prendre part activement à cette transformation. Plus précisément, COlab Innovation sociale et culture numérique est un centre de recherche et d’innovation affilié au Collège d’Alma, au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Il a pour mission d’initier, d’expérimenter et d’accompagner des projets d’appropriation des technologies dans le but d’accroître les capacités et les compétences numériques des personnes, des entreprises et des collectivités. 

La Fabrique numérique

Parmi les nombreux projets mis sur pied et déployés par l’équipe de COlab en vue de développer l’innovation pédagogique, les capacités et les compétences numériques, l’un d’eux s’intitule la Fabrique numérique. Ce projet, qui prend la forme d’une plateforme virtuelle, est basé sur un système de gestion autonome des apprentissages et permet aux enseignants  et enseignantes de favoriser le développement de la compétence numérique de leurs élèves, d’explorer des thématiques connexes ainsi que de bonifier et d’actualiser leur enseignement.

Ce projet permet également au personnel scolaire de développer sa propre compétence numérique et de se familiariser avec les différentes manières d’aborder celle-ci en classe. Les thématiques abordées dans la Fabrique numérique sont : la science des données, la robotisation, l’intelligence artificielle, les arts numériques, la programmation, l’infonuagique et la cybersécurité.

La cybersécurité

La cybersécurité est l’un des enjeux majeurs liés à l’utilisation des technologies (Secrétariat du Conseil du trésor, 2020) justifiant l’intégration de cette thématique au sein de la Fabrique numérique. Grâce à cette dernière, tout enseignant souhaitant développer la compétence numérique de ses élèves, à travers la thématique de la cybersécurité, a accès à du matériel pédagogique gratuit, permettant d’animer deux séances d’enseignement d’une heure. Le matériel comprend un guide d’enseignement faisant état de l’intention et de la formule pédagogiques, des compétences du Programme de formation de l’école québécoise (PFEQ) mises de l’avant lors de l’activité et des consignes relatives aux activités coopératives.

De plus, l’enseignant ou l’enseignante a accès à des questions de réinvestissement du contenu, et ce, peu importe la discipline enseignée, à des capsules vidéo informatives, à des témoignages de figures inspirantes ainsi qu’à des activités coopératives lors desquels les élèves peuvent mettre en pratique et expérimenter les contenus mis de l’avant dans les capsules, afin de mieux les intégrer et de favoriser leur appropriation. 

Quels sont les éléments à protéger afin d’assurer la sécurité de nos données? 

Les capsules informatives – au nombre de deux – contiennent une variété d’informations essentielles afin de favoriser une utilisation saine et sécuritaire de la technologie, notamment des objets connectés. Le terme objets connectés réfère à l’ensemble des objets électroniques permettant la communication et l’échange de données, soit par réseau sans fil, Wi-Fi, Bluetooth ou réseau téléphonique. Les élèves y sont d’abord informés de la nature des données qu’il est primordial de protéger contre les cyberattaques, lesquelles sont également introduites grâce à un résumé de leur historique et leur évolution. Les éléments essentiels à protéger sont nombreux et variés : 

  • Les appareils mobiles;
  • Les messages personnels;
  • L’argent et le temps;
  • Les informations personnelles;
  • La vie intime;
  • L’échange des données; 
  • La charge de batterie de l’appareil. 

Contre quoi et comment faut-il se protéger concrètement? 

Comme l’expose le vulgarisateur scientifique Anthony Juton (2018) dans les capsules informatives, les objets connectés exposent leurs utilisateurs et utilisatrices à deux grands types de risques, soit : le piratage de l’équipement et le détournement des données.  Les objets domestiques connectés au Wi-Fi, les caméras ainsi que les objets n’ayant pas fait leur mise à jour de sécurité sont les plus exposés à ces menaces . Celles-ci peuvent prendre différentes formes. D’une part, le sabotage est le premier type de cyberattaque qu’il est possible d’observer . Concrètement, il peut prendre la forme d’un virus, d’un cheval de Troie, d’une attaque par déni de service1 ou d’un rançongiciel. D’autre part, l’intrusion constitue le second type de cyberattaque. Elle peut prendre la forme d’un ver informatique, d’un logiciel espion ou de l’hameçonnage. 

Bien que l’utilisation d’objets connectés vienne avec son lot de risques, il existe différentes façons de s’en prémunir, notamment en favorisant l’utilisation d’un coupe-feu ou d’un logiciel antivirus, en effectuant les mises à jour de sécurité de ses objets connectés ou une double authentification lors de la connexion aux différentes applications (mot de passe, empreintes digitales, reconnaissance faciale, code de vérification…) (Juton, 2018).

Bien entendu, l’utilisation du mot de passe demeure la façon la plus simple de se protéger contre les cyberattaques. Cependant, afin qu’il soit jugé sécuritaire, un mot de passe doit respecter certains critères. Plus précisément, il doit comporter minimalement 11 caractères, dont des lettres majuscules et minuscules, et au moins un nombre et un caractère spécial. De plus, il est préférable d’utiliser un mot de passe unique pour chaque application et chaque utilisateur (Centre canadien pour la cybersécurité, 2018, 2024). 

En somme, la plateforme intitulée la Fabrique numérique constitue un outil pédagogique fort pertinent afin d’initier le personnel enseignant et les élèves aux bases de la cybersécurité. En effet, le développement de la compétence numérique, dont la cybersécurité est une composante importante, est devenu incontournable afin de favoriser l’inclusion et la participation à la société du 21e siècle. 

Bien que la communauté éducative soit largement touchée par les innovations technologiques et les avancées en matière d’intelligence artificielle, il n’en demeure pas moins que l’ensemble des organisations publiques sont également touchées par cette transition numérique, justifiant l’émergence de plus en plus de métiers directement liés à la sécurisation des systèmes et à la cybersécurité.

  1.  « Le déni de service est une attaque qui rend impossible l’utilisation d’un service, notamment via l’utilisation de botnet, réseaux de robots informatiques (souvent installés sur des systèmes informatiques peu protégés) qui vont ensemble saturer un serveur de requêtes. » (Juton, 2018, p. 2) ↩︎

Références

La thématique de la cybersécurité vous intéresse? Le numéro de l’automne 2024 de la revue de l’École branchée portera sur ce sujet. Réservez votre exemplaire dès maintenant. Pst. Les tarifs augmentent à partir du 1er septembre 2024.

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