La conférence faisait partie d’un bloc intitulé Collaborer pour apprendre : se réseauter dans les différentes disciplines/domaines du Programme de formation de l’école québécoise. Elle était animée par France Boisjoly, conseillère pédagogique au Centre de services scolaire des Sommets (CSSDS) et coordonnatrice pédagogique à l’École en réseau (ÉER). Le document de présentation est disponible en ligne ainsi que l’enregistrement.
L’importance de la collaboration en réseau
L’un des principaux bénéfices mis de l’avant au cours de la conférence est l’opportunité de créer des situations authentiques de communication, tant à l’écrit qu’à l’oral, grâce à la collaboration interclasse. En jumelant plusieurs classes à distance, les élèves sont amenés à partager leurs réflexions, leurs interprétations et à co-construire des idées, ce qui stimule leur pensée critique et renforce leurs compétences langagières. Ce processus permet d’enrichir la compréhension des textes lus et d’approfondir l’appréciation des œuvres littéraires grâce aux échanges entre pairs, tout en développant une intelligence collective au sein des classes participantes.
L’utilisation d’outils d’écriture collaboratifs, comme le Knowledge Forum utilisé par l’École en réseau, favorise également la rétroaction constructive. Les élèves apprennent à travailler ensemble pour améliorer leurs productions écrites tout en développant une culture de collaboration.
Les réseaux littéraires… en réseau!
Le concept de réseaux littéraires a été présenté au cours de la conférence. Celui-ci permet de faire travailler les élèves à partir de regroupements d’œuvres littéraires sur des thématiques communes. Selon les témoignages des enseignantes présentes, cette pratique conduit à une meilleure exploitation des quatre dimensions de la lecture (interprétation, réaction, appréciation et compréhension).
Par exemple, le travail d’appréciation peut être poussé plus loin alors que l’enseignante ou l’enseignant détermine l’ordre dans lequel les ouvrages seront abordés en classe. « Cela devrait être un choix conscient et non aléatoire qui permet de faire évoluer la compréhension de textes chez les élèves. Ils peuvent comparer des œuvres entre elles et chacune devient un socle pour construire les interprétations suivantes », a expliqué l’animatrice.
Les réseaux littéraires peuvent être utilisés par des enseignants dans leur classe. Le fait de partager les interprétations dans un contexte interclasse devient un « élément bonificateur ». Les élèves se nourrissent alors des commentaires provenant des autres classes, ce qui renforce leur compréhension et leur jugement critique, les amener à considérer d’autres points de vue.
Exemples d’activités avec des réseaux littéraires :
- Animaux presque humains (exploitation des albums sans texte en lecture)
- Les BD Aventurosaure (comprendre du nouveau vocabulaire, les temps du récit et aborder des questions éthiques)
- Séquence d’activités La bande à Smikee (discussion autour du concept de héros ou antihéros)
Exemples concrets d’activités collaboratives
Plusieurs exemples d’activités pédagogiques ont été présentés au cours de la conférence. Parmi celles-ci, « Je pratique mon français » est un projet qui a été vécu l’année dernière et qui a réuni des classes de francisation. Les élèves, à travers des activités de lecture et de communications orales, ont échangé virtuellement sur des sujets communs, ce qui leur a permis d’apprendre rapidement le français. Ils se sentaient moins gênés de s’exprimer avec des pairs ayant un niveau de langage similaire au leur. L’activité s’est même conclue par une rencontre en personne pour certaines classes participantes.
Diverses activités de cercles de lecture en réseau ont aussi été mis de l’avant. Par exemple, des œuvres comme Tintin au Tibet ou Les Légendaires sont exploitées dans des débats interclasses, où les élèves discutent de la structure et des personnages, en plus d’échanger sur les thèmes abordés dans les récits. Ces échanges en réseau enrichissent la profondeur des discussions et permettent aux élèves d’aller au-delà de leur première impression de lecture.
Le pouvoir de la rétroaction entre pairs
L’écriture collaborative, quant à elle, est perçue comme une compétence essentielle à développer dans les classes en réseau. Des activités telles que la rédaction d’histoires à relais ou la rédaction collective sont proposées dans certaines activités de la programmation de l’ÉER. « L’écriture collaborative facilite l’entraide et la mise en commun de compétences complémentaires chez les élèves, afin de produire des textes de plus grande qualité. »
D’ailleurs, la rétroaction par les pairs devient un autre aspect clé de la collaboration dans le cadre de projets d’écriture. Les élèves sont amenés à commenter et à améliorer les textes des autres. Cette dynamique permet de développer des habiletés argumentatives, comme l’illustre la séquence d’activités Le Loup-garou du Kamouraska, où les élèves doivent construire un argumentaire collectif à partir d’artefacts historiques.
Des activités de l’ÉER auxquelles vous pourriez vous inscrire avec votre classe :
- Petite sorcière qui permet de travailler les compétences suivantes en français : Lire des textes variés, Écrire des textes variés, Communiquer oralement
- Raconter l’histoire de vos régions en balado (production de contenus en univers social avec des possibilités d’interdisciplinarité)
- Cercle de lecture Capitaine Static
- Cercle de lecture Tintin
À lire en complément sur l’apprentissage du français en réseau :
- Constellations et la création de réseaux de livres
- Vivre les cercles de lecture et les réseaux littéraires avec la BD, pourquoi pas?
- Lire et écrire en réseau : exemple d’une séquence didactique en français au primaire en appui au développement des compétences globales et numériques
- Apprendre le jugement critique à travers la rétroaction par les pairs
Voir ou revoir la conférence
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Badge événementiel
Les personnes participantes peuvent récupérer un badge événementiel pour attester de leur participation à ce 22ᵉ colloque de l’École en Réseau, sur le site du CADRE21.