Le webinaire « L’intelligence artificielle générative (IAG) en éducation », organisé récemment par le CRIFPE, a réuni deux professeurs de l’Université de Montréal, Normand Roy et Bruno Poellhuber. Ensemble, ils ont exploré les avancées récentes de l’IAG et son intégration dans le domaine éducatif, en plus de présenter un projet sur lequel ils travaillent.
Le projet de développement d’un assistant pédagogique intelligent capable de générer des plans de cours en s’appuyant sur des modèles LLM est assez prometteur, selon les deux chercheurs. Cet outil utilise une base de données locale et des documents spécifiques pour proposer des suggestions adaptées aux besoins du personnel enseignant qui en fait l’usage.
Contrairement aux solutions commerciales déjà disponibles, cet assistant est conçu pour respecter la confidentialité des données et répondre aux besoins spécifiques des milieux éducatifs québécois.
« Le principal avantage de cet outil n’est pas la performance, mais bien son utilité. Il n’a pas à être autant ou plus performant que les grands modèles d’IAG déjà disponibles. Il doit répondre aux besoins locaux. En développant nos solutions maison, on développe plus d’autonomie sur l’utilisation de nos données, on nourrit la machine avec nos propres documents et on privilégie la transparence. L’objectif n’est pas d’être meilleur, mais de mieux répondre à nos besoins spécifiques, tout en réduisant les coûts et l’empreinte écologique », a expliqué Bruno Poellhuber au cours du webinaire.
Un collaborateur de plus
Les fonctionnalités incluent l’analyse d’un plan de cours existant, l’élaboration d’un tableau d’alignement pédagogique, qui établit une cohérence entre les objectifs d’apprentissage, les contenus essentiels, les méthodes d’enseignement et les évaluations.
« L’utilisation d’un tel outil amène une autre personne à la table de travail, c’est un collaborateur qui peut nous faire d’autres propositions. L’idée n’est pas de tout prendre tel quel. Il faut avoir une conversation avec lui pour peaufiner les réponses. Puis, quand on est satisfait, on copie dans un document qu’on réorganise et s’approprie réellement », a fait remarquer Normand Roy.
Éventuellement, l’assistant pédagogique pourrait être capable de préparer des études de cas et des guides de discussion, d’élaborer des scripts d’apprentissage actif ou des grilles d’évaluation à échelons descriptifs.
L’outil d’aide à la rédaction et à la modification du plan de cours ne sera pas disponible à grande échelle sous peu. Il est actuellement en phase de test utilisateur. Ceux qui souhaitent se porter volontaires pour participer aux tests peuvent remplir ce formulaire.
Développement de compétences humaines
En conclusion du webinaire, Bruno Poellhuber a mis l’accent sur la nécessité d’une littératie numérique accrue chez les décideurs publics et les gestionnaires. Il appelle à abandonner les politiques défensives face à l’IA pour embrasser son potentiel de manière constructive, tout en restant vigilant quant à son usage.
De son côté, Normand Roy a souligné l’importance pour chaque discipline d’intégrer l’IA dans son enseignement. Il a insisté sur le rôle central des compétences humaines, comme l’esprit critique, l’éthique et les compétences informationnelles, qui doivent être amplifiées par l’IA et non remplacées.
Revoir l’enregistrement du webinaire « L’intelligence artificielle générative (IAG) en éducation », animé par Normand Roy et Bruno Poellhuber.