Par Martine Rioux
Ce projet structurant est le fruit d’une démarche entamée en 2024-2025 par un comité formé de conseillers pédagogiques et de partenaires spécialisés : Marie-Pier Béchard, conseillère pédagogique en intégration du numérique, des conseillers pédagogiques en mathématiques, en sciences et technologie au CSS, d’un conseiller technopédagogue de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), de collègues du Service national du RÉCIT, domaine des mathématiques, des sciences et technologies, ainsi que de l’équipe de l’organisme eSTIMe.
Ensemble, ils ont réfléchi à la manière d’intégrer la programmation sans en faire une charge supplémentaire pour les enseignants et en y trouvant une valeur ajoutée pédagogique réelle.
« L’idée, ce n’est pas d’ajouter un projet de plus, mais de voir comment la programmation peut remplacer une approche plus traditionnelle pour enseigner des notions au programme et ainsi en maximiser la portée et les apprentissages pour les élèves », explique Marie-Pier.
Des activités concrètes, en lien direct avec les contenus disciplinaires
Pour l’année scolaire 2025-2026, les 16 groupe-classes de 1re secondaire des deux écoles secondaires du CSS vivront deux activités de programmation avec la plateforme Scratch, l’une à l’automne et l’autre à l’hiver. L’une portera sur les opérations sur les nombres en lien avec la facturation, l’autre sur dessin géométrique.
Chaque activité sera menée en classe avec le soutien des conseillers pédagogiques et de l’équipe de eSTIMe, qui accompagne les enseignants avant, pendant et après les interventions. Une particularité du modèle proposé est que l’enseignant participe à l’atelier en même temps que ses élèves. Il découvre ainsi les outils tout en se formant, dans une formule de développement professionnel intégré à la classe.
Une démarche évolutive
Le projet ne s’arrête pas à la 1re secondaire. Il est prévu que tous les niveaux jusqu’à la 5ᵉ secondaire soient graduellement initiés à la programmation, avec une montée en complexité des activités. Alors que les plus jeunes utilisent Scratch, des outils comme micro:bit sont déjà envisagés pour les élèves du deuxième cycle, permettant de développer des compétences plus avancées en programmation.
Les enseignants des autres niveaux sont déjà invités à participer à l’ensemble des activités et discussions qui auront lieu cette année, afin de commencer à s’approprier les façons de faire et les concepts informatiques.
Un ancrage aussi au primaire
En parallèle, les élèves du primaire ne se sont pas en reste. L’an dernier, une vingtaine d’enseignants avaient accueilli l’équipe d’eSTIMe dans leur classe pour six ateliers d’une heure chacun. Cette année, environ 30 enseignants feront vivre des ateliers de programmation à leurs élèves, toujours avec le soutien de l’organisme.
Vers une culture de la programmation et de la donnée
Au-delà des activités elles-mêmes, l’équipe souhaite poursuivre la réflexion pédagogique autour de la programmation. Le comité continuera de se rencontrer régulièrement cette année pour dessiner les prochaines étapes, dont une collecte de données pour mieux qualifier et quantifier l’impact des activités sur les élèves et les enseignants.
Pour Marie-Pier, la programmation est un véritable levier pour contextualiser les apprentissages, développer la logique et donner du sens aux contenus. Il s’agit aussi de montrer aux enseignants que le numérique peut être porteur de sens, à condition qu’il soit utilisé avec intention et en cohérence avec les objectifs d’apprentissage.
« J’aurais aimé apprendre la programmation à l’école. C’est un langage qui permet de mieux comprendre le monde qui nous entoure. Beaucoup de choses qu’on utilise au quotidien, comme les portes automatiques, reposent sur des principes de programmation. Nos élèves ont tout à gagner à découvrir ce langage », soutient-elle.






