Le programme d’enseignement intensif de l’anglais au primaire, d’abord généralisé, maintenant optionnel, fait beaucoup réagir. Infobourg a reçu de nombreux communiqués sur le sujet de différentes associations. Nous les rassemblons ici en un seul endroit pour consultation. N’hésitez pas à donner votre propre opinion à l’aide du module de commentaire à la fin de la page. Vous pouvez également nous transmettre vos communiqués par courriel à info@ecolebranchee.com
Les communiqués sont présentés en ordre de publication, le plus récent en haut.
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Enseignement de l’anglais intensif, langue seconde : Les directions d’établissement scolaire félicitent la ministre Malavoy d’assouplir les mesures
MONTRÉAL, le 8 mars 2013 /CNW Telbec/ – La présidente de l’AQPDE, Mme Danielle Boucher, estime que la ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec, Mme Marie Malavoy, a pris une excellente décision de lever l’exigence, pour toutes les écoles primaires francophones du Québec, d’offrir en sixième année l’enseignement intensif de l’anglais, langue seconde, d’ici 2015-2016.
«Malgré l’importance de l’apprentissage d’une langue seconde, le choix des projets pédagogiques doit émaner du conseil d’établissement de chaque école du Québec, et ce, comme le stipule la Loi sur l’instruction publique, indique Mme Danielle Boucher. Les directions d’établissement demandent depuis le début de la souplesse dans l’implantation de ce projet en réitérant l’importance qu’elle se fasse en tenant compte de chaque milieu.»
À cet effet, la position de l’AQPDE rejoint les propos du président de la Fédération des comités de parents du Québec, M. Gaston Rioux.
«De plus, l’idée de confier à l’ÉNAP le mandat de réaliser un bilan de la situation dans ce dossier nous apparaît des plus pertinents. Nous attendrons le bilan fourni par cette institution avec impatience», de conclure Mme Boucher.
À propos de l’AQPDE
L’AQPDE regroupe 430 directions d’établissement scolaire et de centre de formation professionnelle et d’éducation des adultes sur le territoire des commissions scolaires des Appalaches, Beauce-Etchemin, Capitale, Charlevoix, Côte-du-Sud, Découvreurs, Kamouraska-Rivière-du-Loup, Navigateurs, Portneuf et Premières-Seigneuries.
SOURCE : ASSOCIATION QUEBECOISE DU PERSONNEL DE DIRECTION DES ECOLES (AQPDE)
Enseignement de l’anglais, langue seconde dans les écoles du Québec – Les parents satisfaits de l’annonce et souhaitent la poursuite de l’implantation
QUÉBEC, le 7 mars 2013 /CNW Telbec/ – La Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ) se montre satisfaite de l’annonce faite ce matin par la ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Mme Marie Malavoy, à propos de l’enseignement intensif de l’anglais. En effet, les mesures d’assouplissement annoncées respectent l’essentiel des demandes formulées par les parents qui souhaitent une implantation harmonieuse du programme et respectueuse des besoins et des réalités des milieux.
Le président de la FCPQ, M. Gaston Rioux, rappelle que « les parents ont eux-mêmes fait valoir l’importance de respecter le rythme de chacun des milieux. En ce sens, que le gouvernement lève l’exigence, pour toutes les écoles primaires francophones du Québec, d’offrir en 6e année l’enseignement intensif de l’anglais d’ici 2015-2016 est cohérent. »
« Toutefois, poursuit M. Rioux, pour nous, il est clair que cette mesure ne doit pas signifier que l’on met un frein au programme. Les parents souhaitent très largement que leur enfant puisse profiter de l’enseignement intensif de l’anglais en 6e année. Ils le disent depuis de nombreuses années. Les études démontrent tout l’intérêt de l’apprentissage intensif de l’anglais afin d’en faciliter la maîtrise. Il n’est donc pas question pour nous de reléguer ce programme aux oubliettes. Au contraire, nous comprenons la volonté de la ministre de poursuivre le travail déjà accompli, elle qui promet même que des guides seront disponibles pour faciliter l’implantation. Nous sommes clairement dans la continuité. »
Le conseil d’établissement (CÉ) est déjà, conformément à la loi, au coeur même du processus devant mener à l’implantation de tout nouveau programme. Aussi, que la ministre réaffirme le rôle prépondérant du CÉ « envoie le bon message : c’est le milieu qui décide, à la lumière de ses propres besoins, c’est le milieu qui choisit le modèle qui lui convient le mieux et qui établit l’échéancier nécessaire à l’implantation de l’anglais intensif. C’est, selon nous, le seul moyen d’assurer le succès de la démarche », ajoute M. Rioux.
Bilan d’implantation
La FCPQ accueille favorablement l’idée de confier à l’École nationale d’administration publique (ENAP) le mandat de réaliser un bilan. « Nous avions demandé qu’un bilan national d’implantation soit prévu et le gouvernement nous avait assuré qu’il en serait ainsi, souligne le président de la FCPQ. Nous voyons d’un bon oeil l’annonce qui a été faite, incluant l’idée d’évaluer la pertinence de maintenir l’enseignement de la langue seconde en 1re et 2e année du primaire. Nous lirons ce rapport avec grand intérêt. »
Profil de la FCPQ
Depuis plus de trente-cinq ans, la FCPQ regroupe les comités de parents des commissions scolaires du Québec et soutient les parents bénévoles soucieux de la participation parentale au sein des écoles publiques primaires et secondaires.
SOURCE : Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ)
Enseignement intensif de l’anglais et défense de la langue française – Le gouvernement manque de cohérence
MONTRÉAL, le 7 mars 2013 /CNW Telbec/ – Malgré l’annonce de l’abandon par la ministre de l’Éducation, Marie Malavoy, de l’obligation de généraliser l’enseignement intensif de l’anglais en 6e année d’ici 2015-2016, la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) exprime sa profonde insatisfaction à l’égard de la décision de la ministre qui, dans les faits, maintient et va soutenir l’implantation de ces projets.
« La ministre Malavoy tient un double discours en affirmant abandonner le projet du gouvernement précédent, mais en poursuivant le même objectif et en offrant toutes les ressources et l’aide de son ministère aux écoles qui, par le biais de leurs conseils d’établissement, feront le choix d’implanter l’anglais intensif en 6e année du primaire. De plus, même si la ministre affirme vouloir s’assurer que les élèves maîtrisent bien le français, elle n’aura aucun pouvoir d’intervention auprès des conseils d’établissement, que ce soit en amont pour empêcher ces projets de voir le jour dans les milieux où l’apprentissage du français pose problème ou en aval dans ceux où on constaterait des reculs dans l’apprentissage du français », précise le président de la FAE, Pierre St-Germain.
La FAE signale certaines incohérences dans le plan gouvernemental. La ministre va engager des ressources pour soutenir une mesure douteuse, avant même que le rapport de l’École nationale d’administration publique (ÉNAP) sur l’état des lieux de l’apprentissage de l’anglais soit achevé. Une saine prudence aurait dû amener la ministre à faire preuve de patience et de retenue quand on sait que les études sur lesquelles s’est appuyé l’ancien gouvernement sont loin d’être aussi convaincantes que l’affirme le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) et les groupes faisant la promotion de l’anglais. Ensuite, au moment où le gouvernement souhaite, par le dépôt de son projet de loi no 14, renforcer le respect du français comme langue de travail, il maintient la perception que la connaissance de l’anglais demeure essentielle pour répondre, entre autres, aux prétendues exigences du marché du travail. Dans les circonstances, la FAE se serait à tout le moins attendue, de la part de ce gouvernement, à une position plus claire sur la question et franchement plus articulée sur la place que doit occuper l’enseignement du français à l’école. À cet égard, la FAE aurait souhaité un engagement clair et ferme envers l’amélioration des programmes d’enseignement du français et le rehaussement des niveaux de maîtrise de la langue française des élèves québécois et des nouveaux arrivants.
« Il ne fait pas de doute dans notre esprit que Mme Malavoy n’a pas bien évalué l’impact de cette mesure sur les élèves en difficulté, sur l’apprentissage du français ni sur l’enseignement des autres matières, l’organisation scolaire, la situation particulière de la région montréalaise où l’accent doit être mis sur la francisation des élèves provenant de nombreuses communautés culturelles ou encore sur le respect du choix des parents qui ne veulent pas la mise sur pied de ce programme dans l’établissement scolaire fréquenté par leur enfant », de poursuivre M. St-Germain.
Pour la FAE, le rôle d’exemplarité en matière linguistique qu’il voulait se donner est abandonné par le gouvernement Marois par une mesure qui laisse croire qu’on met de côté le projet d’intensification de l’enseignement de l’anglais, mais qui dans les faits, le maintient de manière déguisée. Cette situation est d’autant plus ironique que cette course au bilinguisme que poursuit le gouvernement du Parti québécois est largement financée par le ministère du Patrimoine canadien!
La FAE regroupe neuf syndicats de l’enseignement qui représentent quelque 30 000 enseignantes et enseignants (le tiers du personnel enseignant au Québec) du préscolaire, du primaire, du secondaire, du milieu carcéral, de la formation professionnelle et de l’éducation des adultes ainsi que le personnel scolaire des écoles Peter Hall et du Centre académique Fournier.
SOURCE : Fédération autonome de l’enseignement (FAE)
L’anglais intensif pour les jeunes en difficultés
MONTRÉAL, le 7 mars 2013 /CNW Telbec/ – L’Association québécoise des troubles d’apprentissage (AQETA) réitère son appui au programme intensif d’anglais au primaire et continue de prôner un modèle accessible à tous et non élitiste, même s’il revient désormais à chaque école par son conseil d’établissement, de décider de son implantation.
Les conditions gagnantes pour les élèves en difficultés
Consultée par le Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MÉLS) au moment des travaux préliminaires à l’annonce de l’implantation intégrale du programme en 2012, l’AQETA a soulevé la nécessité que les obligations du système de l’éducation à l’égard des élèves qui ont des besoins particuliers soient maintenues dans la classe d’anglais. Précisément, que le plan d’intervention qui indique les adaptations permises suive l’élève, que les enseignants incluant ceux d’anglais, seront en mesure de l’appliquer donc seront adéquatement formés, que le soutien soit évidemment en place, et ce, tout au long de l’année. « Il faut se rappeler que les parents sont très favorables à un tel programme, même ceux dont les enfants ont des difficultés d’apprentissage. Les expériences indiquent clairement qu’il n’y a pas plus d’échecs pour eux avec cette formule. Ni en classe d’anglais ni dans la portion académique lorsque les conditions sont présentes », explique Jean-Louis Tousignant, président du conseil d’administration de l’AQETA.
Accès au programme et équité
Reste maintenant l’accès au programme dans la formule du libre choix annoncée par la ministre de l’Éducation. L’AQETA réitère son appui au programme tant que les écoles qui le mettront en place le permettent à tous, comme cela se fait dans bon nombre d’écoles en ce moment. « Il n’est pas souhaitable dans notre société québécoise actuelle que la formule devienne élitiste. Freiner l’accès aux élèves en difficulté par des mesures de sélection revient à créer deux classes d’élèves. Ce serait une atteinte à l’accès à l’éducation. Il s’agit d’une question d’équité. Tous les élèves doivent y être admis. Nous allons y veiller », prévient monsieur Tousignant.
À propos de l’AQETA
L’AQETA exerce son leadership en matière de troubles d’apprentissage afin d’assurer l’égalité des chances des personnes qui ont un trouble d’apprentissage, de leur permettre de développer pleinement leur potentiel et de contribuer positivement à la société.
SOURCE : Association québécoise des troubles d’apprentissage
Enseignement de l’anglais intensif au primaire – La FSE (CSQ) demande un frein immédiat au développement de tout nouveau projet
QUÉBEC, le 1er mars 2013 /CNW Telbec/ – Forte de l’appui unanime des syndicats qu’elle représente, la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) demande à la ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Mme Marie Malavoy, de freiner immédiatement l’implantation de l’anglais intensif en 6e année ainsi que tout projet de développement en anglais, tant et aussi longtemps que son Ministère n’aura pas procédé à une analyse rigoureuse de l’ensemble de la question de l’enseignement de l’anglais dans les écoles. Une fois cette analyse effectuée, les décisions responsables pour la réussite des élèves pourront être prises, dans le respect des diverses réalités des milieux.
Pour Manon Bernard, présidente de la FSE, « l’absence d’orientations claires à ce sujet depuis le changement de gouvernement a créé d’importants conflits dans certaines écoles et contribué à un climat malsain d’incertitude dans plusieurs milieux ». Le frein que la FSE attendait, parce que promis durant la campagne électorale et réitéré par la ministre en tout début de mandat, ne s’est pas concrétisé, malgré des demandes répétées depuis l’automne. Ainsi, en l’absence de toutes nouvelles consignes formelles, le projet d’implantation de l’anglais intensif mis de l’avant par le gouvernement libéral s’est tout simplement poursuivi comme prévu pour 2013-2014 dans plusieurs régions, et plus particulièrement dans la grande région de Québec, suivant la volonté ferme et affichée de commissions scolaires, de directions d’établissement ou de conseils d’établissement.
Un nouvel objectif ambitieux
Malgré le fait que le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) s’apprêterait à laisser s’implanter librement les projets d’anglais intensif au primaire comme au secondaire, il prévoirait également introduire un objectif national encore plus ambitieux visant que les élèves puissent s’exprimer en anglais avec aisance et spontanéité au sortir de la 5e secondaire, nécessitant dans les faits l’ajout d’heures d’enseignement de l’anglais et créant une nouvelle obligation de résultat pour chacune des écoles, sans que l’on ait procédé aux analyses requises.
La FSE dénonce ces nouvelles cibles nationale et locales qui auront un impact sur le curriculum et rajouteront une pression indue sur le personnel enseignant et sur l’organisation scolaire.
Une pression inacceptable sur les enseignantes et enseignants
La Loi sur l’instruction publique (LIP) prévoit que, dans le cadre de la mise en place de projets particuliers comme ceux de l’enseignement de l’anglais intensif, la proposition approuvée par le conseil d’établissement doit être élaborée avec la participation de l’équipe des enseignantes et enseignants. Le conseil d’établissement ne peut proposer lui-même un projet.
Il appert que cette exigence légale ne correspond pas à ce qui se passe dans certains milieux où les conseils d’établissement, les directions d’établissement et même certaines commissions scolaires élaborent ouvertement des projets et exercent une pression indue sur les enseignantes et enseignants qui siègent au conseil d’établissement, faisant parfois carrément fi de leur opinion ou de celle de leurs collègues, et causant des déchirements qui pourraient perdurer.
« La FSE dénonce cette pression inacceptable et demande au MELS de faire respecter les paramètres de la LIP de sorte que, à tous les paliers prévus, la voix des enseignantes et enseignants soit entendue et prise en compte », a ajouté Mme Bernard.
Un plaidoyer pour les matières de base et pour les élèves en difficulté
Il va de soi que la priorisation des projets d’enseignement de l’anglais, qu’il soit intensif ou enrichi, se fait en retranchant des heures d’enseignement dans les autres matières, c’est-à-dire le français, les mathématiques, les sciences et technologies, l’univers social ou les arts.
« Si nous souscrivons à l’idée d’améliorer l’enseignement de l’anglais, langue seconde à l’école, nous sommes en profond désaccord avec l’idée de fragiliser davantage, chez plusieurs élèves, l’apprentissage de l’ensemble des matières prévues au curriculum dans une perspective de développement global. Quand une école va de l’avant avec un projet d’anglais intensif et qu’elle coupe 369 heures d’enseignement dans les autres matières au cours d’une année, sans réduire officiellement les exigences du programme, qui favorise-t-on vraiment ? Quel message envoie-t-on ? Pourquoi avoir un programme national si personne n’est tenu de le respecter ? », s’est questionnée Mme Josée Scalabrini, 1re vice-présidente de la FSE.
Un changement de cap nécessaire
Pour la FSE, la ministre Malavoy doit changer de cap, respecter les engagements de son parti et mettre un véritable frein au développement des projets d’enseignement de l’anglais intensif. « En février 2012, parce que nous n’avions aucune réponse du MELS à toutes les questions que nous posions, nous nous sommes retirés du Comité de suivi sur l’anglais intensif. À ce jour, nous n’avons toujours aucune réponse à ces problématiques. La FSE réclame donc l’arrêt du développement de tout nouveau projet d’enseignement de l’anglais tant et aussi longtemps que l’évaluation de l’ensemble de la situation ne sera pas faite. Nous devons procéder par étape, en toute logique, en prenant le temps de faire les choses correctement », a conclu Mme Bernard.
Les questions soulevées par la FSE concernent notamment la pénurie du personnel enseignant d’anglais, langue seconde, l’impact sur les titulaires de 6e année, les conséquences sur les élèves en difficulté, l’impact des projets d’anglais sur le régime pédagogique pour l’enseignement des autres matières, l’analyse des différents modèles d’enseignement de l’anglais intensif ou enrichi et le bilan de l’enseignement de l’anglais en 1re et 2e années du primaire.
La FSE se montre pleinement disposée à collaborer avec le MELS pour la suite des travaux liés à l’enseignement de l’anglais, comme elle le fait pour l’ensemble des dossiers qui concernent le personnel enseignant.
Profil
La FSE représente plus de 60 000 enseignantes et enseignants à tous les secteurs d’enseignement, tant au préscolaire, au primaire et au secondaire qu’à la formation professionnelle et à l’éducation des adultes.
SOURCE : FEDERATION DES SYNDICATS DE L’ENSEIGNEMENT (CSQ)
Impératif français – Réaction au projet du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec d’autoriser l’enseignement intensif en anglais en sixième année dès l’an prochain (2013-2014)
Impératif français se prononce contre cette mesure suicidaire
GATINEAU, QC, le 11 févr. 2013 /CNW Telbec/ – Impératif français tient à clamer haut et fort toute son indignation à l’endroit de la décision de la ministre Marie Malavoy, responsable de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec, d’autoriser l’enseignement intensif de l’anglais en sixième année du primaire.
Impératif français se dit étonné de voir combien le ministère responsable d’enclencher la quête du savoir auprès des plus jeunes d’entre nous est incapable de bâtir ses actions sur des prémisses scientifiques un tant soit peu crédibles. En effet, la situation du bilinguisme à Montréal favorise déjà à tel point l’anglais qu’on voit mal comment une telle mesure peut avoir le moindrement un effet positif sur la situation précaire du français à Montréal et dans tout le Québec.
Les données des recensements de 2006 et de 2011 sont pourtant on ne peut plus claires : le bilinguisme des Québécois francophones est de loin supérieur à celui des Canadiens anglais des autres provinces – mais personne ne parle pour autant de manque d’ouverture chez nos compatriotes unilingues anglais. Le bilinguisme des Québécois francophones est tout aussi prononcé lorsqu’on le compare aux autres nations européennes. Notre contexte continental appelle pourtant à bien plus de prudence en matière d’apprentissage institutionnalisé de l’anglais. Enfin, le recensement de 2011 nous apprend que, chez les adultes québécois, le bilinguisme des francophones vient de dépasser celui des anglophones sur l’île de Montréal.
Dans le monde du travail, l’anglais prédomine toujours au Québec en 2011. Avec ce genre de mesures, l’État lance le message qu’il a lancé l’éponge. Après les libéraux, les péquistes reprennent le même message voulant que l’État québécois ne soit pas là pour s’assurer que tous les francophones puissent travailler et vivre dans leur langue, posséder leur économie, encadrer les entreprises étrangères sur son sol, s’assurer que les Anglo-québécois soient capables de travailler en français, et s’assurer une sélection de candidats à l’immigration favorable à une intégration réussie à la majorité francophone. Après tant d’années de luttes pour redonner une place normale au français, faut-il comprendre que les francophones n’ont pas acquis davantage d’influence auprès du gouvernement – actuel, en particulier – qu’un simple groupe de pression, fût-il anglophone?
Impératif français soutient avec force qu’il n’y a absolument aucune nécessité pour que soit implanté en 6e primaire l’enseignement intensif en anglais. Même minoritaire, le gouvernement actuel pouvait parfaitement annuler ce projet. Aujourd’hui, le premier appui de la ministre Malavoy est le Parti libéral du Québec qui avait lui-même mis en place la mesure.
En fin de compte, la seule utilité de cette mesure est de rendre les Québécois capables de travailler et de vivre en anglais au lieu d’engager le gouvernement sur la voie de l’inévitable combat pour la langue française en Amérique. Or, pour Impératif français, ce combat pour le français, qui est aussi celui de la diversité des langues et des cultures, est le combat primordial de tous les Québécois.
SOURCE : IMPERATIF FRANCAIS