Lors de la première journée de la réunion nationale du RÉCIT, la conseillère pédagogique Suzanne Harvey a présenté Mission possible en TIC. Ce projet, réalisé dans une école de la commission scolaire des Chênes, propose aux enseignants du préscolaire et du primaire, une centaine de projets intégrant les nouvelles technologies.
« J’utiliserai la technologie en classe lorsque je la maîtriserai mieux que mes élèves. » Voilà une citation tirée d’une vidéo de Sébastien Stasse qu’utilise Mme Harvey comme déclencheur dans ses formations auprès des enseignants.
C’est qu’il y a tellement de contenus sur le site Mission possible en TIC que plusieurs enseignants peuvent se sentir déroutés. « Je présente cette vidéo pour dédramatiser. Notre banque contient 112 activités, pour la plupart expérimentées, que les enseignants peuvent vivre telles quelles ou adapter », précise la conseillère pédagogique.
À l’origine de cet ambitieux projet se trouve Julie Aubé, une enseignante au primaire. Son but? Motiver les enseignants qu’elle côtoie à varier leurs approches pédagogiques et les inviter à faire « autre chose que du Publisher et des jeux pendant la période au laboratoire ». Pour ce faire, un continuum d’activités thématiques a été conçu, permettant aux élèves d’explorer plusieurs logiciels. En tant qu’agents secrets, les élèves du préscolaire et du primaire sont invités à réaliser deux missions thématiques chaque mois. Tout au long de l’année scolaire, ils cumulent les étampes dans leur carnet de mission.
Quand le projet le projet a été présenté aux responsables TIC des écoles de la CSDC, en mai 2010, l’engouement a été immédiat. Ceux-ci ont même demandé à ce qu’il soit finalisé pour la rentrée scolaire suivante. Comme quoi une banque d’activités clé en main, bien montées et échelonnées sur toute l’année, répond à un réel besoin pour plusieurs enseignants. « Ça sécurise d’avoir tous les outils qu’il faut. À la suite d’une première année d’expérimentation, les commentaires sont positifs et nous travaillons maintenant à enrichir nos activités d’exemples de productions d’élèves », explique Suzanne Harvey.
En consultant le sommaire des missions de l’an un et de l’an deux, on est surpris par la variété d’activités proposées pour l’ensemble des sept années du préscolaire et du primaire. D’une durée d’environ une heure, elles peuvent être animées en laboratoire ou en ateliers dans les classes. En plus de s’arrimer à différentes disciplines, elles sont graduées, tant pour les élèves que pour les enseignants. Ainsi, elles permettent aux enfants de progresser tout au long de leur parcours scolaire et de développer leurs habiletés quant à l’utilisation de différents logiciels, tant libres que commerciaux. Elles visent aussi à développer l’autonomie des enseignants et à les rendre plus habiles à intégrer les nouvelles technologies dans leur enseignement.
Au fil des mois et des thématiques populaires, les élèves cheminent. Si bien que les conceptrices de ce continuum d’activités ont arrêté leur planification en mai. Au mois de juin, ce sont les élèves qui conçoivent leur propre mission sur le thème de l’été. « Ils choisissent leur projet et leur logiciel et présentent leur réalisation lors d’une kermesse. L’an dernier, les élèves du préscolaire ont donné une prestation remarquable », précise Mme Harvey.
« Et si vos élèves devenaient des leaders technologiques et que vous restiez le leader pédagogique? » Cette autre citation tirée de la vidéo Et si…, illustre bien le rôle pédagogique des enseignants en intégration des nouvelles technologies. Avec le projet Mission possible en TIC, la conseillère pédagogique soutient que les enseignants avancent pas à pas et osent varier leur enseignement. Certains ont certes besoin d’être accompagnés par un répondant TIC, mais elle remarque qu’on se soucie de moins en moins de l’aspect technique. « Enfin notre rôle de conseiller est davantage pédagogique! »
Par Julie Beaupré
Conseillère pédagogique TIC et animatrice RÉCIT à la commission scolaire des Affluents