par Marisol Houle, Fondation des maladies mentales
Depuis la rentrée scolaire, 10 animateurs du programme Solidaires pour la vie (SPLV) de la Fondation des maladies mentales sillonnent le Québec à la rencontre de classes du secondaire. Ils parlent notamment de dépression afin de prévenir le suicide chez les jeunes, tout en démystifiant la maladie mentale.
« On aime dire qu’on est comme des rock stars, on a la chance de se promener partout au Québec, mais on mange de la bouffe de cafétéria pis on dort dans des motels. »
Depuis la rentrée scolaire en septembre, Maxime Caron, tout comme neuf autres animateurs du programme Solidaires pour la vie (SPLV) de la Fondation des maladies mentales, sillonne le territoire du Québec pour parler aux jeunes. Leurs objectifs : parler de la dépression dans les salles de classe au secondaire afin de prévenir le suicide chez les jeunes tout en démystifiant la maladie mentale et tenter de réduire les tabous entourant celle-ci.
Le programme Solidaires pour la vie de la Fondation des maladies mentales a vu le jour en 1998 suite à une terrible tragédie : cinq adolescents se sont suicidés dans la région de l’Estrie, entre novembre 1996 et mars 1997. Selon l’enquête du coroner, le seul lien qui existait entre ces jeunes était qu’ils souffraient tous d’une dépression non diagnostiquée qui a mené à leur acte suicidaire. À la suite de cet événement et en accord avec sa mission de prévention, la Fondation a décidé d’agir et de faire connaître à la population le lien entre le suicide et la maladie mentale afin de sensibiliser les jeunes et les adultes de leur entourage à la dépression et de travailler en amont de la problématique du suicide chez les jeunes.
Solidaires pour la vie est un programme de sensibilisation qui vise, d’une part, à apprendre aux adolescents de 14 ans et plus, aux parents, aux enseignants et aux professionnels de la santé à reconnaître les signes et les symptômes de la dépression et, d’autre part, à amener ces individus à référer une personne en détresse aux ressources compétentes dans le but de tenter de résoudre en amont la problématique du suicide et du décrochage scolaire. Depuis sa mise sur pied, le programme a permis de rencontrer près de 870 000 jeunes.
Le programme bilingue est offert gratuitement dans les établissements scolaires par une équipe de jeunes animateurs dynamiques Les animations de 50 à 75 minutes proposent diverses notions théoriques sur les maladies mentales, des mises en situation, des outils de dépistage, des conseils ainsi que des ressources.
Lors de chaque visite en milieu scolaire, les animateurs de Solidaires pour la vie travaillent en amont de la problématique du suicide, puisqu’il est prouvé qu’un dépistage précoce de la dépression permet de réduire les conséquences néfastes. Selon le Réseau québécois de recherche sur le suicide, le programme et les animations de Maxime et de ses collègues sont reconnus comme ayant contribué à la réduction de 65 % du taux de suicide chez les jeunes au Québec au cours de la dernière décennie.
Demain, une entrevue avec l’animateur Maxime Caron permettra de voir concrètement comment se passent ces ateliers et quelles sont leurs retombées possibles.