La technologie est maintenant omniprésente, mais les salles de classe ont très peu changé. C’est le constat d’Éric Sanchez, de l’Institut français de l’enseignement, qui a donné une conférence sur les défis et opportunités de l’ère numérique pour les enseignants dans le cadre des Universités Vivaldi, récemment, en France.
Montrant une photo d’une classe de géographie dans un avion en 1928, M. Sanchez a fait remarquer que si l’idée d’étudier cette matière du haut des airs peut sembler intéressante, la salle est disposée sensiblement de la même manière que sur terre et que les contraintes étaient nombreuses. « Actuellement, des enseignants qui veulent intégrer la technologie dans leur classe vivent un peu la même chose. Les locaux ne sont pas adaptés et il y a plein de contraintes techniques, l’environnement est hostile », mentionne-t-il. De plus, il relève la difficulté de former les étudiants alors qu’on ignore les compétences qui leur seront encore utiles dans 30, 40 ou 50 ans. Il ajoute que la technologie facilite la tricherie et permet aussi aux étudiants de passer des commentaires négatifs, voire insultants, sur Twitter pendant un cours par exemple.
Selon lui, il faut toutefois prendre en compte la culture numérique des étudiants. Malgré ses aspects négatifs, la technologie offre aussi de grandes possibilités, ne serait-ce que par la quantité d’information et d’outils disponibles. « Grâce à la technologie, les murs de la classe deviennent plus transparents, il y a une ouverture vers l’extérieur », note-t-il en soulignant l’intérêt de la vidéoconférence.
La possibilité de créer des communautés d’apprentissage est aussi une opportunité à saisir, selon lui. L’écriture collaborative, par exemple, est grandement facilitée. « Se mettre à vingt pour écrire un texte en même temps sur une feuille de papier, c’est impossible. Sur l’ordinateur, c’est simple », illustre M. Sanchez.
La technologie permet aussi aux étudiants de suivre des cours à distance, ce qui augmente la concurrence entre les institutions d’enseignements, mais constitue un atout pour les étudiants. La philosophie de la classe inversée est aussi grandement facilitée.
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