Les adolescents sont de plus en plus branchés et cela représente un risque majeur quant à la pratique de jeu de hasard et d’argent en ligne, estiment des chercheurs de l’Université de Sherbrooke.
Des études ont démontré que plus les jeunes ont l’opportunité de s’adonner à des jeux de hasard et d’argent, plus ils jouent. Selon les données recueillies dans cette dernière recherche, les jeunes qui jouent au casino ou à la loterie en ligne ont découvert leurs sites de prédilections principalement à partir d’outils de recherche sur Internet, de références de la part de leurs amis et grâce à des publicités sur les réseaux sociaux (notamment Facebook) ou des textos publicitaires reçus sur leur téléphone cellulaire.
Cela dit, les chercheurs ne nient pas l’intérêt de la technologie, bien au contraire. « Si la proximité entre les environnements de jeux électroniques relativement interactifs et les caractéristiques graphiques et ergonomiques des casinos et des salles de poker en ligne peut favoriser l’augmentation de fréquentation de ces derniers chez les adolescents, la reproduction d’environnements numériques leur étant familiers et faisant appel aux compétences cognitives et motrices construites en contexte ludique peut aussi présenter un potentiel pédagogique important. C’est du moins le constat effectué par les chercheurs et pédagogues ayant travaillé sur le recours aux serious games pour soutenir l’intervention favorisant la réussite éducative dans plusieurs pays industrialisés », écrivent-ils.
La première année, la recherche a été effectuée dans trois écoles en milieu défavorisé. Pour la seconde, quatre établissements à statut économique variable se sont ajoutés. Les chercheurs ont proposé aux jeunes des situations d’apprentissage et d’évaluation réunissant les caractéristiques suivantes : des défis à relever, le recours à un simulateur informatique, le travail en équipe et la discussion autour de situations réelles de jeu. Les résultats suggèrent que l’enseignement des probabilités au secondaire aiderait à tenir les jeunes à l’écart du jeu. Mais attention, cet enseignement doit « avoir recours à des contextes authentiques fondés sur la réflexion quant aux pratiques de jeux de hasard et d’argent des jeunes » ou à celles qu’ils peuvent observer dans leur environnement. Actuellement, l’enseignement des probabilités par les enseignants de mathématiques au secondaire aurait peu d’effet sur les pratiques quotidiennes des jeunes, selon eux. Leur manque de formation amènerait les enseignants à adopter une approche trop théorique.
Programmes de prévention inefficaces
Par ailleurs, le document est très critique par rapport aux programmes de prévention des problèmes de jeux dans les écoles. « Ces initiatives se traduisent généralement par des interventions de courte durée centrées sur la diffusion d’information sur le modèle des programmes de nature comportementale. Elles portent essentiellement sur le recours aux loteries vidéo ou aux jeux de table et, depuis peu, sur les pratiques de poker et de jeu en ligne. Ces programmes ont peu d’effets à long terme tant sur le plan de la rétention des connaissances que sur les conduites de jeu réelles des jeunes. »
À lire aussi :
Les jeux en classe, c’est du sérieux!
Les «jeux sérieux» pris… au sérieux!
Les médias sociaux populaires chez les enfants… et leurs parents!