La genèse de ce projet remonte à un constat simple : équiper chaque école d’un laboratoire créatif est irréaliste. « L’achat et l’entretien de machines spécialisées comme la découpeuse vinyle ou la presse à chaud représentent des coûts élevés, sans compter les ressources humaines pour les faire fonctionner. Plutôt que de multiplier les équipements, pourquoi ne pas créer des ponts avec des organismes qui les possèdent déjà dans nos quartiers? », fait valoir Guillaume Bilodeau, conseiller pédagogique en intégration des TIC au Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM).
Se former et collaborer avec les bibliothèques municipales
C’est ainsi qu’est née l’idée de collaborer avec les bibliothèques municipales, à commencer par la Grande bibliothèque de Montréal et Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ). Guillaume a d’abord choisi de se former lui-même à l’utilisation de certains outils numériques. C’est ainsi qu’il a suivi une formation offerte par Mathieu Laporte du Square, le laboratoire de BAnQ, en lien avec le logiciel de dessin vectoriel Inkscape et l’utilisation d’une découpe laser.
Pour exercer ses nouvelles compétences, il a ensuite lui-même donné la même formation, sous la supervision de M. Laporte, à des élèves de l’école Marie-Favery. La collaboration et les visites à BAnQ avec des élèves se poursuivent sur une base régulière.
Par contre, ce ne sont pas toutes les écoles qui sont à proximité de BAnQ. Guillaume a donc approché, avec sa collègue Brigitte Boiteau, bibliothécaire au CSSDM. Ils ont ensuite contacté Geneviève Lamarche, la responsable du laboratoire créatif de la bibliothèque St-Henri, La Fabricathèque. Celle-ci s’est montrée ouverte à une collaboration avec une école.
Le choix a été facile, puisque les élèves de l’école St-Zotique, située à proximité, visitent régulièrement la bibliothèque pour y emprunter des livres. Cependant, ils n’avaient jamais utilisé la Fabricathèque. C’est finalement Marie-Claude Côté, enseignante de 6e année, qui a accepté de faire vivre un projet de création numérique à ses élèves : créer des chandails souvenirs de leur passage au primaire.
Un projet concret pour les élèves
Le projet s’est articulé en trois temps. En classe, les élèves ont d’abord découvert les bases du dessin vectoriel avec le logiciel Inkscape. Ils ont ensuite vécu les étapes d’un processus créatif collectif. À partir d’une carte conceptuelle, ils ont créé un logo évoquant leur passage au primaire, mêlant symboles personnels et références à leur parcours scolaire.

Puis, lors d’une première visite à la bibliothèque, les élèves se sont initiés à l’utilisation de la découpe vinyle et de la presse à chaud. Finalement, lors d’une dernière visite, guidés par l’équipe de la Fabricathèque, ils ont, chacun leur tour, apposé leur logo sur leur chandail, devenant ainsi concepteurs et fabricants de leur propre souvenir de fin d’année.









Cette première expérience ne devrait pas être unique. Déjà, Guillaume Bilodeau prévoit une suite pour l’an prochain avec la même enseignante et peut-être avec d’autres. L’objectif est clair : offrir aux élèves des occasions concrètes de développer des compétences numériques et créatives, tout en valorisant les ressources du milieu.

Des conditions gagnantes :
- Une collaboration avec des organismes existants,
- La possibilité de se former,
- La proximité géographique,
- L’expertise des équipes en place,
- L’accessibilité de l’équipement.