« L’IA est comme un nouveau collègue de travail, avec les émotions en moins. Vous pouvez lui demander de revoir ce qu’elle vous propose des dizaines de fois sans qu’elle s’en offusque », a souligné Carl Parent. Il voulait ainsi rappeler aux personnes présentes qu’il ne faut jamais hésiter à faire reformuler ou raffiner les résultats obtenus après une requête. « Il ne faut jamais se contenter de la première réponse. Il faut plutôt s’en servir comme levier pour aller plus loin. »
« À force d’utiliser l’IAG, on développe notre manière de le questionner selon notre personnalité. Il s’agit d’apprendre à préciser ce qu’on veut vraiment, à poser les bonnes questions pour bien le guider. Pour exploiter tout son potentiel, il est essentiel de savoir poser les bonnes questions », a ajouté l’enseignant.
C’est ainsi que la conférence a exploré des méthodes pour maximiser les requêtes faites aux outils d’IAG (quel que soit celui ou ceux que vous utilisez) afin de planifier des activités pédagogiques.
Des principes pour mieux interagir avec l’IAG
Pour obtenir des résultats de qualité, les deux enseignants rappellent les quatre éléments clés pour structurer les requêtes efficacement :
- Le contexte : Fournir des informations sur soi, son rôle, ce que vous avez à produire, à l’intention de qui.
- La tâche : Décrire précisément ce qu’on attend de l’IAG (par exemple, générer un plan, vulgariser un concept, ou explorer des arguments possibles sur un sujet).
- Des exemples : Partager des modèles ou des travaux existants pour guider l’IA dans ses réponses.
- Le résultat attendu : Définir clairement les critères de succès de la tâche.
Un outil proposé par l’Université de Sherbrooke fournit des verbes précis pour formuler des requêtes, comme « reformule », « génère », « organise », ou « identifie ». Ceux-ci guident le travail à réaliser.
Une démarche itérative
Tel que déjà mentionné, interagir avec une IAG ne se limite pas à une seule question. Carl Parent et Louis-Philippe Duchesne ont insisté sur l’importance de raffiner constamment les propositions de l’IA. Cela implique de :
- Faire reformuler les réponses.
- Préciser les objectifs, le public cible et les thèmes pour obtenir de meilleurs résultats.
- Demander des exemples ou des solutions différenciées adaptées à divers profils d’élèves.
- Faire des liens directs avec le Programme de formation de l’école québécoise (PFEQ).
Par ailleurs, en poursuivant une même conversation avec l’IA, il est possible de conserver les paramètres initiaux et de progresser vers des réponses de plus en plus précises.
Un outil de différenciation pédagogique
Selon les deux enseignants, l’une des principales valeurs ajoutées de l’IAG est de permettre au personnel scolaire de trouver plus rapidement des idées de tâches différenciées afin de mieux répondre aux divers besoins des élèves. « Il ne faut pas hésiter à demander des façons de différencier la tâche proposée, car la différenciation pédagogique fait partie du vocabulaire de l’IA », ont-ils souligné. Bien que les propositions de l’IA nécessitent un regard critique, elles constituent souvent une excellente base pour adapter les activités en fonction des défis spécifiques des élèves, ont-ils mentionné.
Un changement d’approche
Les deux enseignants ont terminé leur présentation en encourageant leurs collègues à débuter avec des tâches simples et à expérimenter rapidement. Ils estiment que l’utilisation régulière de l’IAG motive à l’explorer davantage.
Pour eux, il est clair qu’utilisée avec discernement et toujours en poursuivant une intention pédagogique précise, l’IAG a le potentiel de transformer la planification scolaire en un processus plus créatif et collaboratif. Mais comme le rappelle Carl Parent, « le véritable pouvoir de l’IAG réside dans notre capacité à poser les bonnes questions. »
Pour aller plus loin : Voir la présentation faite lors du EdCamp des Premières-Seigneuries
Les deux enseignants ont présenté le CréaCamp Découverte : Comment utiliser l’intelligence artificielle au service de la créativité et de l’autonomie. La rediffusion est disponible pour les abonnés.