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(Opinion) À la lecture du texte d’opinion de messieurs Stéphane Allaire et Patrick Giroux, professeurs au Département des sciences de l’éducation à l’Université du Québec à Chicoutimi, j’ai eu envie de répondre à leur question : En plus d’accroitre les investissements dans la brique et le mortier, ne devrait-on pas aussi les augmenter pour rehausser l’infrastructure sociale et technologique pour que l’école arrive pleinement au 21e siècle? Qu’en sera-t-il si les écoles doivent être fermées de façon prolongée?
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Table des matières

par Marie-Claude Harnois, M. A
Directrice générale et pédagogue
ÉtudeSecours

À la lecture du texte d’opinion de messieurs Stéphane Allaire et Patrick Giroux, professeurs au Département des sciences de l’éducation à l’Université du Québec à Chicoutimi, j’ai eu envie de répondre à leur question : En plus d’accroitre les investissements dans la brique et le mortier, ne devrait-on pas aussi les augmenter pour rehausser l’infrastructure sociale et technologique pour que l’école arrive pleinement au 21e siècle ? Qu’en sera-t-il si les écoles doivent être fermées de façon prolongée ?

Article : COVID-19 : Améliorer l’école

De plus en plus, différentes initiatives dans le numérique naissent dans le domaine de l’éducation, particulièrement pour les élèves du primaire et du secondaire. Il suffit de constater le nombre de membres de l’Association Edteq, la passion qui les anime et la nature des entreprises pour constater un monde en ébullition au Québec pour les services numériques offerts aux écoles et aux familles. Cela dit, quelle est la place de l’école en ligne; celle où les élèves et les enseignants avancent dans un univers entièrement numérique?

Le concept de l’école en ligne fait souvent peur parce qu’il est en ligne justement, ce qui déconstruit notre conception de la relation qui s’établit entre l’enseignant, l’élève et les pairs. Comment un cours en ligne peut-il motiver un élève du secondaire et lui faire vivre une réussite là où un cours en présentiel n’a pas réussi ?  La question mérite d’être posée.

Dans un premier élan, je crois qu’il faut établir un premier constat : l’école en ligne ne répond pas à tous les besoins et profils d’apprenants. Mais, elle est certainement une avenue très profitable pour faire vivre une réussite à un bon nombre d’entre eux. Ici, j’entends les élèves du secondaire. Flexibilité d’horaire, travailler à son rythme, profiter d’un suivi très personnalisé, c’est dans ce contexte que l’apprentissage en ligne prend tout son sens et qu’il devient un levier important duquel notre communauté ne peut se passer, entre autres pour soutenir la persévérance scolaire. Le Québec du 21e siècle passe inévitablement par des infrastructures technologiques accessibles et structurées pour que les élèves du secondaire aient la chance de choisir une formule pédagogique gagnante en fonction de leurs besoins et de leur réalité. Nombre d’entre eux, qu’ils soient TSA, TDA/H, athlètes, scolarisés à la maison, hospitalisés, malades, en voyage, en parcours régulier, surdoués, intimidés, en région éloignée, ou encore vivant des problématiques en classe, etc., devraient pouvoir, à mon avis, profiter des possibilités qu’offre l’apprentissage en ligne. 

D’ailleurs, l’apprentissage en ligne est beaucoup plus complexe que le seul fait de se connecter sur son iPad ou de suivre un cours synchrone sur une plateforme en visioconférence. Ça ne se fait pas en un claquement de doigts. Il s’agit d’un parcours pédagogique complexe. L’élève rencontre d’autres apprenants, collabore avec divers intervenants, participe à des plénières, utilise plusieurs outils numériques dans le cadre de ses apprentissages, les partage avec ses pairs, il apprend de nouvelles notions grâce à des notes de cours et des vidéos, répond à des questions de différents types, écrit, réagit et lit. L’élève construit son projet d’apprentissage en étant soutenu et guidé par son enseignant, le tout dans un environnement numérique défini. Il autorégule ses apprentissages et évalue ses pairs. Le parcours pédagogique génère plusieurs traces de ses apprentissages que l’on collige dans un portfolio numérique, duquel se sert l’enseignant pour émettre son jugement professionnel sur le développement de la compétence de l’élève. Les rétroactions et les rencontres sont nombreuses et souvent très personnalisées, ce qui maintient la motivation et améliore l’organisation du travail.

Dans le contexte de crise actuel, la réflexion sur l’école en ligne ou l’apprentissage en ligne prend tout son sens et est bien légitime. Mettre en place un système D pour outiller les écoles et pour pallier les inconvénients d’une situation exceptionnelle comme celle de la COVID-19 ? Pourquoi pas ! Cependant, je crois que la mise en place d’écoles en ligne ne doit pas être une réponse à cet état de crise, car l’exception ne fait pas la règle. C’est un travail de fond. Le Québec est rendu là. Il faut soutenir les différentes initiatives numériques dans le milieu de l’éducation et mettre rapidement en place des projets pilotes qui favoriseraient la mise en œuvre d’écoles en ligne afin de favoriser la réussite de beaucoup d’élèves. Dois-je vous rappeler que le taux de diplomation est de 67,3 % ? En nombre absolu, selon les plus récentes données du ministère, c’est plus de 25 000 élèves qui n’obtiennent pas leur diplôme d’études secondaires en cinq ans au Québec.

Source : Rapport du MÉES (2019) : Diplomation et qualification par commission scolaire au secondaire

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