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Réflexions d’une enseignante : apprendre, évaluer et collaborer

Chaque fin d’année scolaire invite à faire une pause, à dresser un bilan et à envisager la suite. Pour Annie Guay, enseignante au premier cycle depuis plusieurs années, c’est toujours un moment à la fois fébrile et introspectif. Que garder? Que changer? Et surtout : comment continuer à nourrir ce lien humain qui fait toute la différence dans les apprentissages de mes élèves? Voici ses réflexions.
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Table des matières

Par Annie Guay, enseignante engagée et passionnée de collaboration, école l’Accueil, une école Phare reconnue par le CTREQ, participante au projet CAR, CSS Beauce-Etchemin

Voici quelques réflexions, inspirées entre autres d’un article de Laura Hudgens partagé par un collègue, et qui m’accompagnent alors que je prépare déjà la prochaine année.

Lire… chaque jour, sans compromis

Si je n’avais qu’un seul souhait pour l’an prochain, ce serait celui-ci : lire à mes élèves. Plus souvent. Tous les jours. Une lecture vivante et animée d’un bon album, c’est une porte ouverte sur l’imaginaire, un moment collectif qui rapproche, qui fait rire, réfléchir, frissonner. Lire pour le plaisir, dans un coin tranquille ou à voix haute devant la classe, c’est aussi un geste qui éloigne des écrans, et qui cultive l’amour des mots. (Oui, j’ai une carte de crédit secrète juste pour les albums jeunesse. Ne jugez pas!)

Prendre le temps… de s’arrêter ensemble

L’année scolaire file à une vitesse folle. L’idée, toute simple, de prendre du temps avec mes élèves pour classer, ranger, s’organiser ensemble – et peut-être simplement être là, dehors, en prolongation de récréation – peut faire une vraie différence. Pour diminuer leur anxiété. Et la mienne aussi.

Cultiver les liens entre collègues

Il est parfois tentant de rester seule dans sa classe sur l’heure du dîner pour avancer un peu… Mais j’ai redécouvert cette année l’importance de partager ces moments avec mes collègues. Manger ensemble, échanger, rire, parler pédagogie… ou pas du tout ! La richesse humaine de notre milieu se construit aussi là, dans ces petits moments de complicité qui tissent une équipe.

Oser les discussions courageuses

Dans notre école, on appelle cela comme ça : des discussions courageuses. On commence par dire : « Je vais avoir une discussion courageuse… » et on se lance. Nommer un enjeu, dire son point de vue avec respect, accueillir celui de l’autre. On demande à nos élèves d’avoir ce type de posture relationnelle. Sommes-nous toujours prêts à la modéliser ? Ce n’est pas toujours facile, mais c’est nécessaire pour une culture d’équipe saine.

Se rappeler que la famille passe en premier

Il faut parfois se le redire : personne n’est indispensable. Nos tâches se sont complexifiées, les sollicitations sont constantes, mais il faut garder en tête nos priorités. Ceux qui seront là à la retraite, ce sont nos proches, pas nos courriels. Gardons le cap.

Continuer à faire évoluer nos pratiques d’évaluation

Depuis quelques années, j’ai à cœur de donner du sens à l’évaluation. Les conversations, les observations, les rétroactions précises sont des leviers puissants pour accompagner la progression de nos élèves. Un chiffre seul dit bien peu de choses. Favoriser la prise de risque, valoriser les erreurs, offrir plusieurs occasions de se dépasser : c’est aussi cela, évaluer autrement.

Travailler en séquence d’apprentissage : pour plus de cohérence et de collaboration

Dans mon équipe-école, nous avons mis en place des séquences d’apprentissage en français et en mathématiques. Concrètement, cela veut dire :

  • établir des attentes communes et claires,
  • les rendre visibles pour les élèves,
  • bâtir un langage partagé,
  • s’appuyer sur la recherche et sur l’accompagnement des conseillers pédagogiques,
  • partager les pratiques qui fonctionnent.

Et surtout : croire que chaque élève peut réussir avec le bon soutien. Cette organisation de l’enseignement permet de rendre les apprentissages concrets, motivants et visibles. Une vraie célébration de la progression, reconnue par les pairs et les familles!

Envie d’en savoir plus?

Avec mes collègues, nous partagerons encore ces démarches lors du prochain congrès de l’AQEP, notamment à travers deux ateliers : un sur l’évaluation au service de l’apprentissage, l’autre sur la résolution de problèmes en mathématiques. C’est un plaisir de contribuer à ce mouvement collectif vers une école plus humaine, plus cohérente et plus engagée dans la réussite de ses élèves.

En conclusion

Finir l’année, c’est célébrer le chemin parcouru. Mais c’est aussi semer ce qu’on veut faire pousser l’an prochain. Merci à tous ceux et celles avec qui je chemine dans cette belle profession. Et si vous êtes gestionnaire ou membre d’une équipe-école et que vous cherchez comment donner un élan différent à votre prochaine année, venez jaser avec nous… on a des idées à partager.

Bon été à tous! 

Consulter le blogue de l’auteure.

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