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Chaque enfant compte : Des ressources pour aborder la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation en classe

Le 30 septembre marque la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation au Canada, aussi appelée la Journée du chandail orange. Dans cet article d’Utapi Consultants, on vous propose différents conseils et des ressources pour aborder cette journée en classe dans un esprit de bienveillance et d’ouverture à l’autre.

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Par Utapi Consultants*

Le 30 septembre marque la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, aussi appelée la Journée du chandail orange. C’est une journée de commémoration qui a pour buts, d’un côté, de sensibiliser les allochtones (les personnes non-autochtones) aux conséquences intergénérationnelles des pensionnats indiens, et de l’autre côté, de permettre aux communautés autochtones de se recueillir. Le chandail orange « est un symbole de la dépossession de la culture, de la liberté et de l’estime de soi dont ont été victimes les enfants autochtones pendant plusieurs générations » (Gouvernement du Canada, 2023). 

Chaque enfant compte/Every child matters est le slogan représentant cette journée, soulignant l’unicité des Peuples autochtones et rappelant sa valeur.

Crédit photo : https://www.childrensfestival.ca/every-child-matters/

D’où provient le nom Journée nationale de la vérité et de la réconciliation?

Le gouvernement du Canada a commandé une commission d’enquête afin de mettre en lumière ce qui s’est passé dans les pensionnats indiens. Ainsi, de 2008 à 2015, la Commission de vérité et réconciliation a mené des travaux pour comprendre les séquelles intergénérationnelles laissées par les pensionnats indiens gouvernés par le gouvernement fédéral entre les années 1867 et 1996. La Commission a entendu des personnes survivantes, des familles, des membres des communautés, des personnes ayant été employées des pensionnats, des expertes et des experts du sujet afin de faire le tour de la question.

Le rapport final de cette Commission a énoncé 94 appels à l’action, dont celui d’instaurer un congé commémoratif pour les survivantes et les survivants des pensionnats indiens, leur famille et leur communauté.

Comme adulte, comment aborder la journée du 30 septembre avec des enfants?  

1- Un premier pas vers la réconciliation, c’est l’autoformation. 

Informez-vous à partir de sources fiables sur l’histoire réelle des pensionnats indiens et des conséquences intergénérationnelles. En vous informant vous-même, vous pourrez transmettre des informations véridiques à des plus jeunes et ainsi assurer que des préjugés ou des stéréotypes seront évités.

  • Par exemple, le Centre national pour la vérité et la réconciliation renferme une foule de documents pertinents qui vous aideront à en apprendre plus. 
  • CBC a créé un outil interactif (disponible en anglais seulement) qui permet de voir quels appels à l’action sont entamés, réalisés ou non débutés. 
  • Le rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées offre aussi un contexte historique important à connaître.

2- Comprendre que pour que la réconciliation prenne forme, il faut en parler. 

Il faut connaître l’histoire, connaître les traumatismes que vivent les différentes communautés autochtones, mais surtout connaître qui elles sont. Sur quel territoire, issu de traités ou non cédé, habitez-vous, travaillez-vous? Quel est le nom de la communauté la plus près de chez vous? Comment se prononce son nom? Quelle langue utilise-t-elle? Quelles revendications poursuit-elle?

Vous sentir en confiance dans vos connaissances en lien avec la réconciliation et les conséquences reliées aux pensionnats indiens vous aidera à en parler aux membres de votre entourage, qu’ils soient jeunes ou moins jeunes. Gardez en tête que vous n’êtes pas seul(e) dans cette quête.

« Selon Mme Little-Bear Everstz [enseignante autochtone], l’histoire des pensionnats peut se raconter à n’importe quel âge. Certains le font dès la garderie, en faisant très attention à la manière dont ils en parlent. Le but est surtout de faire en sorte que les enfants prennent conscience de ce qui a pu se passer. Ça leur donne aussi l’occasion de, plus tard, expliquer tout s’est passé à leurs propres enfants, pour que cette histoire ne tombe pas dans l’oubli, explique-t-elle. » (Jung, 2021)

Un point important est soulevé ici : « pour que cette histoire ne tombe pas dans l’oubli ». En effet, un point majeur de la réconciliation est le fait qu’on doit en parler. Faire comme si l’histoire n’avait jamais existé ne contribue pas à la réconciliation entre les peuples; cela lui nuit. Et pour en parler, il y a plusieurs moyens de le faire. 

Des gestes de réconciliation à poser 

Alberta Health Services propose un guide pratique (Des gestes de réconciliation à poser avec son enfant) pour parler de réconciliation et agir, en famille, pour celle-ci. Voici quelques pistes particulièrement intéressantes :

  • Renseignez-vous concernant les 94 appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVR)
    • Dans vos mots, expliquez aux plus jeunes ce que sont les appels à l’action et pourquoi ils sont nécessaires. Plusieurs concernent toutes les Canadiennes et tous les Canadiens, et pourraient être survolés en famille ou en classe. Vous pourriez discuter de ce que vous pourriez faire dans le futur pour participer à la réconciliation!
  • Portez un chandail orange lors du 30 septembre, expliquez aux enfants pourquoi la journée est importante pour les Premiers peuples et pourquoi, comme allochtones, il est important de souligner cette journée commémorative.
    • Le chandail orange peut aussi être porté dans d’autres événements, tels que ceux qui honorent les Premiers peuples ou encore à la fête du Canada.
  • Vérifiez quel traité vise le territoire sur lequel vous vous trouvez et comment le reconnaître.
    • En classe, vous pouvez consulter la carte Native Land et regarder votre emplacement afin de connaître les communautés avoisinantes. Ce pourrait être intéressant de visiter les communautés; plusieurs offrent d’ailleurs des activités touristiques qui pourraient intéresser les enfants.
  • Visionnez des films réalisés par des Autochtones de partout au Canada.
    • Ces sélections de l’Office du film du Canada (ONF) peuvent vous aider à choisir des courts métrages appropriés pour des enfants de tous les âges :
    • Faites des journées cinéma aux couleurs autochtones, et profitez-en pour créer un espace de discussion afin de verbaliser ce qui aura été vu et entendu. Faites une place aux enfants pour qu’ils expriment leur incompréhension, leur surprise, leurs émotions.
  • Lisez des livres qui traitent des pensionnats indiens avec les enfants.
  • Apprenez quelques mots ou formules de salutation de tous les jours dans une langue autochtone.

Références

*Utapi Consultants est une entreprise autochtone qui a pour mission de soutenir un processus de décolonisation bienveillante auprès d’une clientèle diversifiée dans le but de former des allié(e)s aux causes et droits des peuples autochtones.

Lire l’article original et complet sur le blogue d’Utapi Consultants.

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