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Microscope, télescope, Periscope…

Du microscope au télescope, riches sont les applications pédagogiques qui recourent à la caméra des smartphones. Mais que faire à l’école avec Periscope qui défraie la chronique?

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par Jean-Claude Domenjoz, auteur du blogue Education et médias, sur Hebdo.ch

Du microscope au télescope, riches sont les applications pédagogiques qui recourent à la caméra des smartphones. Mais que faire à l’école avec l’application Periscope qui défraie la chronique?

Régulièrement, année après année, les usages inappropriés des technologies de l’information et de la communication (TIC) par les enfants et les adolescent-e-s viennent secouer le monde de l’école. Les médias s’en font l’écho. Des élus s’en inquiètent. La dernière «mode» consiste pour des élèves à filmer à leur insu les enseignant-e-s dans leur classe avec leur smartphone et à diffuser en direct la vidéo sur le web par le truchement d’un réseau social, Periscope (propriété de Twitter). Une application gratuite très simple à utiliser qui permet la géolocalisation et donc de rechercher ce qui se passe dans son environnement immédiat, son quartier, son village. Pendant la diffusion de la vidéo, les spectateurs et les spectatrices ont la possibilité de commenter la scène en envoyant des messages textuels et d’interagir avec le ou la vidéaste. Periscope peut être utilisé comme un nouveau moyen de s’exhiber, mais aussi de violer la sphère personnelle de tiers. Pas de rattrapage possible, la diffusion en direct empêche toute correction. C’est ce qui est arrivé récemment dans des écoles romandes. Filmer les enseignant-e-s à leur insu est une grave atteinte aux droits de la personnalité. Dans le canton de Vaud, en Suisse, la direction de l’Enseignement obligatoire a porté plainte et a écrit aux parents.

Pourtant, avec cette même application et le smartphone des élèves, on pourrait faire un tout autre usage, bénéfique à l’apprentissage. Par exemple, Periscope pourrait être utilisé sous la conduite de l’enseignant-e pour diffuser en direct un cours, un exposé, un spectacle, un événement sportif. Cette application pourrait aussi être utilisée pour mettre en place une situation de communication avec une classe d’une autre aire linguistique. Ou encore, un expert ou une experte pourrait être interviewé-e dans son laboratoire par un ou une élève, la classe interagissant en temps réel. Si cette personne s’exprime en anglais ou en allemand, l’activité se transforme en apprentissage d’une langue étrangère par immersion.

Cependant, encore et toujours, la diffusion de discours alarmistes donne des arguments à celles et ceux qui veulent freiner l’essor du numérique et des réseaux sociaux dans le cadre scolaire (lire l’article «Ecole romande: la peur des médias sociaux») ainsi qu’aux organismes qui font de la prévention leur fonds de commerce. Les smartphones restent généralement interdits à l’école. Dans certains établissements, la direction magnanime tolère les smartphones à l’intérieur des bâtiments scolaires, mais éteints au fond du sac.

Peut-on raisonnablement sensibiliser les jeunes aux aspects légaux et sociaux des TIC et développer leurs compétences médiatiques comme le prévoit le Plan d’étude romand sans les utiliser dans un cadre éducatif? Chaque jeune possède un smartphone, utilisons-les!

Periscope, est un nouvel avatar de la télé-vision en direct. La simultanéité du filmage et du visionnement est une situation qui implique particulièrement le spectateur ou la spectatrice. Les amateurs de match de tennis ou de football scotché-e-s à leur écran pour voir le spectacle en direct en témoigne. Les applications permettant de faire de la vidéo interactive avec les smartphones que possèdent tous les jeunes peuvent permettre de mettre en place des situations d’apprentissage captivantes.

 


Référence
Stéphanie Arboit, Filmés à leur insu des profs portent plainte, 24 Heures, 29 avril 2016.

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