Depuis quelques années, de nombreux programmes d’enseignement supérieur comprennent des cours en ligne. Peut-être en avez-vous déjà vous-même suivi un. Tout se passe à partir d’un ordinateur branché à Internet, parfois avec le support de capsules vidéo en ligne ou sur cédérom, généralement accompagné d’un recueil de texte. Voilà qui est bien loin de l’enseignement traditionnel tel qu’on le connaît dans nos classes du primaire et du secondaire. Pour certains, cette façon de faire est avantageuse car elle permet de progresser à son propre rythme. Par contre, le contact humain avec l’enseignant n’y est pas.
David Chartrand enseignait les mathématiques au Collège Sainte-Anne-de-Lachine. Un beau jour, l’établissement a doté tous ses élèves d’ordinateurs portables. Dès lors, il a remarqué qu’en plus de continuer à s’ennuyer en classe, ceux-ci naviguaient (lire : perdaient du temps!) maintenant sur Facebook ou autres sites sociaux. Le constat était déjà évident pour lui : les jeunes sont branchés, les appareils mobiles sont une réalité et ils sont là pour rester.
Question de tirer profit de l’attrait des jeunes pour tout ce qui est en ligne et multimédia, M. Chartrand a commencé à produire du contenu vidéo et un peu de matériel écrit, qu’il a rendu accessible à ses élèves via le Web. Il a commencé graduellement, une vidéo par ci, une autre par là. Ses élèves avaient comme consigne de les visionner le soir et d’être prêts à en discuter ou à en démontrer l’application en arrivant en classe. S’ils n’avaient pas fait leur part du marché, ils devaient visionner les capsules en classe sur leur portable, pendant que les autres prenaient de l’avance. David Chartrand appliquait les principes de la classe inversée.
La classe inversée typique se déroule ainsi : toute la partie magistrale est dispensée de façon électronique (capsules vidéo, lectures, visites virtuelles, etc.) et le temps de classe est consacré au travail d’équipe, aux discussions et aux activités d’apprentissage actives. La classe inversée, c’est rendre accessible le savoir et les explications théoriques en ligne pour que les élèves puissent se les approprier à leur rythme, et garder un maximum de disponibilité pour eux lors du temps de classe, qui sera plutôt passé à pratiquer, s’exercer, développer, expérimenter. Par exemple, au Calhoun Community College, en Alabama, les élèves ont une période en classe par semaine et le reste se passe à distance.
Évidemment, cette façon de faire est plus évidente en milieu collégial ou supérieur, alors que les élèves ont un degré d’autonomie plus grand. Au primaire et au secondaire, on adopte souvent la formule d’apprentissage mixte (ou blended learning), qui comprend des moments inversés et d’autres plus traditionnels. En fait, la classe inversée est avant tout une philosophie et non une prescription; elle peut donc être adaptée à chaque milieu, à chaque contexte.
Avantages de la classe inversée :
– Permet à l’enseignant de remplir son rôle de guide, avant tout.
– Augmente la disponibilité de l’enseignant pour ses élèves.
– Permet aux élèves de progresser à leur rythme et de développer leur autonomie.
– Les élèves sont plus engagés dans leur apprentissage et semblent plus motivés.
– Ils peuvent apprendre n’importe où, n’importe quand (l’accès à Internet aidant, bien sûr!)
Plongez-vous dans l’univers d’une classe inversée en visitant celle de Caroline Hétu, en français, au Collège-Saint-Anne-de-Lachine par la magie de la vidéo.
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Intro : Faire ses premiers pas vers la classe inversée
1. Les caractéristiques et avantages de la « classe inversée » et du « modèle mixte » (blended learning)
2. Les outils qui rendent possible la classe inversée
3. Inverser sa classe : par où commencer (et autres trucs du métier!)
4. Des ressources sur la classe inversée