Les enseignants demeurent encore prudents sur les réseaux sociaux, en particulier sur Facebook, le plus connu dans le monde scolaire. Les relations d’amitié entre élèves et enseignants font jaser, d’autant plus que l’âge minimal requis pour ouvrir un compte est fixé à 13 ans.
Malgré 500 millions d’utilisateurs à travers le monde, Twitter est un réseau social en émergence en éducation. Quand Sylvain Bérubé, enseignant à la commission scolaire des Découvreurs, a présenté son projet, ses élèves n’ont pu s’empêcher de le questionner. « Twitter, c’est quoi? Moi, je suis déjà sur Facebook. » Si le fonctionnement de la plateforme a dû être expliqué à ses jeunes pourtant férus de technologie, il reste du travail à faire pour mieux la faire connaître aux parents, aux enseignants et aux directions d’école.
Brigitte Léonard mentionne l’importance de bien ficeler son projet et de le faire approuver. « C’était nouveau, explique-t-elle. J’ai soumis mon projet à ma direction et à ma commission scolaire avant de le présenter aux parents de mes élèves. Dans notre commission scolaire, les réseaux sociaux sont ouverts, mais Twitter est méconnu. »
À la différence de Facebook, Twitter n’implique pas une relation de réciprocité ou d’amitié. Cela peut en rassurer plus d’un, mais pas tous. « Certaines personnes ne sont pas du tout à l’aise avec l’aspect public d’un réseau social, mentionne Annie Côté. Ils tiennent beaucoup à leur vie privée. C’est le cas de parents, mais aussi d’élèves. Certains enseignants ne sont pas prêts, non plus, à être en transparence totale avec ce qui se passe dans la classe. »
Les élèves de Mme Côté ont 16 et 17 ans, ils ont donc l’âge minimal requis pour s’ouvrir un compte Twitter personnel. Ils peuvent envoyer leurs devoirs sans contrevenir aux conditions d’utilisation depuis la maison ou leur appareil mobile. Qu’en est-il des élèves de première année de Mme Léonard ? L’enseignante a ouvert un compte pour la classe et la rédaction des tweets se fait en classe, sous sa supervision, à l’aide des ordinateurs à sa disposition.
Sensible à ces irritants, le Service national du RÉCIT de mathématique, science et technologie a rendu disponible EnDirect, une plateforme de microblogage réservée au monde de l’éducation québécois. « EnDirect fonctionne uniquement par invitation, explique Pierre Lachance, conseiller pédagogique en intégration des TIC. Les élèves de 13 ans ou moins sont admis, tant que leurs sujets de discussion demeurent liés à l’éducation, à l’apprentissage et à la technologie ». Les informations publiées par les quelque 500 abonnés sont sécurisées. Elles ne sont ni vendues, ni comptabilisées à des fins de statistiques. L’interface est exempte de publicité. « Pour les élèves, c’est tout un avantage ! », ajoute-t-il.
EnDirect est un outil gratuit qu’un enseignant peut utiliser pour animer un projet de classe. Si j’étais premier ministre et la Soirée du hockey sont deux projets pédagogiques qui ont eu cours cette année.