Tout nouveau, tout beau? Pas toujours. Enseignants et éditeurs apprennent peu à peu à intégrer la réalité imposée par la venue des manuels scolaires numériques.
« Les navigateurs qui ne sont pas à jour, les pare-feu qui n’ont pas été téléchargés, les ordinateurs dont le contenu non enregistré est effacé en soirée et les sites qui sont bloqués sont autant de freins pour le développement de manuels numériques », se désole Virginie Chatard.
Questionnée sur les problèmes qu’elle a rencontrés, ce ne sont pas ces aspects qu’aborde d’emblée Marie-Josée Lavoie, mais le manque de service à la clientèle une fois les achats effectués. « Il nous manquait des codes et des astuces au niveau des fonctionnalités. Nous étions incapables d’utiliser le matériel et, hélas, il venait sans un mode d’emploi pour ces informations importantes. Il y a eu un manque de suivi et ça a été long avant qu’on nous rappelle. Ma collègue a failli balancer le tout par la fenêtre ».
Pourtant, les éditeurs assurent avoir prévu le coup. « S’il y a le moindre problème technique, le matériel est rapidement relégué aux oubliettes, confirme Caroline Viel de Modulo. La formation des enseignants est donc importante. Nos équipes de vente s’empressent d’offrir des ateliers qui se veulent à la fois pédagogiques et techniques pour que l’enseignant puisse se retrouver ». ERPI tient le même discours. « Nous répondons en ligne aux questions et nos représentants sont tous bien formés pour donner du soutien au besoin. » Le passage à l’ère numérique nécessite des investissements en temps et en argent dans les écoles afin que les enseignants s’approprient le matériel.
La compatibilité avec les différents tableaux est aussi un problème. La guerre du Beta et du VHS est constamment mentionnée pour illustrer la compétition que se livrent les deux plus grandes marques de tableaux blancs interactifs. Comment produire du contenu numérique qui sera lu par la variété des logiciels pour TBI disponibles sur le marché?
Chacune des maisons d’édition a opté pour sa propre solution pour contourner cette problématique. Modulo dessert la clientèle québécoise, mais a aussi un marché hors Québec. Comme ces deux clientèles n’utilisent pas la même marque de TBI, ils devaient s’assurer que leur matériel soit compatible pour les deux technologies. Ils ont choisi de développer leur matériel pour la plateforme SMART, lequel pourra être importé par le logiciel ActivInspire.
Pour sa part, Grand Duc a aussi choisi de desservir les enseignants sur SmartBoard et sur ActivBoard, mais il s’y est pris autrement. Son équipe pédagogique développe deux fois chacune de ses capsules TBI, une pour chacune de ces deux technologies.
« Qu’est-ce qu’on choisit aujourd’hui pour survivre demain?, questionne Vivianne Chénier. HTML5 a motivé le choix de ERPI. Il y a de tout dans les écoles ». En effet, tous nos contenus, comme ceux de la collection Numérik peuvent être visionnés sur n’importe quel TBI car ils sont accessibles à l’aide de tout ordinateur muni d’une connexion Internet, qu’il soit MAC ou PC à l’aide d’un fureteur récent tel que Google Chrome, Firefox et Safari. Qui plus est, ce format est compatible avec les technologies portables comme les tablettes, les baladeurs numériques et les téléphones intelligents.