Les enseignants ne sont pas tous au même niveau quant à leur appropriation de différents outils technologiques. Intégreront-ils les outils numériques avec la même aisance? Auront-ils besoin de contenus numériques différents?
Marie-Josée Lavoie est enseignante de première année à la commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles. Il y a à peine un mois, elle a fait le grand saut : elle manipule le TBI et utilise du matériel numérique. « Tant qu’à avoir un TBI, aussi bien l’utiliser le mieux possible », lance-t-elle.
Depuis l’installation de son périphérique, les élèves manipulent le tableau tous les jours. Le cahier d’exercices à projeter est intéressant et coloré et elle y voit un grand avantage pour les élèves du premier cycle. « Tout va tellement mieux au niveau du repérage, ajoute-t-elle. Je peux encercler le numéro sur lequel les élèves doivent porter attention plutôt que de me promener à travers les 21 bureaux pour vérifier que tous écrivent au bon endroit. En début de scolarisation, ça donne un bon coup de pouce. »
Pierre Poulin est fondateur de la célèbre iClasse à Montréal-Nord. À l’école Wilfrid-Bastien, cet enseignant technophile a créé sa classe idéale presque entièrement numérique et sans organisation physique traditionnelle. Il dit utiliser très peu de manuels imprimés, à l’exception des grammaires. « Dans notre école, leur utilisation devient de plus en plus occasionnelle ou survient quand il y a une panne d’électricité, lance-t-il à la blague. Le manque d’interaction est le principal inconvénient des manuels scolaires imprimés. Ils ne tiennent pas compte du développement des connaissances antérieures des élèves, surtout pour les immigrants ». Utilise-t-il les manuels numériques, alors? Pas plus, par crainte que les ces nouveaux manuels ne soient qu’une version électronique des manuels papier.
C’est ce que vit Carmen Roberge, une enseignante du deuxième cycle à la commission scolaire de la Pointe-de-l’Île. « Même si c’est beaucoup plus facile pour les élèves de se repérer dans le manuel, il y a très peu d’interactivité dans celui que j’utilise. Pour les enseignants qui font leurs premiers pas au TBI, ça peut aller. Mais quand on devient plus expérimenté, ça prend beaucoup plus », se désole l’enseignante qui est à sa troisième année d’utilisation du TBI.