ANNONCE
L'École branchée, un organisme à but non lucratif
ANNONCE

Imaginer une école de son temps

Agir pour la culture par l’entrepreneuriat conscient

Les abonnés de la revue ont accès à du contenu exclusif comme celui-ci!

Êtes-vous abonné(e) à la revue?

ABONNEZ-VOUS ICI! 
💡 D'autres grands dossiers tels que celui-ci sont offerts aux abonnés de la revue École branchée. Découvrez l’abonnement institutionnel, qui permet d’offrir l’accès à tout le personnel d’une école (ou plus!) à tarif très avantageux. N'hésitez pas à demander une présentation de nos différentes offres pour les écoles!

Par Rino Levesque

Ce dossier vous est offert gratuitement grâce à une collaboration avec IDÉE éducation entrepreneuriale.

Vous pouvez aussi télécharger la version PDF de ce dossier.

Message aux lectrices et aux lecteurs

La culture est l’âme d’un peuple. Elle est son passé, son présent et son avenir. En contexte scolaire, créer des environnements d’apprentissage pour qu’elle s’enracine, s’enrichisse et rayonne est essentiel pour bonifier tous les domaines d’apprentissage pertinents à notre époque : la lecture, l’écriture, l’expression orale, les mathématiques, les sciences, l’ingénierie, les sciences humaines, les technologies, le savoir numérique (compétence et citoyenneté numériques), la littératie financière responsable, l’économie (viable), la santé et le bien-être, le bien commun, puis les apprentissages variés associés au développement durable. En somme, la culture contribue aux apprentissages et, inversement, les apprentissages nourrissent la culture.

Ce texte pose un regard sur la culture et son importance incommensurable pour la jeunesse d’une communauté et d’un peuple. Il a pour objectif de faire découvrir comment agir pour la culture par une éducation originale, notamment au moyen d’une approche pédagogique innovante : l’Approche pédagogique et éducative en entrepreneuriat conscient (APEEC). Les jeunes d’aujourd’hui ont besoin d’une pédagogie engageante qui les associe à leur communauté pour apprendre avec profondeur, intérêt et passion. 

La dignité d’une personne, d’une communauté et d’un peuple est étroitement liée au fait de porter une culture qui génère de la fierté et de l’affirmation contribuant à construire son identité. L’équilibre humain s’appuie sur des repères culturels et une capacité d’émerveillement qui le lient à une localité, à une région, à un pays, à une langue et son accent, un paysage, une odeur caractéristique, une gastronomie, une façon de faire, d’être, d’agir ou même de sourire.

L’APEEC 1 agit pour la culture, pour sa floraison, pour le développement durable et une citoyenneté consciente, épanouie, engagée.

Bonne lecture!

Rino Levesque, fondateur
Idée éducation entrepreneuriale et
École communautaire entrepreneuriale consciente (ECEC)

NB. Le féminin et le masculin furent employés à quelques endroits dans cet article pour insister sur l’importance de l’inclusivité, ailleurs le masculin fut adopté pour alléger le texte.

Avant-propos

Image : ©École branchée

L’École agit sur la culture, et la culture influe sur l’école. L’École de notre temps doit être un espace dynamique d’échange et de renouveau. Cet inter influence « école – culture » est à la base de multiples enrichissements scolaires, éducatifs et culturels au bénéfice des jeunes2 de tous les âges. Pour maximiser l’impact de cet inter influence, des pédagogies originales, rigoureuses et éprouvées doivent prendre forme. Celles-ci gagnent à être adaptées aux nécessités3 de la communauté apprenante puis à s’ancrer aux réalités (à la vraie vie) d’un milieu humain. L’engagement des jeunes en est tributaire. Par exemple, la littératie (langue.s, savoirs) et les arts sont de véritables catalyseurs qui servent à tisser des liens de sens entre les savoirs et l’expérience vécue au sein d’un environnement « école-communauté »4.

Image : ©Idée éducation entrepreneuriale

À cet égard, une école ouverte sur son milieu, qui dialogue et agit en synergie avec lui, est impérative pour que ce cimente positivement leur relation. Pour encourager un dialogue ouvert et productif, il est important d’œuvrer à la création d’une alliance entre toutes les composantes internes de l’école, puis entre l’école et sa communauté. Cette synergie génère de la co-construction (ex. : partage autour de réflexions, réseaux pédagogiques et projets variés) et engage dans un processus dynamique et agile. En résulte une communauté éducative engagée envers l’apprentissage et, comme autre avantage notable, elle agit tel un filet de sécurité pour les jeunes.5

En effet, pour que s’établissent des ponts culturels permettant à toutes les parties prenantes de s’imprégner de la culture, un mouvement multidirectionnel régulier entre chacune d’elles doit s’opérer. Ainsi, toute une collectivité éducative se voit autonomisée, responsabilisée et solidifiée. Cette transformation génère plus d’engagement et est bénéfique pour l’École (jeunes, éducateurs, partenaires) et sa communauté.

Une pédagogie innovante pour faire aimer sa culture

Les jeunes (élèves) s’intègrent à leur milieu de manière naturelle à condition de prévoir des modes éducatifs appropriés qui les enthousiasment, les émerveillent et les engagent. Par exemple, en réalisant des activités, en créant des projets et en mettant sur pied des microentreprises en entrepreneuriat conscient qui alimentent positivement la culture. Cette approche pédagogique décrite ci-après a pour nom : Approche pédagogique et éducative en entrepreneuriat conscient (APEEC). Cette approche devient réponse aux défis et aux réalités d’un espace humain pour son développement durable, qu’il s’agisse d’une école, d’un village, d’un quartier, d’une ville, d’une région ou d’une nation. Dans un tel contexte, les partenaires d’un quartier ou d’un village, par le partage de leurs expertises et connaissances, ajoutent une réelle valeur à l’éducation culturelle, notamment le renforcement de savoirs liés à la tradition et au patrimoine ainsi que de nouveaux apprentissages. Des approches holistiques intégrées et dynamisantes associant les arts et la littératie, à l’instar de l’APEEC , sont essentielles. L’APEEC, notamment, contribue à faire découvrir sa culture, à l’aimer et à s’engager pour son rayonnement.

La culture : un instrument évolutif à cordes

La culture peut être comparée à un instrument de musique auquel on peut ajouter de nouvelles cordes (ex. : savoir prendre des risques mesurés), lui conférant ainsi une mélodie évolutive. Chaque corde représente une composante caractéristique qui enrichit et regénère la culture, créant au fil du temps une harmonie nouvelle s’amalgamant à celle du passé. En effet, les premières cordes fixées au cours des siècles sont le socle de l’immense richesse qu’incarne la culture d’un peuple.

En résumé, l’École et, à diverses occasions, l’espace de vie de sa communauté deviennent un terrain d’échanges, de solidarités, de dialogues et d’entraide entre les personnes de toutes les générations qui les composent. Ainsi, se renforce et se développe la culture d’un groupe humain.

École communautaire entrepreneuriale consciente (ECEC)

Image : ©École branchée
Image : ©Idée éducation entrepreneuriale

L’École communautaire entrepreneuriale consciente (ECEC)6 est écosystémique. Par cette caractéristique majeure, elle contribue intrinsèquement à la culture.

L’ECEC (ECE) déjà expérimentée, à succès et largement documentée, repose sur une collaboration importante avec la communauté (ex. : parents, intervenants et partenaires éducatifs variés, organisations sociocommunautaires et socioéconomiques) en vue du développement d’une culture entrepreneuriale consciente à l’école et du renforcement de la culture d’un groupe humain (jeunes et adultes) composant un peuple au sein d’une nation. L’ECEC lutte, considérablement, contre le décrochage culturel7 qui constitue un défi pour nombre de communautés humaines au sein des pays. C’est le cas des minorités linguistiques.

La culture, la langue et la communauté constituent une composante structurante dite de viabilité d’une École communautaire entrepreneuriale consciente (ECEC). En ce sens, il s’agit d’une pièce maîtresse, c’est un peu l’âme d’une « communauté-école » quels que soient son lieu et sa taille – village, quartier, ville, province, nation. La synergie de ces trois éléments forme le socle de l’environnement d’apprentissage au sein d’une ECEC. La construction identitaire du jeune se trouve au cœur de l’intention éducative associée à la culture, à la langue et à la communauté, car ce concept socio-éducatif suppose en particulier que le jeune sache exprimer, sans excès ou prétention, la fierté et l’affirmation de soi, de son identité et de sa culture.

Pour assurer l’affirmation et le dynamisme culturels, la vitalité de la culture, de la langue et de la communauté doit imprégner toutes les sphères de la vie quotidienne. L’ECEC contribue au processus de construction identitaire en misant sur les forces culturelles et linguistiques caractéristiques de chaque école-communauté. Tout comme la biodiversité est nécessaire à l’équilibre des écosystèmes, la biodiversité culturelle est nécessaire à la vitalité d’une culture. Grâce à la synergie renouvelée entre l’école, la famille et la communauté, et à celle produite par l’interaction continuelle entre les 21 composantes structurantes8, l’ECEC vient soutenir les liens d’humanité entre les membres de la communauté. C’est pourquoi, dans l’instauration d’une ECEC, la culture, la langue et la communauté forgent une composante structurante motrice.

Le programme d’apprentissage en entrepreneuriat conscient (PAEC) joue un rôle mobilisateur de premier plan à cet égard. Il est conçu à partir de multiples secteurs socioéconomiques9 qui environnent l’école. Les secteurs de la CULTURE et de la SANTÉ constituent deux volets obligatoires.

Le PAEC rapproche les personnes pour mieux identifier les besoins des jeunes, de l’école et de sa communauté et y répondre. L’école fait connaître aux jeunes, entre autres, les ressources culturelles et artistiques de la communauté – locale, régionale, nationale. Elle établit des relations avec l’ensemble de son réseau communautaire. Par exemple, les artistes et divers partenaires, par leur engagement à l’école, contribuent à la construction identitaire des jeunes et permettent de bonifier leurs apprentissages.

Tous les apprenants et les apprenantes, quel que soit leur âge, ont de multiples occasions de vivre positivement leur identité culturelle et linguistique. Chacun et chacune devient initiateur ou initiatrice, réalisateur ou réalisatrice et gestionnaire – souvent en exerçant leur compétence numérique10– d’activités, de projets et de microentreprises d’entrepreneuriat conscient tantôt culturels, linguistiques, artistiques, humanistes, scientifiques, environnementaux, agroalimentaires, touristiques, communautaires, notamment en lien avec leur patrimoine.

En résumé, la composante structurante Culture, langue et communauté est le socle à partir duquel les autres (20) composantes prendront vie. Le processus de développement de l’ECEC et la volonté de l’accompagner nécessitent, au départ, une lecture juste de l’état des lieux de l’école en démarrage.

Pour construire la fierté identitaire et culturelle du jeune, la pédagogie mise de l’avant doit se démarquer par son souci de l’engager, de développer ses compétences et de lui faire vivre l’apprentissage expérientiel dans des contextes significatifs et authentiques. Une pédagogie qui le met fréquemment en contact, par le biais de multiples formules éducatives, avec des personnes de diverses générations et porteuses de compétences variées. Ce rapprochement continu et intentionnel alimente la fierté identitaire et culturelle. Dans plusieurs ECEC au Québec, et ailleurs au Canada, des projets intergénérationnels ont été mis en œuvre par des jeunes de tous les âges.

Si divers éléments peuvent contribuer à l’enrichissement d’une culture telles des cordes musicales la faisant vibrer harmonieusement, chacune d’elles participe à une adaptation propre aux besoins d’une époque. Ajouter sans soustraire, c’est rendre plus fort. C’est procurer à sa jeunesse de nouveaux avantages pour qu’elle sache mieux s’adapter aux réalités d’une période de vie (décennie actuelle et années post 2030).

Image : ©Idée éducation entrepreneuriale

L’entrepreneuriat conscient signifie la conscience de l’impact de son mode d’entrepreneuriat sur soi, les autres, sa culture et la nature (l’environnement) qui nous nourrit. L’approche pédagogique et éducative en entrepreneuriat conscient (APEEC) conduit au développement d’un profil de sortie11 spécifique, notamment de trois compétences où les jeunes apprennent progressivement à s’entreprendre, à entreprendre et à créer de l’innovation de façon consciente, responsable et autonome. Au cœur de cette pédagogie les jeunes s’entraînent littéralement à l’entrepreneuriat conscient, souvent en équipe, en jouant fréquemment les rôles d’initiateur ou d’initiatrice, de réalisateur ou de réalisatrice et de gestionnaire.

L’APEEC prépare les jeunes au savoir innover, à un usage compétent et éthique du numérique, à une littératie financière responsable, et produit une culture entrepreneuriale bénéfique pour eux mais aussi, à moyen ou à plus long terme, pour leur famille et leur communauté. Dans cette optique, l’APEEC contribue à la valorisation culturelle de chaque jeune et à son bien-être global dans le cadre d’une vision éducative centrée sur le développement durable.

Essentiellement, l’APEEC permet d’éduquer et de former à divers modèles d’entrepreneuriat – ex. : culturel, solidaire, communautaire, environnemental – et à enseigner à innover, par exemple en affaires ou sur le plan social, mais de façon responsable. L’approche, parfaitement adaptée au contexte scolaire en fonction des groupes d’âges, s’inspire de façons de faire, de multiples expériences et de secteurs économiques actifs (ex. : services, transformation, distribution, digitalisation / intelligence artificielle, etc.) liés aux communautés entrepreneuriales12 d’aujourd’hui.

Tout cela se fait dans la perspective des transformations urgentes à mettre de l’avant pour une contribution efficace et favorable à des environnements viables (équilibre « humain et sa culture – nature – économie »).

L’APEEC (PEACE) agit pour que chaque jeune apprenne à devenir l’entrepreneur de soi!

Image : ©Idée éducation entrepreneuriale

Compte tenu de l’envergure du curriculum et du temps qui semble toujours manquer dans les écoles, il est essentiel de considérer des approches qui s’intègrent aux matières scolaires et qui donnent lieu à des apprentissages scolaires, éducatifs et culturels (donc globaux).

À titre d’exemple, l’APEEC favorise de manière naturelle des apprentissages scolaires et globaux liés à la culture, à la littératie financière responsable, à l’économie, à l’environnement, au développement durable et autres; des apprentissages ayant lieu en salle de classe mais aussi, à certaines occasions, à l’extérieur des murs de l’établissement d’enseignement (ex. : dans la communauté, en nature, en forêt, sur une ferme). L’école de notre temps gagne à faire preuve d’originalité, à s’ouvrir sur de nouvelles possibilités d’apprendre et à mettre à profit les forces éducatives qui l’entourent. Permettre des apprentissages authentiques et plus en profondeur exige l’emploi, sur une base occasionnelle ou plus régulièrement, d’approches holistiques intégrées13.

L’APEEC permet en simultané divers apprentissages qui correspondent à des contenus de matières scolaires prescrites. À titre d’exemple, l’apprentissage intégré STIAM14 (Sciences, technologies, ingénierie, arts, mathématiques) – Entrepreneuriat conscient dans le cadre du projet Actionne ton idée (destiné aux élèves de 5e à 12e année) que développe l’organisation Idée éducation entrepreneuriale. Ci-dessous sont présentés trois exemples de projet d’entrepreneuriat conscient contribuant à des apprentissages interdisciplinaires, culturels et liés au développement durable.

La culture doit sans cesse se développer et s’enraciner chez le jeune car elle est vivante et évolutive. Pour ce faire, elle gagne à s’intégrer à une ou à plusieurs matières scolaires – ex. : arts et culture; sciences et culture; mathématiques et culture; langues et culture; sciences humaines et culture – voire à des contenus de cursus collégiaux ou universitaires, et à être propulsée au moyen de stratégies pédagogiques à haut rendement. L’approche holistique intégrée trouve ici tout son sens pour favoriser à la fois des apprentissages scolaires (matières curriculaires prescrites par le ministère de l’Éducation), éducatifs (environnement, littératie financière responsable, littératie numérique dont la compétence et la citoyenneté numériques -, économie [viable], santé et bien-être, et autres) et culturels (savoirs, + fierté, affirmation, identité). Un niveau satisfaisant d’atteinte de ces apprentissages conduit en une réussite globale du jeune. Pour parvenir à un tel niveau de réussite, les approches retenues et les choix d’apprentissages liés à chacun des niveaux scolaires de la maternelle à la fin du secondaire sont fondamentaux.

En somme, par l’entrepreneuriat conscient la culture se renforce et s’enrichit par des expériences d’apprentissage associées au développement durable. Elle y est transversale. Comme il le fut défendu lors la conférence de Mondiacult 2022 de l’UNESCO16, l’humanité gagne à ce que la culture soit reconnue en tant qu’objectif structurel (le 18e) du développement durable.

L’ECEC favorise une approche « école-famille-communauté socioéconomique », car Agir seul N’est PLUS une option. En effet, il est nécessaire que les jeunes profitent d’une diversité d’interactions avec des personnes de toutes les générations et de compétences variées pour s’adapter à un « monde en turbulence, complexe et apprendre à réfléchir dans de nouvelles situations. » (DEEP LEARNING, Engage the World Change the World, décembre 2017).

Une image contenant Dessin denfant, graphisme, dessin humoristique, dessin  Description générée automatiquement
Image : ©Idée éducation entrepreneuriale

Or, pour qu’il y ait une efficacité éducative, il importe de mettre de l’avant des approches pédagogiques conçues pour établir des liens à l’intérieur de la classe, entre les classes de l’établissement d’enseignement puis entre la classe et l’environnement humain se trouvant autour de l’école.

S’inscrivant dans un monde interdépendant et interconnecté, l’ECEC, jumelée à l’approche en entrepreneuriat conscient et au savoir innover, est conçue de manière à impacter positivement, à des degrés divers, l’employabilité, l’entrepreneuriat, la santé, et, en toute urgence,  l’environnement  et  le  développement  durable  des  communautés.  Or,indéniablement, la culture et la langue forgent le socle de l’environnement humain – école, communauté, entreprise. À l’école, l’apprentissage associé à la culture et à la langue participe à son renforcement. Il y a les apprentissages liés aux caractéristiques traditionnelles d’une culture (histoire, mœurs, langue.s, croyances, etc.) de même que de nouveaux apprentissages propres aux besoins d’une époque donnée. Étant un projet structurant, l’ECEC éduque et forme pour que puisse se consolider une citoyenneté plus consciente, engagée et épanouie, à la fois fière et affirmée culturellement.

Une image contenant ballon, Dessin denfant, Montgolfière, dessin humoristique  Description générée automatiquement
Image : ©Idée éducation entrepreneuriale

L’Éducation est indissociable de l’économie, de l’environnement et de la culture, les quatre agissant en inter influence. L’économie ne peut se déployer à sa pleine capacité sans l’entrepreneuriat, son premier moteur, lié à son tour au potentiel humain (culture globale) d’une communauté, d’une société. De la même façon, des personnes possédant un haut niveau d’employabilité sont essentielles au succès d’un projet d’entreprise. En parallèle, il y a urgence à revoir notre modèle économique, autant au Canada qu’ailleurs dans le monde.Apprendre à mettre à profit toutes les intelligences et les talents disponibles est impératif pour faire apparaître des solutions nouvelles convergeant vers des innovations qui serviront des environnements humains viables. Tout est lié. En effet, nous vivons dans un monde interdépendant et interconnecté. Ce qui rend incongru le choix de ne pas investir suffisamment pour faire progresser la santé globale des personnes dans un monde totalement globalisé. La culture permet aux groupes humains et aux peuples à la fois de se reconnaître chez l’autre et de se distinguer les uns des autres pour rendre fascinante la découverte de l’autre et de son pays.

La culture est l’âme d’un peuple. Elle est le coeur de sa santé globale. Elle est la somme de ses savoirs, de son histoire, de ses moeurs et traditions et de ses croyances. La culture s’appuie sur une langue qui la caractérise voire sur une ou plusieurs langues qui l’enrichissent. Pour être noble et fier, l’être humain a besoin d’habiter une culture qui l’émancipe. C’est de sa dignité dont il est question.

La culture nourrit la dignité. La dignité renforce la culture. Elles participent à l’équilibre de la personne, à son assurance et à son énergie la poussant à mieux saisir une situation, un besoin, une réalité, à vouloir agir, à se dépasser et à apporter une contribution positive pour soi, sa famille ou sa communauté.

Réussir à l’école, dans la vie et sa vie est conditionné par la culture. Tout cela renforce la fierté et l’affirmation culturelles d’une personne, d’une communauté, d’un peuple.

L’Éducation est une clé indispensable pour y parvenir. Chacune et chacun dispose d’un potentiel, d’une culture à nourrir pour qu’elle se renforce à leur bénéfice. C’est par l’éducation (ex. : éducation entrepreneuriale consciente) que les jeunes et les adultes en apprentissage ont l’occasion de découvrir leurs forces, talents et passions. L’idée est qu’ils participent à un essor profitable pour eux-mêmes, leur communauté et leur société. Le fait de porter des compétences d’entrepreneuriat conscient a pour effet de rendre les jeunes fiers et plus affirmés, de leur conférer un caractère déterminé contribuant significativement à une identité culturelle forte. Celle-ci, en les démarquant, permettra qu’ils agissent positivement sur la culture de leur communauté et de leur peuple.

Ainsi, l’éducation d’aujourd’hui doit être en phase avec au moins huit tendances éducatives lourdes (réf. Annexe B du présent document). Il s’agit là d’éléments d’apprentissage de première importance et en inter influence. Chacune de ces tendances agit tel un fil conducteur au sein de l’ECEC au bénéfice de la culture. Plus spécifiquement, l’approche holistique intégrée qu’est l’APEEC permet des apprentissages au niveau de ces huit sphères d’apprentissage associées aux besoins de notre temps partout dans le monde.

L’idée même portée par le projet englobant qu’est l’École communautaire entrepreneuriale consciente (ECEC) est celle de contribuer à la présente finalité :

L’ECEC est en soi une solution inédite qui crée des liens de plus en plus forts et actifs entre l’école, ses parents et sa communauté (ex. : socioéconomique, sociocommunautaire, etc.). Si nous combinons ces éléments à une pédagogie entrepreneuriale consciente et au savoir innover, nous permettons aux jeunes et aux adultes en apprentissage de devenir des agents et des agentes de changement. En effet, ils seront ainsi porteurs et porteuses de compétences leur permettant d’agir positivement autour d’elles et autour d’eux. Par exemple, de contribuer à diverses innovations et améliorations pour leur bénéfice, celui de leur communauté et pour leur propre enrichissement culturel et celui des personnes qui les entourent.

L’humanité est à une période de son existence où toutes les contributions sont nécessaires. Ainsi, il faut accepter de temps à autre de sortir des sentiers battus, en faisant usage de pédagogies vraiment dynamiques et parfois audacieuses. Nous savons que le profil de sortie à développer chez les jeunes et adultes en apprentissage ne peut plus être celui d’hier, car tout a changé. Le monde où ils vivent déjà, et dans lequel ils vivront, est porteur de nouveaux défis et cette réalité continuera à s’accentuer. Ils et elles doivent savoir composer avec l’inconnu en raison du grand nombre de changements survenus dans notre société, mais aussi de la vitesse à laquelle s’accélèrent ces changements. (Pédagogie numérique en action, 2014) et (Plan d’action numérique en éducation et en enseignement supérieur, 2018). Plus que jamais, disposer du savoir numérique leur sera absolument indispensable et il est donc essentiel d’éduquer et de former à la compétence et à la citoyenneté numériques (École Branchée, 6 septembre 2024 : l’exemple du Nouveau-Brunswick).

Il faut viser un profil de sortie comprenant des cibles éducatives spécifiques où chacun et chacune de nos jeunes se voit outillé et outillée (à la sortie de ses études secondaires) pour être plus entreprenant ou entreprenante et plus innovant ou innovante. Un profil qui fera en sorte qu’un nombre accru de jeunes sera prêt à mettre en œuvre un entrepreneuriat ingénieux tenant compte des impacts sur toutes les parties prenantes.

L’école doit ouvrir le jeune à la découverte et à l’amour de sa communauté, à en reconnaître les richesses, à en comprendre la valeur, puis à en déceler les besoins pour lui apporter des améliorations. Cela permet d’imaginer l’émergence d’une culture humaine porteuse des meilleurs attributs.

Offre d’accompagnement : une clé impérative au succès transformationnel

Image : ©École branchée

Les expérimentations actuelles au Québec, au Canada et dans le monde démontrent parfaitement que l’accompagnement doit, en tout premier lieu, cibler l’action pédagogique et organisationnelle à l’intérieur des écoles. Les enseignants sont la clé de voûte des transformations souhaitées, pour parvenir à éduquer et à former à la culture.

Un leadership partagé et mobilisateur des directions d’écoles est indispensable.

Mentionnons l’avantage de motiver et d’engager les jeunes de tous les âges en apprentissage, ainsi que les enseignants et divers éducateurs œuvrant à l’école.

Nous en sommes fermement convaincus, il faut insister sur l’importance de débuter le processus éducatif en éducation entrepreneuriale consciente, au savoir innover et d’éducation à la culture dès la maternelle, puis poursuivre tout au long du parcours scolaire – primaire, secondaire, formation professionnelle -, et dans les écoles d’enseignement supérieur, dont les universités.

Une image contenant Dessin denfant, dessin, illustration, graphisme  Description générée automatiquement
Image : ©Idée éducation entrepreneuriale

Conclusion

Image : ©École branchée

Contribuer au renforcement de la fierté et de l’affirmation culturelles ne peut plus être laissé au hasard. Pour s’enraciner, la culture doit être portée par des mécanismes d’apprentissage rigoureux et originaux. En elle se trouve la somme du potentiel humain d’un peuple. C’est sa richesse absolue.

Ainsi, il est essentiel d’outiller la jeunesse pour qu’elle puisse mieux se construire globalement, apprendre à faire de meilleurs choix et réussir à l’école, dans la vie et sa vie.

Imaginer une École de son temps pour sa province ou son pays exige une VISION SYSTÉMIQUE si l’on souhaite parvenir à des solutions véritablement concrètes. La mission est impossible pour l’école, si elle est seule à vouloir agir. Le tout est plus grand que la somme des parties (Aristote).

Une image contenant conception  Description générée automatiquement
Image : ©Idée éducation entrepreneuriale

Qu’il s’agisse des phénomènes de décrochage que l’on trouve sous plusieurs formes (à l’égard de ses apprentissages, de sa santé, de sa culturel, etc.) ou de pauvreté multiforme, les sources sont pluricausales et s’influencent réciproquement. Rompre ces cycles est un défi de taille.

Ensemble, il est possible de parvenir à transformer ce cycle négatif en CERCLE VERTUEUX DE LA RÉUSSITE SCOLAIRE17, ÉDUCATIVE18 ET CULTURELLE pour chaque citoyen en devenir. Oui, il s’agit bel et bien de chacun de nos enfants.

Ne sont-ils pas ce que nous avons de plus précieux en ce monde?

  1. Fait intéressant : en anglais l’APEEC devient PEACE signifiant « Pedagogical Educative Approach of Conscious Entrepreneurship ». ↩︎
  2. Emploi du mot « jeune » : voulant mettre l’accent sur la globalité de la personne et ne pas restreindre la perception qu’à une dimension strictement scolaire ou liée à l’apprentissage de contenus curriculaires qu’évoquent les mots « élève » ou « étudiant », le terme « jeune » est employé pour parler des élèves du primaire, du secondaire et de la formation professionnelle, de même que des étudiants des écoles de formation supérieure notamment des universités. ↩︎
  3. L’intelligence artificielle générative ne peut plus être évitée en éducation, elle contraint à de nouvelles exigences et vigilances d’ordre pédagogique, éducatif, moral et culturel pour les enseignants. ↩︎
  4. L’annexe A présente sommairement des exemples employant l’approche en entrepreneuriat conscient au bénéfice de la culture, notamment par le truchement de la littératie (langue.s, savoirs) et des arts. ↩︎
  5. Ensemble pour les enfants : une collaboration école, famille et communauté (décembre 2024), Conseil supérieur de l’éducation du Québec, p. 97 et 98. ↩︎
  6.  L’ECEC a aussi pour autre dénomination : « École communautaire entrepreneuriale (ECE) » du Québec ou ECE du Nouveau-Brunswick (Canada). ↩︎
  7.  L’ÉCOLE COMMUNAUTAIRE ENTREPRENEURIALE CONSCIENTE : Un modèle écosystémique au service de la jeunesse québécoise (2016), section ECEC et enjeux socio-éducatifs, p. 17-19. ↩︎
  8. 21 composantes structurantes charpentent l’ECEC qui est un modèle écosystémique « école-famille- communauté socioéconomique ». Une majorité d’entre elles servent à connecter l’école à sa communauté ou inversement pour que se forgent des liants. Nombre de composantes structurantes ont aussi pour rôle d’orienter l’organisation pédagogique de l’ECEC. ↩︎
  9. Le PAEC est une composante structurante fondamentale de l’ECEC. Le PAEC se structure généralement à partir de quatre à sept volets particuliers correspondant à des secteurs de la vie socioéconomique d’un milieu- école – ex. : pêche, agriculture, horticulture, commerce équitable, tourisme, technologie, environnement, mine, santé, sciences, arts, culture et de multiples autres possibilités en fonction du contexte éducatif et socioéconomique d’un environnement humain. ↩︎
  10.  UNESCO (2025) : Référentiel de compétences en IA pour les enseignants (auteurs : Miao, Fengchun, Cukurova, Mutlu) et le Référentiel de compétences en IA pour les apprenants (auteurs : Miao, Fengchun, Shiohira, Kelly).  ↩︎
  11.  Profil de sortie du jeune de l’ECEC : en plus des trois compétences indiquées, le jeune développe progressivement trois forces, trois attitudes et 12 qualités entrepreneuriales conscientes au cours de son parcours scolaire et de formation professionnelle. ↩︎
  12. La notion de « communauté entrepreneuriale » réfère aux acteurs de la vie socioéconomique d’un milieu humain – ex. : entrepreneuriat culturel, entrepreneuriat agroalimentaire, entrepreneuriat social (solidaire), entrepreneuriat environnemental, entrepreneuriat communautaire, entrepreneuriat touristique, entrepreneuriat numérique, et d’autres formes d’entrepreneuriat associées au monde des affaires. ↩︎
  13. Une approche holistique considère la globalité de la personne en prenant en compte ses dimensions physiques, mentales, émotionnelles et spirituelles. Elle vise à rétablir l’équilibre de ses différentes dimensions pour améliorer la santé et le bien-être global de la personne. ↩︎
  14. STIAM – Entrepreneuriat conscient : il s’agit d’une stratégie d’enseignement (approche holistique intégrée) qui favorise la créativité, la découverte et l’engagement des jeunes à l’école. Par exemple, dans le cadre de projets variés faisant usage du numérique et d’autres matériaux simples, ici intégrant cinq disciplines (sciences, technologies, ingénierie, arts et mathématiques), les apprentissages réalisés sont bonifiés car ils sont perçus comme étant plus pertinents, intéressants et associés à des situations de la vraie vie en entreprise ou dans un contexte de travail. Grâce à l’APEEC se multiplie des apprentissages liés aux cinq disciplines, à l’entrepreneuriat, au savoir innover et à la culture. ↩︎
  15.  Inc. à pour signification « incorporé », c’est-à-dire une entreprise légalement constituée. Or, au sein des ECEC, l’expression Inc. est utilisée pour fin de simulation éducative. Il ne s’agit donc pas d’une réelle entreprise. Le but étant d’éduquer et de former à l’entrepreneuriat et au savoir innover. ↩︎
  16. Campagne Objectif culture 2030 (2022). « Un Objectif culture est essentiel pour notre avenir commun », publié au Colegio de San Ildefonso de Mexico le 27 septembre 2022, dans le cadre de la conférence Mondiacult 2022 de l’UNESCO ↩︎
  17. Castets-Fontaine, B. (2008). Le cercle vertueux de la réussite scolaire : le cas des élèves de Grandes Écoles issus de “milieux populaires”. Thèse de doctorat inédite. France : Université Bordeaux 2. ↩︎
  18. Potvin, P. (2010). La réussite éducative. Texte pour le cadre de référence du Centre de transfert pour la réussite éducative du Québec (CTREQ). Samson, G., & Gingras, M. (2015). La pédagogie à valeur entrepreneuriale : effets sur la réussite des élèves et les conditions de pratique des enseignants et autres intervenants scolaires. Rapport de recherche déposé au Secrétariat à la jeunesse. Québec. ↩︎
  19. Voir : « La culture comme source de motivation pour les élèves » et « L’impact des activités culturelles sur le rapport à l’écrit des élèves et sur leur motivation en lecture et en écriture » ↩︎
  20. Institut de la statistique du Québec (2015). Les compétences en littératie, en numératie et en résolution de problèmes dans des environnements technologiques : des clefs pour relever les défis du XXIe siècle. Québec, gouvernement du Québec. ↩︎
  21. Dumais, C. (2011). La littératie au Québec : pistes de solution à l’école préscolaire et primaire. Plate-forme en ligne pour la littératie. ↩︎

ANNEXE A – Agir pour la culture au moyen de la littératie (langue.s, savoirs) et des arts par l’approche en entrepreneuriat conscient

Littératie – arts – culture et entrepreneuriat conscient

Apprendre à aimer bien lire, bien écrire et bien parler sa langue (français, anglais, espagnol, arabe, mandarin, etc.) est fondamental pour la fierté de soi, identitaire et culturelle19. Cela l’est d’autant plus que la langue sert à l’apprentissage de toutes les matières et aussi parce qu’elle est essentielle à la réussite dans tous les domaines et métiers de la vie (Institut de la statistique du Québec, 2015)20.

L’approche pédagogique et éducative en entrepreneuriat conscient (APEEC) met l’emphase, régulièrement, sur la littératie en favorisant l’expression du jeune à travers une boucle dynamique d’apprentissage « réflexion-action-réflexion »21. Une approche expérientielle où il jouera des rôles entrepreneuriaux en étant régulièrement initiateur, réalisateur et gestionnaire d’activités, de projets et de microentreprises d’entrepreneuriat conscient associés à la littératie et aux arts.

Exemples sommaires :

  1. La maison d’édition Crayon magique Inc. et des conceptions pédagogiques similaires réalisées dans des ECEC. Ici, chaque enfant est auteur, illustrateur (… emploi des arts) et producteur de son petit livre, incluant un quatrième de couverture avec une biographie qui honore le jeune auteur. Les enfants initient, opèrent et gèrent une maison d’édition en organisant une stratégie marketing pour faire connaître leurs livres, par exemple en négociant avec des commerces qui environnent leur école pour qu’ils exposent leurs livres à la vue de la communauté. Un prix de vente ou un principe de donation est déterminé. Aussi, les enfants des classes sont accompagnés pour qu’ils imaginent une célébration pédagogique pouvant prendre la forme suivante : Journée d’exposition et de valorisation littéraire. Cette stratégie pédagogique permet que les enfants s’exécutent à la lecture de leur livre devant public (classes de l’école, parents et personnes de la communauté).
  2. Le projet d’entrepreneuriat culturel et de littératie Nuit de la poésie où le jeune crée une œuvre poétique qu’il transforme, avec la participation de pairs d’une, deux ou plusieurs classes, en un mini-recueil de poésie personnelle. Les technologies de l’information leur servent à créer le livre regroupant tous les poèmes. Un poème, le préféré de l’enfant du primaire ou du jeune du secondaire, est illustré par ce dernier et présenté lors d’une soirée gala où sont invités les parents, amis et membres de la communauté. NB. Dans une ECEC, le même esprit pédagogique se vit dans chacune des matières scolaires faisant naître des innovations éducatives en entrepreneuriat conscient riches de sens sur le plan culturel.
  1. Les activités, projets et microentreprises pédagogiques créées dans les ECEC sont très variés et favorisent, en fonction de la planification de l’enseignant, des apprentissages scolaires, éducatifs et culturels spécifiques.
    • Mathématiques : Il y a l’exemple de Bureau en petit où les jeunes ont été appelés à concevoir, opérer et gérer un magasin scolaire. Parmi les originalités du projet, mentionnons qu’il a servi à réaliser des apprentissages liés à des notions de mathématiques et à la réalisation d’une étude de marché en se servant d’un histogramme pour illustrer le niveau de la demande pour chacun des divers articles scolaires.
    • Univers social : À titre d’exemple, le Mini musée de quartier permet aux jeunes de découvrir leur patrimoine culturel en occupant de nombreuses fonctions administratives et entrepreneuriales. Des initiatives pédagogiques variées sont imaginées dont des activités de communication-marketing. Il peut s’agir de publicités écrites et d’illustrations servant à mettre en valeur le projet d’entrepreneuriat conscient, ou encore à favoriser la participation d’autres classes de l’école, de parents ou de personnes de la communauté lors des moments d’ouverture du Mini musée. En somme, il y a de multiples stratégies utilisées dont des “podcasts” ou divers types d’enregistrements se voyant diffuser sur les réseaux sociaux de l’école.
    • Sciences, arts, français : Le Colloque scientifique sur l’eau a permis aux élèves d’apprendre que l’eau c’est la vie, de connaître sa composition chimique, de comprendre son cycle, de saisir les défis s’y rattachant au Québec, au Canada et dans le monde. Ce projet d’entrepreneuriat conscient a permis aux jeunes de concevoir, d’organiser et de gérer tous les aspects associés à la réalisation d’un colloque scientifique entrepreneurial. La création de divers comités de travail a exigé apprendre à naviguer au regard de contraintes, et en particulier à se doter d’un système de communication au sein de chaque groupe de travail et entre chacun d’eux, grâce au comité directeur.

Ce type de projet d’entrepreneuriat permet aux jeunes de s’entraîner à la conception d’images liées au marketing, puis à la mise en valeur d’une réalisation entrepreneuriale culturelle. La littératie (langue lue, parlée et écrite), les multiples préparations écrites, les présentations orales, les échanges et négociations, puis l’emploi de techniques artistiques furent au cœur de ce projet d’entrepreneuriat en sciences.

Bref, voici un contexte pédagogique où le jeune devient progressivement plus innovant et entreprenant, apprend de façon intégrée à se faire confiance et à s’entreprendre avec conscience, tout en s’enrichissant sur les plans linguistique (parlé, lu, écrit) et culturel. En bout de course, l’approche en entrepreneuriat conscient agissant au service de la culture a pour impact d’augmenter substantiellement le goût d’apprendre et la postured’apprenant chez le jeune.

ANNEXE B – Éducation de notre temps : huit tendances éducatives lourdes à considérer

En sus des savoirs et compétences de base associés aux langues (ex. : français, anglais, espagnol ou l’arabe lues, parlées, …), aux mathématiques, aux sciences, aux sciences humaines, aux autres matières scolaires et aux composantes spécifiques d’un programme d’enseignement scolaire, de formation professionnelle ou universitaire, la réflexion d’aujourd’hui (d’ordre sociétal) doit prendre en compte huit tendances éducatives lourdes pour établir un système éducatif de son temps, plus en équilibre.

NB. Prière de noter que l’ordre présenté ci-dessous n’indique pas un degré d’importance d’une tendance par rapport à l’autre.

  1. Éduquer et former à la culture et au patrimoine national – fierté et affirmation de soi, de son identité (construire une identité forte);
  2. Éduquer et former aux sciences, à l’environnement et au développement durable;
  3. Éduquer et former à une culture de la santé – savoirs et compétences pour intégrer dans son quotidien de bonnes habitudes de vie;
  4. Éduquer et former à la compétence et à la citoyenneté numériques;
  5. Éduquer et former à une littératie financière responsable;
  6. Éduquer et former à l’internationalisation (ex. : ouverture sur le monde);
  7. Éduquer et former à une citoyenneté épanouie, au bien-être humain (ex. : santé mentale, bonheur au travail) et au bien commun;
  8. Éduquer et former à une culture entrepreneuriale consciente et au savoir innover (… il s’agit d’une approche holistique intégrée qui a, pour autre avantage, d’être porteuse d’une transversalité permettant de faire apprendre au regard de chacune des huit grandes tendances éducatives).

Ces huit tendances éducatives sont discutées un peu partout dans le monde, elles sont des vitrines de réflexion pédagogique. Elles guident vers une éducation à la conscience et à la durabilité et particulièrement à la responsabilisation individuelle et collective.

Dans cette perspective, l’éducation d’aujourd’hui nécessite une transformation afin qu’elle puisse inspirer, rendre plus créatifs (écoles et apprenant.e.s) et insuffler de l’espoir grâce à l’ingéniosité pédagogique et éducative de nombreuses personnes appelées à contribuer – enseignant.e.s, directions d’écoles, intervenant.e.s éducateurs.rices, acteurs.rices éducatifs.ves engagé.e.s (parents, partenaires).

NB. Nombre d’éléments associés à ces grandes tendances peuvent se retrouver intégrés dans certains programmes d’études ou dans des cursus d’apprentissage de l’enseignement supérieur. Bien qu’elles soient d’une importance majeure, ces tendances éducatives sont éparpillées dans l’univers de nombreux systèmes éducatifs. Elles ne forment pas un ensemble uni et orientant. Elles ne sont ni « vision » ni « moteur » d’un mouvement éducatif et pédagogique cohérent, entraînant et transformateur. C’est la situation actuellement constatée au Canada mais aussi ailleurs dans le monde.

S’il était décidé de considérer ces tendances éducatives afin d’orienter l’enseignement, cela générerait un modèle éducatif novateur qui saurait démarquer exceptionnellement une nation.

Enjeux socio-éducatifs

En parallèle, les provinces canadiennes, mais aussi nombre de pays ont besoin de réduire (à degré variable) des déficits que représentent huit enjeux socio-éducatifs. Ceux-ci furent décrits sommairement (p. 17 à 20) dans un mémoire (90 p.) présenté au Secrétariat à la jeunesse du Québec (2015), puis transmis au ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec.

  1. Décrochage à trois niveaux – pédagogique, éducatif et scolaire ▪ Jeunes, enseignants, éducateurs, directions
  2. Déséquilibre de vie sur le plan de la santé physique et psychologique
  3. Phénomène de passivité et de dépendance sociale
  4. Décrochage de la communauté-région
  5. Décrochage culturel
  6. Lacune de leadership et manque de relève entrepreneuriale
  7. Insuffisance d’une culture entrepreneuriale consciente pour toutes et tous

Il y a un 8e enjeux. Il concerne un niveau insuffisant en littératie numérique en vue d’acquérir des bases avantageuses pour un apprentissage continu pour ce domaine et d’autres qui y sont liés. Le développement du numérique suit une trajectoire évolutive rapide au Canada et partout dans le monde. Apprendre à s’y adapter est un incontournable pour réussir dans une société fortement numérisée où la compétition, désormais, est globale.

En résumé…

L’urgence d’agir pour améliorer la situation au regard des enjeux socio-éducatifs vient légitimer l’idée d’éduquer et de former envers les tendances éducatives lourdes. Au Québec, ailleurs au Canada et dans le monde, œuvrer à une éducation équilibrée et adaptée aux besoins de notre temps est incontournable. Cela exige le mariage d’approches scolarisantes et d’approches holistiques intégrées. Celles-ci favorisent des apprentissages approfondis au service de la culture, des sciences, de l’environnement, de la santé et du bien-être, de l’économie, de la littératie financière responsable, de la littératie numérique (compétence et citoyenneté), de l’entrepreneuriat, du développement durable… et elles contribuent à des apprentissages en profondeur dans les matières scolaires prescrites par le ministère de l’Éducation d’une province [d’un état].

Remerciements

Cet article long est rendu possible grâce à la générosité de très nombreuses personnes qui contribuent, année après année, au succès de l’École communautaire entrepreneuriale consciente (ECEC) et de l’approche en entrepreneuriat conscient au service de la culture. Elles œuvrent au sein d’écoles (enseignantes, enseignants, personnel éducatif, partenaires, directions) et d’organisations éducatives telles que des centres de services scolaires au Québec, des districts scolaires au Nouveau-Brunswick, des conseils scolaires en Ontario, au Manitoba et ailleurs au Canada. À cette formidable contribution s’ajoute le soutien de ministères gouvernementaux et de partenaires provinciaux, du Canada et de l’international.

C’est avec émotion profonde que je remercie les jeunes en apprentissage de tous les niveaux scolaires, de la formation professionnelle, des collèges et des universités qui continuent vaillamment à s’engager en éducation entrepreneuriale consciente. Leur confiance nous est indispensable. Pour les parents, le personnel des écoles, les communautés et Idée éducation entrepreneuriale, ces jeunes de tous les âges sont ce que nous avons de plus précieux.

Le présent texte a bénéficié de l’apport des personnes suivantes de l’équipe d’Idée éducation entrepreneuriale :

Céline Drouin, édition
Partenaire – Développement et pédagogie

Patrick Pierard, révision du texte
Conseiller expert

Valérie Touchette, infographie et mise en page
Conseillère pédagogique à l’entrepreneuriat conscient

Merci du fond du cœur!

Bonne lecture!