👀 LE CONTEXTE
Ces temps-ci, on entend beaucoup parler de l’importante prévalence des virus respiratoires dans les écoles et les milieux de garde, entraînant un fort taux d’absentéisme. D’ailleurs, une médecin interviewée par Radio-Canada estime « … que le pic du virus respiratoire syncytial soit atteint vers la mi-décembre. Pour ce qui est de l’influenza, son pic serait atteint en début janvier. » Et c’est sans compter les traditionnels désagréments des gastros et des poux qui ne prennent pas de vacances non plus!
La saturation des hôpitaux pédiatriques s’observe aussi à l’étranger. Comme au Québec, l’Allemagne, la France et les États-Unis connaissent un engorgement de leurs services d’urgence pour les enfants. En cause, ce que beaucoup appellent déjà la « triple épidémie » [COVID-19 virus respiratoire syncytial (VRS) et influenza (grippe)].
La Presse, 3 décembre 2022
Depuis plusieurs années, environnementalistes, scientifiques, agriculteurs et autres groupes inquiets sonnent l’alarme : les échanges de germes sont beaucoup plus fréquents qu’autrefois. Ils remarquent qu’une nouvelle infection fait son apparition tous les 14 à 16 mois. Les conditions pour que ces infections se développent, se transmettent et demeurent actives sont de plus en plus favorables.
L’éco-épidémiologie (ou épidémiologie environnementale) est la science qui s’intéresse aux facteurs environnementaux qui exercent une influence sur la transmission de maladies. On parle d’influence d’un animal à un autre, de l’animal à l’humain, de l’humain à l’animal, et on englobe aussi les végétaux et toute l’écologie environnante.
D’abord, à quelles sortes de maladies faisons-nous référence? On parle de maladies ou de germes qui ont besoin d’un réservoir pour se développer et se transmettre. Le réservoir peut être un humain, un animal, un insecte, l’eau, le sol. Ces germes peuvent se développer sous forme de virus (ex. : COVID-19, sida), de bactéries (ex.: méningite, tétanos, choléra, maladie de Lyme), de parasites (ex. : pédiculose (pou), paludisme, oxyurose, teigne) ou de prions (protéines anormales qui causent des maladies infectieuses comme la tremblante du mouton).
Ces germes se développent donc dans des réservoirs. L’humain prend beaucoup de place sur la planète; en détruisant les habitats des animaux, polluant les cours d’eau, rassemblant de grandes concentrations d’animaux pour l’agriculture, déplaçant de la marchandise contaminée d’un continent à un autre, voyageant à la découverte d’endroits magnifiques… L’humain crée donc, sans le vouloir, des conditions très favorables à la propagation de germes. Et puis, on peut aussi ajouter le réchauffement de la planète qui force plusieurs animaux à changer leurs habitudes et à se déplacer pour pouvoir survivre.
Le Canada n’est pas à l’abri de ces germes. Nous n’avons qu’à penser à ceux qui se promènent dans les écoles : poux, oxyures, gastros, rhumes, varicelles… Et si on se marche en forêt, il faut faire attention aux tiques qui peuvent être des réservoirs de la maladie de Lyme.
Tous ces germes ont une durée de vie variable et nécessitent un réservoir pour continuer leur transmission. Pour se protéger, il faut rompre la chaîne. Dans le cas de la COVID-19, le confinement était une façon de limiter la transmission du virus des uns aux autres.
Il faut étudier les phénomènes éco-épidémiologiques pour comprendre ce qui permet aux organismes de devenir des réservoirs et voir comment les germes se transmettent.
Mais bien sûr, des germes, il y en a toujours eu et il y en aura toujours! Une meilleure compréhension des causes nous aide donc à contrôler les épidémies, à mettre en place des mesures pour les éviter ou, du moins, en réduire les conséquences avec des vaccins et des médicaments. On prend alors conscience qu’il est nécessaire d’informer le plus de gens possible afin que les décisions futures soient solidaires et qu’elles limitent la transmission des germes pour maintenir un équilibre des écosystèmes.
Défi pour commencer!
À l’aide d’un outil de programmation tel que Scratch Junior ou Scratch, invitez les élèves à illustrer en le codant le chemin qu’un germe peut prendre dans son environnement en se transmettant à d’autres réservoirs.
SUGGESTIONS D’ACTIVITÉS
Au terme des lectures et activités, l’élève sera en mesure de comprendre les enjeux de la transmission des germes et des maladies.
Disciplines et niveaux visés
– Primaire
- Éthique et culture religieuse
- Cerner une situation d’un point de vue éthique
- Évaluer des options ou des actions possibles
- Science
- Identifier un problème ou cerner une problématique
- Évaluer l’impact de divers outils, instruments ou procédés
- S’approprier des éléments du langage courant liés à la science et à la technologie
- Utiliser des éléments du langage courant liés à la science et à la technologie
- Exploiter les langages courants et symboliques pour formuler une question, expliquer un point de vue ou donner une explication
- Connaissances
- L’interaction entre les organismes vivants et leur milieu
- L’interaction entre l’être humain et son milieu
- Connaissances
- Français
- Écrire des textes variés
- S’exprimer oralement sur un sujet éthique
– Secondaire
- Éthique et culture religieuse
- Analyser une situation d’un point de vue éthique
- Évaluer des options ou des actions possibles
- Science
- Cerner une problème
- Élaborer un plan d’action
- Concrétiser le plan d’action
- Français
- Écrire des textes variés
- S’exprimer oralement sur un sujet éthique
Dimensions de la compétence numérique ciblées
- Agir en citoyen éthique à l’ère du numérique
- Exploiter le potentiel du numérique pour l’apprentissage
- Produire du contenu avec le numérique
- Mettre à profit le numérique en tant que vecteur d’inclusion et pour répondre à des besoins diversifiés
Objectifs des activités
- Saisir l’importance des liens entre les êtres vivants.
- Agir sur sa protection et celle de son environnement en tenant compte des risques.
- Adopter une hygiène personnelle et comprendre comment celle-ci protège les autres.
- Avoir une vision solidaire des actions à prendre envers les germes.
Avec la collaboration de Victoria Ceriani et Audrey Miller