Dans le cadre de la série des capsules SCOOP! sur la COVID-19, nous nous intéressons aujourd’hui à l’infodémie, cette surabondance d’informations, crédibles ou non, qui donne du fil à retordre à quiconque essaie de s’y retrouver.
👀 Le contexte
Désinformation médicale, théories du complot, rumeurs sur les mesures gouvernementales, photos et vidéos détournées, tentatives d’arnaques ou canulars, les fausses informations concernant la COVID-19 se propagent plus rapidement que le virus. SCOOP! t’explique en vidéo comment aiguiser tes réflexes en quête de vérité.
Infodémie, vous dites?
Ce nouveau mot-valise, formé à partir de la fusion des mots « information » et « épidémie », caractérise le phénomène sans précédent de propagation d’informations de toutes sortes concernant la COVID-19 sur le Web.
« Plus que jamais, les théories du complot ont la cote. Les charlatans qui vendent de faux remèdes miracles se frottent les mains. Les fausses nouvelles mettent leurs plus beaux habits. Et tout ça est particulièrement inquiétant à une époque où l’information juste et rigoureuse n’est ni plus ni moins qu’une question de vie ou de mort. »
La Presse, 5 avril 2020
Faire la part des choses entre information et désinformation dans cet océan de contenu peut s’avérer être un exploit actuellement. Les gens ont besoin d’être rassurés, de connaître toutes les réponses, d’avoir une impression de contrôle sur la situation. En ces temps de crise, il est facile de laisser les émotions prendre le dessus sur la raison. C’est pourquoi nous retrouvons autant de contenu aux intentions douteuses qui peut mener à différents biais cognitifs, altérant du même coup le jugement critique. Certains gourous et charlatans profitent donc de la situation pour influencer et rallier un maximum de gens à leur cause.
« L’adhésion à certaines théories conspirationnistes est souvent plus répandue chez les jeunes. Cela s’explique notamment par le fait qu’ils ont davantage tendance à bouder les médias traditionnels et à s’informer dans les médias sociaux. »
La Presse, 5 avril 2020
Douter ou faire confiance?
Douter ou faire confiance? Telle devrait être la question à te poser chaque fois que tu vois apparaître une nouvelle information sur ton réseau social préféré. Les TikTok, Snapchat et Twitch de ce monde demeurent un terreau fertile pour la désinformation et le partage de « fake news » chez les jeunes. Chez les gens plus âgés, Facebook reste la plateforme où il se propage le plus de faussetés.
« En janvier dernier, une étude publiée par la revue américaine Science Advances révélait que les utilisateurs de Facebook âgés de plus de 65 ans propagent sept fois plus de fausses nouvelles que les jeunes. Cela dit, jeunes ou vieux, nous sommes tous susceptibles de tomber dans le panneau. »
La Presse, 5 avril 2020
Il est important, voire essentiel, dans le contexte de crise que nous vivons actuellement, de choisir des sources d’information crédibles quand vient le temps de s’informer, telles que Radio-Canada, La Presse, L’actualité, l’Agence Science-Presse, l’École branchée. En plus de faire confiance à ces médias qui publient du contenu fiable, des spécialistes du Web ont mis en place des plateformes où ils passent au crible une quantité impressionnante de nouvelles pour ainsi démêler le vrai du faux. Les Décrypteurs de Radio-Canada, le détecteur de rumeurs de l’Agence Science-Presse et les Décodeurs du journal Le Monde sont des experts dans le traitement des fausses nouvelles qui se propagent sur les réseaux sociaux. Ils rétablissent les faits et te donnent l’heure juste, entre autres, sur tout ce qui concerne la COVID-19.
On peut soi-même effectuer ce travail de vérification en trois étapes simples lorsqu’on consulte des sources d’information :
1- Vérifier l’énoncé.
On peut copier les citations importantes d’un article dans Google pour voir si d’autres médias en parlent de la même façon. Si on aperçoit plusieurs fautes d’orthographe, on peut douter de la crédibilité. Bien sûr, il faut lire plus loin que le titre pour prendre connaissance adéquatement du contenu. Regardez également la date de l’article. De vieilles publications reviennent souvent dans le fil d’actualité et passent pour des faits nouveaux. L’argumentaire est-il fondé sur le point de vue d’amateurs ou y a-t-il des preuves qui sont fournies par des experts?
2- Vérifier la source.
On peut vérifier le nom de la source dans Wikipédia. Si c’est crédible, il y a de bonnes chances de s’y retrouver. Remarquez bien comment est écrite l’adresse Web. Par exemple, radio-canada.ca est fiable, mais radio-canada.co l’est sûrement moins. On peut aussi écrire l’URL d’un site Web ou son nom dans le Décodex du journal Le Monde pour vérifier si la source est digne de confiance. Il faut également faire attention au contenu commandité ou aux partenariats. S’il y a un parti pris ou une rémunération, il est permis de douter de l’impartialité de ce qu’on voit.
3- Vérifier l’image.
On peut vérifier la crédibilité d’une photo en faisant une recherche inversée dans Google Images. On pourra alors constater si l’image en question a été utilisée ailleurs. Vérifiez aussi la légende sous l’image. Une source fiable donnera le crédit au propriétaire de la photo. Des sites comme Tineye.com ou le Youtube DataViewer d’Amnistie Internationale fournissent plusieurs informations sur la provenance de photos et de vidéos. Le jugement et un bon sens de l’observation peuvent aussi indiquer si une photo a été modifiée dans Photoshop.
🔎 Pour en savoir plus
Pour aider l’éducation aux médias, diverses ressources existent. Par exemple, doutez.ca, 30secondes.org, fauxquecacesse.ca et actufute.ca fournissent tous les outils nécessaires pour aider à contrer les fausses nouvelles. On peut aussi tester ses aptitudes pour distinguer le vrai du faux à travers différents jeux-questionnaires.
En attendant, pour éviter de propager de fausses nouvelles, il serait bon de garder en tête un conseil tout simple qui vaut pour tous, petits et grands, rappelle Ève Beaudin. « De la même façon qu’on dit aux gens : “Lavez-vous les mains pendant 20 secondes”, il faut aussi leur dire : “Prenez vraiment 30 secondes pour vérifier la source.”
La Presse, 5 avril 2020
☝️ L’heure du quiz
Clique ici pour avoir accès à un jeu-questionnaire créé à partir de la plateforme Quizizz. Tu seras en mode « pratique », alors aucun adulte n’est requis pour démarrer le quiz. Tu auras même tout le temps que tu veux pour répondre aux questions.
Pour les profs, servez-vous de ce lien-ci pour avoir accès au quiz. Cliquez ensuite sur « Play Live ». Une fenêtre s’ouvrira pour attribuer les paramètres de votre choix. Cliquez maintenant sur « Jeu d’hôte » et invitez les élèves à aller sur joinmyquiz.com en leur fournissant le code du jeu qui est apparu à l’écran. Quand tous seront prêts à commencer, cliquez sur « Début ».
Bon quiz!